Notre argent les intéresse.
Investir: tel est le premier souci des banques. L'argent des dépôts ne peut stagner. Il doit fructifier. C'est leur rôle de le placer là où c'est intéressant, au coeur de l'économie productive, pour le rapport le plus rentable possible. Ou alors parfois de jouer à fond la spéculation, de manière improductive, dans des transactions que l'on a pu qualifier d'opérations "casino", comme on l'a vu en 2008, où des banquiers furent entrainés dans des turbulences risquées, mettant en péril l'économie toute entière. La vocation "normale" d'une banque est de miser sur l'investissement productif, au service du développement de secteurs d'avenir, notamment, Encore faut-il les définir. Ce projet n'est pas seulement purement économique, il est aussi politique (théoriquement), eu égard aux grands choix d'avenir qu'une société peut se donner à un moment donné.. Une des priorités proclamées aujourd'hui est le problème de l'énergie pour demain, au coeur de questions climatiques qui deviennent une urgence. Investir dans des secteurs innovants, bien que risqués, apparaît comme une priorité, en se détournant de ceux, traditionnels mais plus sûrs, liés aux énergies fossiles. Le risque (raisonné) fait partie de tout projet bancaire d'importance. Or ce type de financement reste encore la priorité pour une grand nombre d'organismes financiers d'importance, là où le retour sur investissement est le plus sûr à court terme. Le plus rentable à courte vue. Le pétrole a fait la richesse des grandes banques américaines. Pourquoi ne pas continuer sur cette lancée profitable, tant que que l'or noir est encore abondant, de nouveaux gisements étant découverts encore récemment. De même pour le charbon et le gaz. Exploiter et financer jusqu'à la dernière goutte?
Il est évident qu'aujourd'hui les banques doivent faire d'autres choix, comme certaines, souvent modestes, commencent à le comprendre, en misant sur un autre avenir. Nous n'avons plus le choix. Le financement des énergies fossiles se porte bien et doit être revu. Cet objectif devrait être un objectif politique prioritaire, pour espérer sortir des promesses solennellement faites dans les différentes COP internationales, qui peuvent apparaître parfois sans perspectives. ".... les entreprises des secteurs du pétrole, du gaz et du charbon ont non seulement engrangé des bénéfices record en 2022, mais elles ont pu compter sur un soutien toujours important des banques, y compris pour développer de nouveaux projets. C’est en tout cas le constat dressé par sept ONG dans le rapport annuel « Banking on Climate Chaos », publié jeudi 13 avril. Ce classement des soixante principales institutions bancaires mondiales évalue à 5 500 milliards de dollars (5 040 milliards d’euros) l’ensemble des financements (prêts, lignes de crédit et émissions d’obligations ou d’actions dans lesquelles les banques jouent un rôle d’intermédiaire) obtenus par les cent premiers acteurs du secteur des énergies fossiles sur les sept dernières années, soit depuis la mise en application de l’accord de Paris. Pour la seule année 2022, leur décompte atteint 673 milliards de dollars. Ce dernier montant a toutefois diminué de 16 % par rapport à 2021 et le rapport note que pour la première fois, les financements bancaires aux producteurs d’énergies fossiles ont été inférieurs à leur niveau de 2016. Mais les ONG n’y voient pas l’amorce d’une tendance durable : pour elles, cette baisse s’explique surtout par l’envolée des bénéfices (estimés à 4 000 milliards de dollars), qui a permis aux compagnies de charbon, de pétrole et de gaz de s’autofinancer davantage, et donc d’avoir moins recours aux banques et aux marchés, voire, pour certaines, de s’en passer totalement..." ______Il a encore du chemin à faire, même si le souci d'un établissement bancaire a rarement été l'intérêt général...Mais il a des mesures coercitives possibles , comme à l'encontre de BNP Paribas... . Notre argent, à travers les banques, participent à la pollution, même si on peut choisir une banque "éthique". Mais le salut ne viendra pas de la bonne volonté des grandes banques, avec leur logique propre. Pour inventer un futur acceptable, il faut changer le présent.... _____________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire