Bienheureux celui qui s'y retrouve!
Le domaine de l'énergie est devenu un vaste chantier, avec ses annonces, ses promesses, ses revirements, ses confusions. Au vu de ce qui se passe et des déclarations changeantes, on pourrait qualifier les décisions, souvent prises dans ce domaine, de bricolage. Beaucoup de zônes d'ombre dans les déclarations qui se veulent rassurantes et définitives. Beaucoup de questions à se poser aussi. Allez comprendre... Comment le consommateur moyen peut-il s'y retrouver? A quoi joue EDF? Que celui qui a tout compris lève le doigt!... Dans les méandres du grand marché énergétique européen, on perd vit le fil. Surtout en ce moment où le système semble sombrer dans des variations de prix irrationnelles, pas seulement à cause du grain de sable ukrainien. ___Sortir ou s'en sortir? Le marché se déglingue et certains responsables politiques appellent à une révision de l'ensemble de ce capharnaüm ( à commencer, timidement, par Mr Lemaire) et de la "loi du marché", qui peut valoir pour la vente des petits pois, mais qui n'a pas sa place dans un domaine aussi "immatériel", stratégique et évolutif que l'électricité, où la souveraineté des pays doit être restaurée, étant donnée la diversité des histoires de chaque pays, de ses ressources propres, ce qui n'interdit pas des échanges régulés . On veut bien essayer de comprendre le fonctionnement de ce marché si particulier, de l'ajustement aux prix de gros au sein de l'UE, on est vite amené à s'interroger sur ce système irrationnel, qui est en partie un marché de dupes..." L'architecture actuelle du marché de gros n’est pas adaptée à une production massive d’énergie renouvelable intermittente et subventionnée de façon maladroite à l’image des autres incitations à l’énergie bas.."
__ Bref la situation est électrique, notamment avec l'alignement sur le coût du gaz, maintes fois critiqué. ___Il serait utile de relire les critiques faites naguère par l'ancien directeur d'EDF: «Je ne pensais pas que cela arriverait, que les autorités européennes de la concurrence auraient une vue si dogmatique et voudraient appliquer la concurrence dans le secteur de l'électricité où pourtant cela s'applique très mal... Emportée par le courant des idées, la France a mis fin au monopole d’EDF et ouvert l’électricité aux disciplines du marché. La pression de la concurrence devait améliorer la gestion, dynamiser les équipes, faire baisser les prix du courant. Une dizaine d’années plus tard, telle la poule qui a couvé un canard, la France ébahie se dépêtre de ses paradoxes, le problème n’est plus de faire baisser les prix, mais d’accepter ou non de les laisser monter pour s’aligner sur ceux du marché européen. On avait ouvert l’électricité à la concurrence pour baisser les prix et il faudrait aujourd’hui les élever pour permettre la concurrence »__(Marcel Boiteux (ancien président d'EDF) ___L' aboutissement logique du rapport Champsor. "Les fournisseurs profiteront de la manne nucléaire sans aucun investissement. On a vu ce que cela a donné il y a plusieurs années en Californie avec la grande panne électrique. Là-bas comme ailleurs, l’Etat s’est réapproprié le secteur. Quant à nous, nous privatisons à tour de bras !" "C’est dans la nuit du 24 novembre que l’Assemblée Nationale a voté le texte définitif. Depuis début juin 2010, les parlementaires ont entre les mains l’avenir du service public de l’électricité. Les 27, 28 et 29 septembre, le Sénat avait adopté le projet de loi. _Du jamais vu : obliger une entreprise, dans le monde de la concurrence libre et non faussée, à céder une partie de ses atouts à des concurrents qui produisent peu ou pas du tout d’électricité. Cette loi est une étape supplémentaire vers la déstructuration complète du secteur électrique, sous le prétexte fallacieux de permettre la sacro-sainte concurrence, qui dans le domaine de l'électricité, tout le monde le constate désormais, fait augmenter les prix." _La Nouvelle organisation des marchés de l'électricité: "baptisée loi Nome, vise à assurer la concurrence entre les différents acteurs du marché de l'électricité. Elle s'appuie sur un constat: malgré l'ouverture des marchés à la concurrence, EDF conserve la clientèle de plus de 95% des ménages français. Selon le dogme actuel, si les clients restent chez EDF, c'est parce qu'il y a une distorsion de la concurrence, d'où l'idée de légiférer pour augmenter la concurrence. En ligne de mire, les tarifs réglementés d'EDF, que Bruxelles veut supprimer. Dans le même temps, la commission exige qu'EDF vende sa production électrique nucléaire à ses concurrents à un tarif inférieur au prix du marché, en clair à un tarif "régulé".___Curieuse façon de voir l'économie: on exige la suppression des tarifs régulés pour les particuliers et leur création pour les concurrents d'EDF... Etonnamment, Bruxelles n'a pas cherché à obliger les producteurs à faire des gains de productivité. N'aurait-il pas été plus logique de demander aux producteurs autre qu'EDF de faire des efforts pour produire moins cher? De les obliger à passer à des centrales plus performantes?" __Une curieuse concurrence, organisée au frais des consommateurs , dans l'esprit de la lettre de la commission_europeenne ..."...On peut débattre de la rente supposée liée à la production d'électricité d'origine nucléaire dans notre pays mais il n'y à aucune raison d'en faire bénéficier les nouveaux entrants sans que ceux-ci soient concernés par les charges à venir. En procédant ainsi, on ne les incite pas à innover en investissant dans des unités nouvelles de production d'électricité. Et comment pourras-t-on vérifier que cette électricité achetée à un « prix discount » ne sera pas revendue plus cher à l'étranger par ces mêmes opérateurs ? Au final, c'est le consommateur qui sera pénalisé. Il y a quelques jours, on apprenait que Bercy autoriserait une nouvelle hausse de 3% des tarifs de l'électricité au début de l'année prochaine, après une augmentation identique le 15 août dernier destinée au financement des énergies nouvelles. La loi Nome provoquera à nouveau une hausse importante des prix de la part d'EDF dans les années à venir qui répercutera à ses clients le manque à gagner du discount fait à ses concurrents sans aucune contrepartie positive, bien au contraire..." ___L'économiste libéral Elie Cohen a catalogué d'aberrante la libéralisation de l'électricité, ce soir, dans l'émission C'est dans l'air sur la 5. ___________________________
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