Après stupeur et tremblements
Le chaos et les contradictions engendrées par Demolition Man laissent toujours songeur et inquiet, tant au niveau international qu'intérieur. A l'heure où des troubles se manifestent à la Cité des Anges, des clivages apparaissent de plus en plus, qui font redouter des affrontements de plus en plus répétés et violents. La stratégie de la tension et des clivages forts, volontairement instaurés par la Maison Blanche, risque de mener le pays, que l'on sait fragile, malgré sa façade de super-puissance, à des dérives portant en elles des risques de scission. Ce ne serait pas la première fois. La guerre civile si meurtrière n'est pas si lointaine (*)
Le pays est miné de l'intérieur, une succession de chaos pouvant entraîner l'irréparable. C'est en tout cas une crainte partagée. Le pire serait-il à venir? L'écrivain Douglas Kennedy souligne les fragilités de son pays, connaissant les principaux rapports de force qui le traversent. Une résistance civile forte et durable peut-être un déclencheur de conflits plus ouverts...L'empire peut-il empirer? Le débat migratoire s'envenime. Le souvenir de la prise du Capitole hante encore les esprits...
L'affrontement actuel entre le mouvement Trumpiste et les globalistes qui a comme fond la question du rapport commercial avec le reste du monde était déjà au cœur de la guerre de Sécession. À l'époque le nord voulait des droits de douane pour se protéger de la concurrence anglaise alors au fait de sa puissance et de son avance technologique. Les industriels US n'étaient pas capables de concurrencer les Anglais. Les états du sud par contre étaient essentiellement agraires, et grâce à l'esclavage et à leur sol très riche, ils n'avaient pas besoin de protection pour être compétitifs et exporter vers la Grande-Bretagne et le reste de l'Europe. Dans leur cas le libre-échange était bien plus avantageux que de risquer des quotas ou des droits de douane anglais. La question de l'esclavage n'a été en réalité qu'un outil aux mains des intérêts du nord. On rappellera que les droits de noirs seront limités jusqu'aux années 1960 et que Abraham Lincoln, le grand président américain, créa le Libéria pour se débarrasser des noirs qu'il venait de libérer de l'esclavage. On repassera sur l'intérêt qu'il portait réellement au droit des populations issues d'Afrique. D'ailleurs pour la petite histoire les populations américaines noires reproduiront au Liberia le même système dont elles ont elles-mêmes été victimes, mais avec les populations locales. C'est assez triste de voir que l'humanité arrive à produire ce genre de catastrophe mimétique. On pourrait penser ici un peu à Israël, mais c'est un autre débat.
Quoiqu'il en soit on voit bien que la coupure actuelle n'a rien de nouveau, même si les acteurs sont différents et la situation beaucoup plus compliquée pour les USA. Le commerce extérieur est au cœur de l'affrontement entre ce que l'on pourrait nommer les deux Amériques. L'Amérique globaliste qui vit de ses rentes financières et technologiques, une Amérique qui a besoin de main-d'œuvre pas chère pour ses petits services et qui veut donc toujours plus d'immigrés puisque les Américains de base ne font plus assez d'enfants depuis les années 70. On rappelle que les WASPS qui furent extrêmement dynamiques sur le plan démographique connaissent une natalité à l'européenne depuis le milieu des années 70 avec environ 1,7 enfant par femme. La dynamique démographique US depuis les années 80 vient essentiellement de l'immigration latino et particulièrement mexicaine. C'est la composante qui va justement complexifier le conflit actuel et qui justement pose la question à terme de la survie de l'entité USA..." _________________
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