vendredi 26 avril 2024

Tristes prisons

Un record français.

               Nous avons le triste privilège, en ce qui concerne la politique carcérale: nous détenons un record, pas seulement en nombre, mais aussi en qualité. Malgré, en ce domaine; quelques expériences menées ici où là. Et ce depuis longtemps. Le surpeuplement et la promiscuité sont connus et souvent dénoncés depuis des décennies. On parle de retard français . il faudrait parler de honte française. Un système indigne.  L'ignorance est grande sur ce sujet. L'idéal de réinsertion reste encore marginal. Surveiller et punir, comme disait Foucault, reste encore le maître mot de nos prisons nationales.   


                     "...Cinq ans après deux rapports déjà accablants, le Conseil de l’Europe vient de classer les prisons françaises parmi les pires de l’Union. A l’initiative du Nouvel Observateur, plus de 200 personnalités ont voulu réagir: NOUS, citoyens français et européens, responsables politiques, professionnels de la justice, personnalités du monde du spectacle ou de la société civile, surveillants, anciens détenus, victimes d’erreur judiciaire, parents de victimes ou familiers de personnes écrouées, nous disons la honte que nous inspirent les prisons de notre pays.                                                                                                                         
Sans jamais oublier le respect dû aux victimes et à leurs proches, nous voulons rappeler haut et fort que, dans la peine d’emprisonnement, la privation de liberté est la seule punition prévue par la loi. L’humiliation, l’abaissement de la personne, l’abandon des détenus à la violence et à la loi du plus fort, bref, la négation de l’homme dans le prisonnier, qui ont cours dans le monde carcéral, sont des châtiments arbitraires et inhumains. Ils sont de plus inefficaces : la destruction psychologique de tant de détenus contredit aussi le légitime souci de la sécurité publique. Quand elles sont lieux d’injustice, les prisons sont l’école du crime. La protection des citoyens, premier devoir de l’Etat, suppose des prisons qui amendent le condamné et non, comme trop souvent, des cloaques surpeuplés sans règle ni merci qui provoquent la récidive.                                                                                                                                          Souvent des justes ont crié leur indignation et alerté l’opinion. Parfois les responsables ont répondu par des diagnostics lucides et des promesses précises. Les bonnes intentions se sont rarement concrétisées. Alors que des mesures peuvent et doivent être prises immédiatement.  Nous, citoyens d’un pays qui se veut exemplaire dans le combat pour les droits de l’homme, réclamons la mise en œuvre immédiate d’une politique de modernisation – favorisant les peines alternatives et le suivi – et d’humanisation de la prison mettant en accord les actes de la France avec ses principes..."     _____________________

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