vendredi 6 février 2009

L' individu sans liens...

"Personnalité, Liberté, Propriété sont antérieures et supérieures à toute législation humaine." Frédéric Bastiat

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Connaissez-vous Ayn Rand , écrivain et philosophe objectiviste ,inspiratrice de R.Reagan et chantre d'une certaine mythologie néolibérale et individualiste américaine ?
De l'individualisme radical à l'éloge du conformisme néolibéral
Retour à l'"individualisme possessif", terreau et conséquence de la révolution conservatrice
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L’individualisme radical d’Ayn Rand implique au fond que la société, comme le disait Mme Margaret Thatcher, n’existe pas. « Toutes les “économies mixtes”, écrit Ayn Rand en 1963, sont dans un état de transition précaire qui, ultimement, doit se tourner vers la liberté ou finir dans la dictature . » Le rôle d’un pays libre, comme les Etats-Unis, est donc de faire que les choses aillent dans le bon sens, celui d’une alliance entre démocratie et capitalisme radical."
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-"Je n'ai besoin ni de justification ni de sanction pour être ce que je suis. Je suis ma propre justification et ma propre sanction." (I need no warrant for being, and no word of sanction upon my being. I am the warrant and the sanction.)-A.R.)
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Ni dieu, ni maître, ni impôts, par François Flahaut:

"...Très populaire aux Etats-Unis et vénérée par Ronald Reagan, la philosophe et romancière Ayn Rand (1905-1982) met en scène dans ses œuvres de fiction des héros solitaires en butte au conformisme borné de leurs semblables. Un tel éloge du créateur incompris permet d’accréditer la vision d’un individu existant en dehors de tout lien, ne trouvant son salut qu’en lui-même et ne devant rien à personne. Et puis, la célébration du génie prométhéen déboucha sur celle du moins d’Etat et des paradis fiscaux...

La morale d'Ayn Rand:

"..La Source vive et The Fountainhead restent de vrais beaux romans américains emblématiques de cette croyance en une sorte d'homme commun changé en surhomme (on trouve la même philosophie chez Jack London) par sa propre force de caractère, qui est consubstantielle de l'esprit américain. Ayn Rand, ce sont les superhéros, les comités de vigilance, les héros ordinaires. C'est le western, le dépassement de soi, une modernité dynamique, l'individualisme dans ce qu'il y a de plus beau et noble, mais aussi de terrifiant..... Dans les yeux de cette femme, on lit toute l'Amérique, la puissance de son modèle culturel et de sa philosophie vitaliste, mais aussi la douleur d'une vie accumulée, les contradictions morales et l'inaccessible modèle de pureté. Sa lecture fait partie des 5 ou 10 livres qui aident à comprendre les Etats-Unis...."

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-Une généalogie de l’individualisme possessif.
-"...Ainsi, il est logique que les « dominants » incarnés par la nouvelle bourgeoisie prônent en théorie une idéologie individualiste et libérale . En effet, non seulement l’individualisme positif est au principe de la reproduction de leur domination, mais la propagation au sein des dominés d’un individualisme négatif les sert aussi en ce sens qu’elle rend leur réaction stérile car auto-destructrice (elle empêche toute entreprise politique de contestation collective de l’ordre établi) et accroît en même temps l’hégémonie légitime de l’idéologie individualiste. Le libéralisme renforce en outre cette logique en faisant de l’individu libre, autonome, et donc pleinement responsable, le moteur de l’histoire. Il récuse de fait tout différentiel de supports entre les individus et pose comme axiome qu’il faut laisser chaque individu entièrement libre d’entreprendre ce qu’il veut. Mais tout un chacun ne dispose pas des supports, des ressources, ou encore des « capitaux » nécessaires pour créer sa propre entreprise : outre des fonds propres, il est généralement utile d’avoir des « relations » ou encore un nom qui pourront éventuellement rassurer des investisseurs... Or peu d’individus possèdent de tels supports. Ainsi, la bourgeoisie, en prônant une idéologie libérale et individualiste, cherche à faire oublier l’origine de ses succès, de sa domination, c’est-à-dire à occulter les supports sur lesquels elle fonde des individualités qu’elle voudrait considérer ex nihilo. Par là, elle parvient à maximiser la responsabilité de ses succès, et en même temps celle des échecs des autres, assurant ainsi la légitimité de la reproduction de fait de l’ordre social..."

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