jeudi 25 septembre 2008

USA-Israël : nouvel éclairage

Une opinion qui semble s'ouvrir à la vraie nature du conflit, surtout dans le monde intellectuel , mais des positions qui se figent et se radicalisent sur le terrain...




Noam Chomsky : une vérité qui dérange ? :

"Dans son dernier livre - L’Ivresse de la force. Entretiens avec David Barsamian (Fayard) -, Noam Chomsky revient sur les événements récents de la politique étrangère des États-Unis.
Il démontre comment l’occupation de l’Irak, la guerre en Afghanistan ou les menaces contre l’Iran ne sont que le prolongement d’une longue tradition d’hégémonie militaire et politique. Considéré comme principale source d’insécurité dans le monde, l’État américain est décrit par Chomsky comme le bras armé des grands entrepreneurs américains, sourd aux aspirations de sa propre population, que les grands médias maintiennent dans l’ignorance des agissements du pouvoir.
Cependant, il ne faudrait surtout pas confondre ses positions avec du « complotisme » primaire, que l’intellectuel rejette farouchement. Ainsi, faits historiques et coupures de presse à l’appui, Noam Chomsky fait la preuve que les États-Unis ne sont nullement sous l’emprise d’un quelconque « lobby juif », d’ailleurs mal défini, mais qu’à l’inverse Israël n’est que le pion de la superpuissance sur l’échiquier du Moyen-Orient....

Noam Chomsky : J’ai écrit il y a quelques dizaines d’années que ceux qui se proclament “défenseurs d’Israël” sont en réalité les défenseurs de sa dégénérescence et probable auto-destruction. Je crois également depuis longtemps que le choix très clair d’Israël de renforcer sa politique sécuritaire et ce, depuis le refus de paix global proposé par le président Sadat en 1971 pourrait très bien mener Israël à sa perte...."
Les Israéliens seraient soulagés si les Palestiniens disparaissaient. Et on peut dire que les politiques qui prennent forme, suivent de près les recommandations de Moshe Dayan pendant la guerre de 1967 : les Palestiniens “continueront de vivre comme des chiens et ceux à qui ça ne plaît pas, peuvent partir”. D’autres recommandations encore pires ont été émises par certains humanistes américains de gauche grandement reconnus. Michael Walzer, par exemple, de l’Institute of Advanced Studies à Princeton et rédacteur du journal démocrate socialiste Dissent, a émis l’idée voilà 35 ans, que les Palestiniens étant des “marginaux de la nation”, on devrait leur “donner les moyens” de partir. Il parlait des citoyens palestiniens en Israël et c’est une idée largement reprise encore récemment par l’ultra-nationaliste Avigdor Lieberman et relayée aujourd’hui parmi les principaux courants d’opinion en Israël...
Le secteur industriel aux États-Unis, qui dessine les contours de la politique à mener, paraît tout à fait satisfait de la situation actuelle. L’un des indicateurs est le flux d’investissement en Israël d’Intel, Hewlett Packard, Microsoft et d’autres leaders de l’industrie high-tech. Les relations militaires et de renseignements restent très fortes. Depuis 1967, les intellectuels vivent une histoire d’amour avec Israël pour des raisons qui sont d’abord propres aux États-Unis selon moi. Cela affecte lourdement l’image qui est donnée des événements dans les médias et les journaux américains. Les Palestiniens sont faibles, dispersés, isolés et n’apportent rien en matière de concentration des pouvoirs aux États-Unis. Une large majorité des Américains soutiennent le consensus international d’une solution à deux États et appellent même à une égalité de l’aide entre Israël et la Palestine. Sur ce point et dans bien d’autres domaines, les deux principaux partis sont en décalage avec la population. 95 % des Américains pensent que leur gouvernement devrait davantage prêter attention à l’opinion de la population, un avis rejeté parmi les élites (parfois de manière très claire, d’autres fois de manière plus discrète). La prochaine étape plus impartiale serait une “promotion démocratique” au sein même des États-Unis. Au-delà de ce point, il faudrait que certains événements mènent à une nouvelle répartition des intérêts parmi les élites...."

-Vu de Tel-Aviv
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- Bush : héritage irakien
- Novlangue d'aujourd'hui (2)

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