Elections en Israël: un fossé de plus entre citoyens juifs et arabes Mediapart:
"...Palestiniens d'Israël en amont du cortège, juifs israéliens à l'arrière... Même dans une manifestation contre la guerre, la mixité n'est pas plus évidente, malgré les efforts de collectifs tels que les Anarchistes contre le mur de Sarah, une Israélo-Canadienne de 30 ans venue protester contre «la logique de guerre et de séparation» qui semble s'emparer peu à peu de son pays d'adoption. «L'offensive contre Gaza, et surtout le soutien de la population israélienne, sont deux nouvelles preuves de l'incapacité d'Israël à intégrer dans sa réflexion les Palestiniens des Territoires, et ceux de l'intérieur», juge-t-elle.Sympathisant de Hadash, Yoav est, lui, venu de Jérusalem apporter son soutien aux «Palestiniens d'Israël et de Gaza, dans un contexte très difficile pour eux». Le contexte, c'est notamment la décision, prise le 12 janvier par la commission électorale israélienne, de ne pas autoriser les partis Balad et Liste arabe unifiée Taal à se présenter aux élections législatives du 10 février. Depuis, la Cour suprême a toutefois invalidé cette décision, comme cela avait été le cas lors des précédentes élections.Quels arguments avaient motivé cette exclusion ?
- «Ces partis ne reconnaissent pas formellement l'Etat d'Israël», ce qui se discute pour la Liste arabe unifiée Taal, qui conteste le caractère «juif et démocratique» induit par les Lois fondamentales de l'Etat hébreu.
- «Ils appellent à la lutte armée», ce qui est faux pour les deux formations, contrairement à ce que déclare à Mediapart Eli Hazan, porte-parole du numéro 2 du Likoud, Gideon Saar...
Qui sont les Arabes d'Israël ? Pour la plupart, des descendants des quelque 160.000 Palestiniens restés dans les frontières de l'État juif au moment de sa création en 1948. En 2005, ils constituaient une communauté de 1.340.000 individus selon les estimations du Central Bureau of Statistics du gouvernement israélien.À l'origine de l'exclusion des deux partis arabes, le parti d'extrême droite Israël Beiteinu et son leader, Avigdor Lieberman, qui préside la commission électorale. Son programme ? Transférer les citoyens arabes hors d'Israël, le rêve de toujours d'une partie de la droite ultra-nationaliste qui considère qu'en 1948, l'armée israélienne n'a pas «fini le travail».
Enterrée au cœur des années 1990, l'idéologie du transfert de ces citoyens arabes a reverdi ces dernières semaines avec une ténacité qui surprend les observateurs. Avigdor Lieberman est désormais le troisième homme (avec la possibilité d'emporter 17 sièges dans la future Knesset, il dépasserait Ehoud Barak et son parti travailliste, crédité de 14 députés) d'une campagne dominée par la montée en puissance des partis de l'extrême droite. On ne s'offusque d'ailleurs plus, ou à peine, de ce que ses représentants les plus contestables soient choisis pour venir observer le scrutin dans les villes arabes israéliennes....
`...«Notre situation va devenir de plus en plus précaire, estime le journaliste arabe israélien Anton Shalhat. Lieberman attend de nous que nous prêtions serment à un Etat qui se déclare juif. Mais comment pourrions-nous le faire? Le jeu de Netanyahou, qui court derrière Libermann et son idéologie basée sur l'existence de races humaines et leur nécessaire séparation, est très dangereux, et le sera de plus en plus à mesure que les Arabes d'Israël se sentiront acculés au pire. Le programme de Netanyahou est aujourd'hui un programme de guerre. Il ne veut pas négocier avec les Palestiniens, il veut aller plus loin à Gaza, il parle sans cesse de bombarder l'Iran... Cette dynamique touche par ricochet les citoyens arabes d'Israël, et nous sommes beaucoup plus proche d'une troisième Intifada, mais cette fois ‘de l'intérieur', que de l'état démocratique auquel je continue de rêver.»
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Conflit Israélo-Palestinien : Obama face aux réjectionnistes :
« Comment nommons-nous les dirigeants qui refusent la solution des deux Etats pour le conflit Israélo-Palestinien, ceux dont les manifestes dénient à leur adversaire le droit à un Etat souverain, et qui s’opposent à un accord définitif, n’offrant au lieu de cela qu’une trêve de longue durée ? Réjectionnistes... s’ils sont palestiniens. S’ils sont israéliens, ils seront plus vraisemblablement appelés Mr. le Premier Ministre. » Tony Karon, journaliste au Time, s’interroge sur les chances de la paix après l’arrivée probable de Netanyahou au pouvoir, lui dont la plate-forme du parti affirme que « le gouvernement israélien rejette fermement la création d’un Etat Palestinien sur la rive Ouest du Jourdain. » Retraçant la succession de refus et de manoeuvres dilatoires des dirigeants israéliens afin de ne pas avoir à envisager sincèrement la solution de compromis « paix contre territoires », il estime que seule une intervention résolue de la nouvelle administration américaine aurait encore quelques - minces - chances de parvenir à imposer un accord de paix sur la base des résolutions de l’ONU et du droit international..."
-Israël choisira-t-elle la panique et l’isolement dans le monde ? | AgoraVox:"..La volonté d’Avigdor Lieberman de mener le combat contre les Arabes israéliens semble porter ses fruits. Il les accuse de terrorisme et pour contrer cette « cinquième colonne », il exigera de ces derniers un serment de loyauté. « Pas de loyauté, pas de citoyenneté ». Avigdor Lieberman en rajoute : « Puisque les Palestiniens ont l’audace de demander le droit au retour, il doit aussi y avoir un droit d’expulsion ». Et ce discours rejoint largement une couche populaire en Israël : selon un récent sondage, 69 % des personnes interrogées sont d’accord avec cette nouvelle radicalisation.-Lily Galili, journaliste du quotidien Haaretz, a qualifié cette tendance de « russification » de la campagne électorale », rapporte le Figaro. À l’exception de Kadima, tous les partis en lice pour la prochaine élection casseraient du sucre sur le dos des Arabes israéliens. Avigdor Lieberman martèle son message et à ceux qui s’inquiètent de son influence, il répond : « la ligne de séparation n’est pas entre juifs et Arabes, mais entre ceux qui soutiennent le terrorisme et ceux qui s’y opposent ». Raciste, le leader d’extrême-droite ? Indira Indilevitch, 59 ans, originaire de Moldavie comme Lieberman, ouvre de grands yeux. « Non ! Il est droit, loyal, il a une grande personnalité », déclare-t-elle à l’agence France Presse. Yéhuda Abraham, garagiste de 52 ans, qui a toujours voté pour les travaillistes (centre-gauche), déclare pour sa part : « Les Russes, eux, la force et l’ordre, ça les connaît ».Contre toute attente, Avigdor Lieberman, ultranationaliste, connu pour ses relents racistes, ses positions radicales et son franc-parler, est devenu, à 51 ans, le nouveau « tsar » avec lequel il faudra compter aux prochaines élections. Il a gardé le style et le verbe d’un ancien videur de boîte de nuit fortement baraqué, comme lorsqu’il a appelé à bombarder les stations-service, banques et centres commerciaux palestiniens. « Accepter un Iran nucléaire en 2010, c’est comme accepter l’élection d’Hitler en 1933. Un Iran nucléaire, c’est comme Hitler avec l’arme nucléaire ». Il a démissionné du gouvernement en 2008 car, pour lui, les négociations de paix avec les Palestiniens « ne mènent nulle part, et le principe de la terre contre la paix est une erreur fatale »..
-Les Arabes d'Israël : une minorité nationale palestinienne ?
-Le traumatisme persistant des Arabes israéliens
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