mardi 5 mai 2009

Vers une Europe asservie ?


Dangereuse dérive ou tendance naturelle ?

Attendions-nous de l'Europe qu'elle renonce à une certaine forme d'indépendance économique et politique , qu'elle finisse par s'intégrer dans une sorte de nouvel ordre politique mondial où les USA imposeraient, par le biais de leurs puissantes multinationales, leur propre conception du commerce, des relations internationales, voire du droit et des libertés ?
C'est ce qui risque de se produire prochainement avec la création du futur Grand marché transatlantique. C'est un vieux projet , qui resort aujourd'hui des cartons, celui qui permettra aux multinationales de mener le bal...
Le nouvel agenda est dèjà prêt.

[Selon Raoul Jennar, le projet d'un grand marché transatlantique«revient à négocier par étapes l’élimination progressive, sur l’espace européen, de toutes les législations et réglementations, nationales ou locales, qui pourraient entraver l’activité des entreprises américaines : protections sociales et environnementales, droit du travail, services publics, politiques culturelles et d’éducation, normes sanitaires, marchés publics, investissements, concurrence, etc. ». Au moins autant que les protections tarifaires, le projet vise les « entraves non-tarifaires », c’est à dire les normes spécifiques qui font obstacle à la mise en place d’un grand marché transatlantique. Ainsi, le rapport d’Erika Mann « met en garde contre la prolifération de réglementations complémentaires au niveau national, le non-recours aux normes internationales pertinentes sur lesquelles fonder les réglementations techniques, (et) les exigences excessivement lourdes en matière d’étiquetage ». Demain, des OGM et des hormones laitières dans nos assiettes ?]

Sans consistance politique, l'Europe, telle qu'elle s'est façonnée, perdra sans aucun doute toute possibilité d'expression et d'action autonome vis à vis des grands blocs, elle ne peut avoir l'espoir de peser sur les intérêts américains.
Comme le disait P.Mendés-France: " L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit elle recourt à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit à la délégation de ses pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle au nom de la technique exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement une politique au sens le plus large du mot nationale et internationale. "
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-"Quelques-uns croient même que nous (la famille Rockefeller) faisons partie d’une cabale secrète travaillant contre les meilleurs intérêts des É-U, caractérisant ma famille et moi en tant qu’internationalistes et conspirant avec d’autres autour de la Terre pour construire une politique globale plus intégrée ainsi qu’une structure économique – un seul monde si vous voulez. Si cela est l'accusation, je suis coupable et fier de l’être." --David Rockefeller, MEMOIRES, page 405

-« Nous remercions le Washington Post [...] et d’autres grands organes de presse dont les dirigeants ont pris part à nos réunions [Bilderberg]] et tenu leur engagement de discrétion pendant près de 40 ans. Il nous aurait été impossible de réaliser notre plan pour le monde [!] si nous avions été pris dans les feux de la publicité durant ces années. Cependant le monde est maintenant plus complexe et préparé à marcher vers un gouvernement mondial. Une souveraineté supranationale assurée par l’élite intellectuelle et les banquiers is certainement préférable à l’auto-détermination nationale pratiqué les siècles passés ». (Rockefeller-Mémoires)

[Texte d’origine :« We are grateful to the Washington Post, The New York Times, Time Magazine and other great publications whose directors have attended our meetings and respected their promises of discretion for almost forty years. It would have been impossible for us to develop our plan for the world if we had been subjected to the lights of publicity during those years. But, the world is now more sophisticated and prepared to march towards a world government. The supranational sovereignty of an intellectual elite and world bankers is surely preferable to the national auto-determination practiced in past centuries. »]

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"Lorsqu'un gouvernement est dépendant des banquiers pour l'argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au dessus de la main qui reçoit. [...] L'argent n'a pas de patrie; les financiers n'ont pas de patriotisme et n'ont pas de décence; leur unique objectif est le gain."
-Napoléon Bonaparte-

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-Bloc euro-atlantique unifié en 2015 : vers l'Europe servile ? - AgoraVox:

"A un mois des élections européennes, les grands enjeux tardent à apparaître aux yeux des citoyens. D’où un désintérêt bien compréhensible. Pourtant, c’est la finalité même de l’Union européenne qui est en train d’être scellée, avec la récente officialisation du projet de Grand Marché Transatlantique, lui-même simple étape dans la marche forcée vers le « nouvel ordre mondial », dans lequel l’Europe se verra arrimée au navire américain. Le fantasme d’une Europe-puissance indépendante semble bel et bien en passe de s’évanouir. Sans même juger de la valeur du moment historique que nous vivons, il est invraisemblable qu’il se décide sans débat, sans que le peuple souverain n’en ait été aucunement informé. Assurément, un sale coup pour la démocratie....
Les Européens ne vont sans doute pas reprendre confiance en leurs représentants lorsqu’ils apprendront massivement ce que Jean-Luc Mélenchon a révélé au grand public (non initié), le 21 avril dernier sur BFM TV, à savoir l’existence d’un projet de "grand marché transatlantique dérégulé, sans droits de douane et sans barrières à la circulation des capitaux et des marchandises", voté (là est le comble) par le Parlement européen, "socialistes inclus", il y a quelques mois, dans la plus grande discrétion. "Nous sommes entraînés, à la date de 2015, annonce le sénateur de l’Essonne, dans une aventure où nous ne formerons plus qu’un ensemble économique et social avec les Etats-Unis, et personne n’en parle une seconde où que ce soit"...
De quoi s’agit-il exactement ? Le 26 mars 2009, le Parlement européen approuve par 503 voix pour, 51 voix contre et 10 abstentions, une résolution sur "l’état des relations transatlantiques après les élections qui ont eu lieu aux Etats-Unis". Son but : construire "un véritable marché transatlantique intégré", qui devra être établi "d’ici à 2015". C’est le Conseil économique transatlantique (CET), créé lors du sommet UE-USA du 30 avril 2007, et orienté entre autres par "des représentants du monde de l’entreprise", qui veillera à l’harmonisation des législations pour faciliter "l’approfondissement du marché transatlantique". E. Aperaude note à ce sujet, avec malice : "On imagine sans mal les choix qui seront opérés entre place de l’État et rôle du marché"...
Quant à Trait d’union, une sensibilité du PS née au lendemain de la campagne du Non à la Constitution européenne, elle appelle, le 26 juin 2008, à "Refuser l’Europe américaine" et dénonce dans le projet de grand marché transatlantique la "promotion fanatique du libre échange au niveau mondial comme le montre la déclaration commune du sommet UE-USA du 10 juin [2008] : « nous résisterons au sentiment protectionniste à l’intérieur et nous nous opposerons au protectionnisme à l’étranger. Les modèles du libre et juste échange et de l’investissement ouvert sont les piliers de la croissance économique mondiale »...
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-Nouvel ordre politique mondial ?
-La création de l'Union atlantique se précise
-La Fondation Bertelsmann au service d’un marché transatlantique et d’une gouvernance mondiale
-NON au grand marché transatlantique à l’horizon 2015
-La question à dix mille : « s'adapter au Nouvel Ordre Mondial » - AgoraVox
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...E. Aperaude relève (lui aussi) que le projet d’unification euro-atlantique n’est pas seulement économique, mais aussi politique et militaire, et va clairement dans le sens d’un alignement des Etats européens sur les Etats-Unis : "L’accord de partenariat, à négocier une fois le traité de Lisbonne ratifié, devra être conclu d’ici à 2012. Il devrait comprendre la création d’un Conseil politique transatlantique (CPT) de haut niveau, chargé de coordonner « systématiquement » la politique étrangère et de sécurité. Au cas où quelque chose échapperait à l’OTAN, « pierre angulaire de la sécurité transatlantique » dont le rôle est déjà gravé dans le marbre du traité de Lisbonne (en son article 42), le CPT serait ainsi chargé de rectifier « systématiquement » des positions « coordonnées ». Ce qu’en d’autres termes on appelle l’alignement. (...) Ce texte s’inscrit pleinement dans la reprise des cadres économiques structurels néolibéraux et dans une soumission à la puissance étasunienne.
Mais quelle est l’origine de ce grand projet ? Elle est à chercher, selon Paye, dans l’action d’un institut euroaméricain, le Transatlantic Policy Network (TPN), ou Réseau politique transatlantique. "Fondé en 1992 et réunissant des parlementaires européens, des membres du Congrès des États-Unis et d’entreprises privées, il appelle à la création d’un bloc euro-américain au niveaux politique, économique et militaire. Il est soutenu par de nombreux think tanks comme l’Aspen Institute, l’European-American Business Council, le Council on Foreign Relations, le German Marshall Fund ou la Brookings Institution. Il est alimenté financièrement par des multinationales américaines et européennes comme Boeing, Ford, Michelin, IBM, Microsoft, Daimler Chrysler, Pechiney, Michelin, Siemens, BASF, Deutsche Bank, Bertelsmann."
Cette organisation bicéphale euro-américaine élabore des documents qui sont, d’après Pierre Hillard, professeur de relations internationales à l’école supérieure du commerce extérieur (ESCE), de "véritables feuilles de route" pour aboutir à un bloc euro-atlantique unifié : d’abord, en 1995, le Nouvel Agenda Transatlantique, suivi en 1998 du Partenariat économique transatlantique, puis le rapport du 4 décembre 2003 intitulé Une stratégie pour renforcer le partenariat transatlantique, et enfin le Conseil économique transatlantique, établi par un accord signé le 30 avril 2007 à la Maison Blanche par le président américain George W. Bush, le Président du Conseil de l’UE Angela Merkel et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso (ces étapes sont décrites, par exemple, sur le site de la Documentation française et celui de RFI).
Logique du système : vers un gouvernement mondial
Pour saisir la logique à l’oeuvre dans le projet de grand marché transatlantique, il convient de prendre du recul, et c’est là que l’analyse de Pierre Hillard peut s’avérer fort utile. Ce professeur de relations internationales prend très au sérieux la volonté des élites mondialistes (comme Jacques Attali) de voir naître un gouvernement mondial. L’avènement d’un tel pouvoir passe, selon lui, par la création de grands blocs politico-économiques standardisés, régis par les mêmes règles, les mêmes lois, au sein desquels les Etats seront peu à peu "concassés", et qui, à terme, pourraient fusionner dans "une sorte de région monde"..."

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