samedi 20 janvier 2024

IA générative (2)

Espoirs fous ou/et soucis à se faire

                                       Les débats sur l'IA générative continuent. Au fur et à mesure des progrès fulgurants accomplis en peu de temps dans ce domaine. Et de tous ceux qui s'annoncent. Mais aussi de la concurrence qui va bon train et des avis toujours aussi partagés sur l'intérêt et les risques de certains de ses usages. Les perspectives offertes par certains laissent songeurs. Semble s'ouvrir un horizon sans fin dans bien des domaines. Les superstars s'affichent à Davos. Malgré des réserves concernant  ce continent encore vierge.                                                                                  ___  Car des "dérapages" possibles apparaissent déjà. Ce n'est sans doute qu'un début. Déjà un film a été créé à 100% par l'IA. On comprend l'inquiétude des artistes et producteurs de Hollywood, les soucis qui apparaissent dans le monde de la finance responsable et de toux ceux qui peuvent se trouver en péril dans des activités jugés obsolètes. C'est une partie de la production et donc de l'emploi qui peut se trouver affectéé par une révolution inédite mettant en péril la créativité...Les enjeux sont énormes. Elon Musk lui-même met en garde. Une "bascule anthropologique" se produit sous nos yeux sans doute. Cela fait débat. IL y a encore à y réfléchir, sachant que la pensée vraiment créative ne pourra jamais être remplacée, dans les domaines où elle est centrale. Ce serait une leurre d'attendre de l'IA qu'elle en vienne à prendre des décisions à notre place: même dans le trading haute fréquence, la pratique médicale de haut vol, la gestion des affaires humaines sociales et politiques, exigeant la prise en compte décisive de valeurs, de choix humains discutés. Déjà aux USA, l'IA est utilisée dans l'assistance à la prise de décision judiciaire...                                                               ___ Pour tout dire, le domaine de la conscience humaine, du sens à donner à nos pratiques individuelles ou collectives ne pourra jamais être laissés à celui du calcul et de la logique informationnelle, aussi sophistiquée soit-elle. Il a des malentendus sur la notion d'"intelligence", qui doit être repensée dans son sens le plus intime et le plus décisif. "Que sais-je?" disait Montaigne. Des montagnes de données, même fiables, ne nous aideront pas à éclairer, entre autres, la vieille question de fond: to be or not to be? Pourquoi mon existence et quel sens lui donner in fine?....Savoir tout ou presque sur l'organisme et les fonctions cérébrales, comme le rêvent certains doux utopistes de la Silicon Vallée, ne nous fera pas avancer d'un pouce concernant la lancinante question du "pourquoi". Sans tomber dans l'anathème, il est temps de (re)penser une évolution qui dépasse toutes les anticipations anciennes.

Comme le pense un philosophe, 

"...De la science au droit, de la médecine aux questions militaires, l'intelligence artificielle bouleverse tous nos champs de compétence. Tous ? Non ! En philosophie, l'IA ne sert à rien. Le prototype d'agent conversationnel ChatGPT, qui peut répondre à toute question, trouver une recette de cuisine à partir du contenu d'un réfrigérateur, rédiger un article ou composer un poème sur le sujet de notre choix, qui puise dans l'intégralité du savoir disponible pour en livrer une synthèse en quelques secondes... se trouve comme une poule devant un couteau quand on lui demande de réfléchir. Quelle énigme ! Pourquoi le geste tout simple qui consiste à trouver une problématique, c'est-à-dire à transformer une question en problème pour en faire la colonne vertébrale d'une réflexion, demeure-t-il hors de sa portée ? À quoi tient cette singularité, ce je-ne-sais-quoi ? Pourquoi la pratique de la philosophie est-elle inaccessible à l'intelligence artificielle ? Et pourquoi l'humanité demeure-t-elle un casse-tête pour la machine ? C'est la même question...." 

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