Mais où est-elle passé?
Quand on regarde l'état de la psychiatrie aujourd'hui en France, on voit qu'il n'y a pas lieu de pavoiser. Alors qu'on sonne le tocsin actuellement sur l'état de la santé mentale de plus en plus critique de beaucoup de Français. Les soins dans ce secteur ont été relégué en seconde zône, avec un abandon progressif de la relation singulière au malade, un recul de la thérapie par l'écoute et la parole, faute de spécialistes de moins en moins formés dans ce domaine, dans une tendance de plus en plus marquée vers une technicité dite "scientifique" des soins et le recours à une thérapie chimique de plus en plus massive. La réhabilitation sociale se trouve de plus en difficulté avec le recul des techniques psychanalytiques qui ont fait leurs preuves et n'ont cessé de s'affiner depuis Freud et la mise au jour de la notion d'inconscient. Il est question de ne plus rembourser les soins qu'offre cette voie thérapeutique, qui a fait ses preuves tout en s'adaptant et en s'enrichissant toujours plus. Obsédé par la mesure, la technicité, les approches chimiques, on a fini par ne plus donner sa place à une approche plus qualitative, plus longue, plus personnelle, nécessaire dans bien des cas si l'on veut pas seulement éliminer des symptômes perturbateurs, mais soigner le mal à la racine et dans la durée. Il ne s'agit pas de réclamer l'exclusivité, mais de juger au cas par cas, de donner toutes ses chances à un approche autre que technique, positiviste et purement scientiste. “la pluralité” des approches de la psychanalyse est “absolument fondamentale” et qu’il ne faut pas “réduire l'humain à un simple cerveau connecté”, car si l’on agit comme cela, “on passe à côté de l'humanité du sujet”.
Ce n'est pas d'aujourd'hui que l'on dénonce la crise et le recul de la psychanalyse en France notamment. Les querelles de chapelle interne n'ont pas aidé à sa reconnaissance et la montée en puissance des méthodes thérapeutiques chimiques à la mode américaine ont fait croire que les secrets de la guérison se trouvaient dans cette voie exclusivement. Le positivisme US n'a pourtant pas les résultats escomptés...Le DSMV-5 commence à être remis en question...Les résultats sont là. On croit soigner des effets, mais on ne s'attaquent pas aux causes. Les limites de l'action médicamenteuse sont de mieux en mieux connues. La psychanalyse ne peut pas tout mais elle peut beaucoup dans nombre de cas. Il ne suffit pas seulement de faire disparaître (parfois provisoirement) des symptômes, mais de guérir en profondeur les "maux de l'âme". Les dites neurosciences ont déjà montré leurs limites. -La santé mentale est malade: "Depuis plusieurs années, la maquette de formation des internes en psychiatrie doit être réformée. Les enseignants universitaires ont produit un document qui consacre le psychiatre dans un rôle de gestion des urgences, du diagnostic et de l’orientation. Ce « chef d’orchestre », délèguera les soins et la psychothérapie aux autres professionnels pour se consacrer à ses activités d’expertise. Toutefois, il devra « quand même » être formé aux techniques psychothérapiques pour pouvoir sereinement « prescrire une psychanalyse » ou d'autres « techniques ». L’approche psychothérapeutique, nécessaire dans ce champ de travail, disparaît donc au profit de « techniques » enseignées dans un éclectisme « d’ouverture ». Ce formatage des futurs professionnels atteint son paroxysme dans les nouveaux items qui consacrent des concepts discutables en vérités scientifiques tels que « la dangerosité », « la valorisation de l’activité en psychiatrie », « la psycho-éducation », etc. On parlera, par exemple, d’« échelles d’évaluation », mais on ne dira pas mot sur les questions éthiques en psychiatrie. Enfin, y a la disparition pure et simple de pans entiers spécifiques à la psychiatrie comme les soins institutionnels, le désaliénisme, le travail de secteur …" __________________________
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