"La description que fait Tocqueville des Etats-Unis, cette nation écartelée entre régionalisme et mobilité, matérialisme et religiosité, privatisation et nationalisme arrogant, est toujours d’actualité."(N.Birnbaum)______________
« Dans ces petites villes de Pennsylvanie, comme dans nombre d’autres petites villes du Midwest, les emplois se sont volatilisés depuis maintenant vingt-cinq ans, et rien ne les a remplacés. Ils ont continué à diminuer sous les administrations Clinton et Bush, et chacune de ces administrations, l’une après l’autre, a affirmé que ces communautés allaient se régénérer, mais ce n’est pas ce qui s’est produit. Il n’est donc pas surprenant que ces gens soient en colère, qu’ils s’accrochent aux armes, ou à la religion, qu’ils développent une hostilité envers ceux qui ne sont pas comme eux, ou qu’ils accusent les immigrés, ou le commerce international, afin de donner un sens à leurs frustrations. » (B.Obama)________
-JOHN ADAMS - 1765 : “Je ne cesse de considérer la fondation de l’Amérique comme un dessein de la Providence, conçu en vue d’éclairer et d’émanciper la portion de l’humanité qui se trouve encore réduite en esclavage.” - HERMAN MELVILLE - XIXe siècle : “Nous les Américains, sommes un peuple particulier, un peuple élu, l’Israël de notre temps ; nous portons l’arche des libertés.” _______________
John Fiske( 1845) : “La nation formée de nations est destinée à témoigner de l’excellence des principes divins : son sol sera l’hémisphère tout entier”.__________
Le patriotisme américain, une autre planète | Rue89:
"Aux Etats-Unis, même les pauvres admirent ceux qui réussissent. Quand on vous annonce, à vous, Français, que Total a engrangé des bénéfices record cette année, vous grognez que les capitalistes s’engraissent sur le dos des consommateurs et qu’il faudrait voir à redistribuer les richesses.Quand les Américains apprennent qu’Exxon Mobil Corp a fait plus de fric cette année avec son pétrole que n’importe quelle autre compagnie nationale, ils applaudissent de bon cœur cet as du business.... Exxon, plus grosse compagnie pétrolière mondiale, qui extrait 3% de l’or noir planétaire, se félicitait de ses excellents résultats financiers. En déplorant, toutefois, que sa production ait chuté de 8% en quantité par rapport à l’an dernier.Interrogés en « caméra-trottoir », des hommes et femmes normaux, qui peinent désormais à remplir leurs réservoirs, qui sont souvent chômeurs, ou qui ont dû laisser leur maison aux banques, se déclaraient tous « contents pour Exxon ».En gros, si c’est bon pour Exxon, c’est bon pour les salariés de l’entreprise, bon pour l’activité économique américaine, bon pour les sous-traitants, bon pour l’industrie automobile. En plus, un petit matelas de secours, c’est toujours bien en cas de baisse d’activité l’an prochain...
J’ai aussi compris que « l’individualisme » américain, que les Français sont prompts à fustiger, allait de pair avec un étonnant souci du collectif, ou plutôt de « la communauté », terme de préférence employé. C’est notamment ce souci communautaire, plus que de simples convictions politiques, qui mobilise les centaines de milliers de bénévoles travaillant depuis des mois pour la campagne d’Obama.C’est sans doute parce que les Américains ont, chevillé au corps, un sens du collectif qui nous échappe, qu’ils affrontent la crise économique d’une toute autre manière. Encore hier, je lisais dans les pages business du New York Times un reportage sur la reconversion des ouvriers laissés sur le carreau par la fermeture des usines locales.Après avoir assemblé pendant trente-cinq ans des machines à laver pour vingt dollars de l’heure avec, en plus, une bonne assurance médicale, l’un d’eux construit maintenant des pales pour les éoliennes qui poussent comme des champignons sur le sol des Etats-Unis. Il touche maintenant treize dollars tout rond et il est content. Content parce qu’il est fier :« Au moins, maintenant, j’ai le sentiment de faire quelque chose d’utile à l’humanité et aux Etats-Unis. »...
En Caroline du Nord, à cause des restrictions budgétaires de tous ordres, les universités publiques voient ratiboiser leurs budgets de fonctionnement.On demande aux salariés -profs, mais aussi administratifs- de trouver des idées pour continuer à assurer malgré tout aux étudiants un enseignement de qualité.A la North Carolina State University, des professeurs, titulaires et vacataires, ont décidé d’amputer volontairement leur revenu. Des intervenants extérieurs dans les cours de politique, de business, ou d’affaires internationales, ont proposé d’enseigner désormais bénévolement. Un avocat précise :« Je ne fais pas ça pour l’argent, mais pour que les jeunes soient bien formés, c’est important pour l’avenir de la nation. »Pareille abnégation me laisse pantoise ! J’apprends lentement. J’ai d’abord considéré ça comme de la connerie pure et simple. Puis j’ai ricané en constatant que souvent ce genre d’attitude était le fait de gens croyants, soucieux de se conformer aux principes chrétiens.J’ai enfin compris que les Américains vivaient sur une autre planète et qu’il fallait aux Européens une bonne dose d’ouverture d’esprit pour comprendre leurs ressorts.Demain, Barack Obama sera peut-être le président des Etats-Unis. Ses électeurs ? Entre autres, ceux qui félicitent Exxon et plaignaient Continental, qui ont pris des semaines de congé pour aider à la reconstruction de la Nouvelle-Orléans, qui réclament des diminutions de salaire pour maintenir le niveau de leur université, qui sont fiers de contribuer à la grandeur de « l’Amérique ». Les mêmes auront aussi bien voté pour McCain, d’ailleurs. Curieux pays ! "
-Pourquoi les pauvres votent à droite
- Rêves de pauvres ?
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-Le Nouveau Nationalisme américain
-Aux racines du nationalisme américain:
"...Le nationalisme américain a toujours oscillé entre un pragmatisme brutal et un idéalisme rhétorique. Cet idéalisme, qui représente un danger pour les tenants du pragmatisme, a été exploité avec cynisme par ces derniers. En effet, que se passerait-il si les citoyens en venaient à prendre au mot le progressisme de la Déclaration d’indépendance ?La description que fait Tocqueville des Etats-Unis, cette nation écartelée entre régionalisme et mobilité, matérialisme et religiosité, privatisation et nationalisme arrogant, est toujours d’actualité. C’est la république commerciale condamnée par Thomas Jefferson lorsqu’il meurt en 1826, cinq ans avant le voyage de Tocqueville. Jefferson et ses descendants voulaient renouer avec l’universalisme rédempteur de la Déclaration d’indépendance. Mais si celle-ci continue de façonner l’image que la nation se fait d’elle-même, c’est moins sous la forme d’une mémoire collective que sous celle d’une religion..."
-Sur le militarisme américain,
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