lundi 4 mai 2009

Hopital: vers une santé au rabais?

Une logique purement gestionnaire ,exclusivement comptable,de type privé, est-elle compatible avec la qualité et l'égalité des soins ?

-"Il n'est pas possible de confier le pouvoir décisionnel à des personnes qui ne sont jamais rentrées dans des chambres d'hôpital et n'ont jamais vu la souffrance. Si l'administration devient toute-puissante en matière de santé, c'est la déshumanisation du système de soins qui s'ensuit." (L.Rimondi)

-Au nom de la « culture du résultat » et d’une conception managériale de l’hôpital public, le président de la République souhaite en effet « responsabiliser » les établissements de santé. Comment ? En rendant public un tableau qui les classera selon des « indicateurs simples » comme le « taux d’infection » et le « taux de mortalité ». « Je veux des résultats concrets », a-t-il prévenu. Les hôpitaux qui obtiendront un bon score seront récompensés, les autres sanctionnés. Pour obtenir de bons points (entendez : des budgets), les hôpitaux publics devront donc veiller à ne pas admettre trop de malades susceptibles de trépasser, comme les victimes d’un carambolage sur l’autoroute, sous peine de faire chuter leur classement au tableau d’honneur. (...) Le président tient à appliquer une grille de lecture commerciale au monde médical. L’hôpital y est envisagé comme une entreprise, et la santé publique comme une marchandise (Pharmacritique)
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Après "l'appel des 25", l'appel des "petits patrons":
"...La réforme HPST passera, quelle que soit l’opposition des patrons, qu’ils soient grands ou petits".
Tel était le message délivré par le Président de la République lors de sa visite à l’hôpital de Rambouillet, dont Gérard Larcher, président du Conseil d’administration, est aussi l’auteur du rapport qui servit de base à la loi.
Cette loi traduit une décision de Nicolas Sarkozy : il veut un seul patron à l’hôpital, le directeur, et réduit à l’extrême le rôle des médecins dans les instances qui le dirigent. Mais pourquoi donc vouloir à tout prix donner tout le pouvoir au directeur ?
Le but est d’appliquer à tout prix une logique exclusivement comptable. Déjà, on a modifié radicalement le financement de l’hôpital. D’un budget global, on est passé en moins de 10 ans à la tarification par pathologie : calcul du prix de revient de chaque maladie, subtilités du codage des séjours de patients,… certains établissements ont compris plus vite que d’autres ce qui était « rentable » et ce qui l’était moins. Mais il est facile de ne pas faire, quand on n’en a pas l’obligation, ce qui n’est pas (encore) le cas de l’hôpital public. Et si l’hôpital n’a pas les moyens matériels de fonctionner, il lui faudra encore fermer des lits ou réduire des activités, il n’aura plus de capacité d’accueil suffisante, il ne pourra plus faire face à ses obligations : à nous les listes d’attente à l’anglaise !
S’il est en déficit, parce que sous-payé, il n’aura plus guère, comme recours, que de licencier des personnels qui sont 70% de son budget. Il en résultera une altération du service, et on entendra alors crier haro sur le baudet, au nom bien entendu de la qualité des soins. Et si grâce à ces mesures, en fait contre productives pour la santé de la population, le budget de l’hôpital est en équilibre, le directeur sera bien noté et probablement financièrement récompensé : le schéma est connu dans l’entreprise privée, hélas !
On cachera la misère en continuant à entretenir dans certains CHU des « pôles d’excellence » et autres « centres de référence » formant la tête de réseaux aux pattes bien maigrichonnes ; le gros de la troupe, dans les hôpitaux généraux, ceux des villes de province non universitaires et des banlieues, continuera de parer au plus pressé. Les difficultés de recrutement des médecins et des soignants grandiront d’ autant plus que l’exercice médical y sera plus pénible, et moins intéressant, intellectuellement et matériellement; et les directeurs pourront essayer de boucher les trous avec des médecins au statut précaire ou avec des « mercenaires » payés au prix fort…
Croyez vous que les soins en seront meilleurs ?
Nous avons choisi l’hôpital public non universitaire parce que nous voulions soigner les malades qui y viennent en étant libres d’organiser leur prise en charge et leur traitement au mieux de leur intérêt, un peu moins soumis aux contraintes d’une hiérarchie pesante, à l’abri de l’ influence excessive de l’argent, et au sein d’équipes soignantes médicales et paramédicales coordonnées (c’est ça, les services dont on veut la mort). Nous y avons vécu les progrès remarquables des 30 dernières années, et nous avons toujours cherché, au sein de nos établissements, à faire bénéficier nos patients de l’innovation.
L’indépendance et la liberté : voila ce qui fait peur aux gestionnaires qui croient pouvoir réduire la direction d’un hôpital à sa seule gestion économique...."

Hôpitaux : les médecins fâchés de n'être plus maîtres chez eux | Rue89
"...« Si les médecins, qui ne sont pas franchement de gauche, descendent dans la rue, c'est qu'il y a un vrai problème », assure Frédéric Caux, dermatologue à l'hôpital Avicenne (Bobigny). Après quinze ans à gauche, il a voté Sarkozy et le « regrette ». Voici ce qui lui fait peur aujourd'hui :« On était dirigé par des fonctionnaires, on sera sous les ordres de PDG, qui n'auront que des lignes comptables en tête et seront jugés sur leurs résultats financiers. »La loi Bachelot veut modifier la gouvernance des hôpitaux en laissant aux directeurs tout pouvoir de gestion. En fait, les médecins sont vexés de ne plus être maîtres chez eux. Même si le Sénat a promis mardi qu'il amendrait le texte pour trouver un terrain d'entente. Emmanuel Tiret, chef de service à Saint-Antoine à Paris, reconnaît qu'en l'état actuel du texte :« On aura voix au chapitre, mais le directeur pourra passer outre notre avis. S'il est intelligent, il nous entendra, mais en cas de conflit il aura le dernier mot. »Les directeurs d'hôpitaux, nommés par les Agences régionales de santé, ne sont pas totalement sourds aux questions médicales. Comme l'explique Florence Cymbalista, chef de service en hématologie et biologie à Avicenne :« Beaucoup d'administratifs nous ont apporté un soutien discret. Mais c'est eux qui serviront de fusible s'ils ne remplissent pas les objectifs »

-La loi Bachelot sur l'hôpital ne fait que des mécontents:
"...si le directeur de l’hôpital est le seul à tout décider comme le veut la loi Bachelot, il n’y aura plus de contrôle médical. Avec ce que ça implique sur le plan éthique. Et la gestion ne sera plus qu’administrative. Bien sûr, chaque corps défend ses acquis en descendant dans la rue (ce mardi), mais la loi Bachelot propose un changement historique qui mérite l’unité contre elle »....
-La fièvre monte dans les hôpitaux
-2009, année de réforme de l’hôpital
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- Hopital Public en danger
-Les pauvres et autres malades non rentables sont priés d’aller voir ailleurs !
-Bulle médicale ?
- Psychiatrie sous influence
-La santé est-elle capital(e) ?

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