L'austérité généralisée menace la reprise et l'union européenne
-Un serpent qui se mort la queue...
__La zone euro risque la stagflation
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[voir les dessins de Hub]
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-Rigueur: un mot qu'on ne veut pas prononcer(pour rassurer les marchés et tromper l'opinion)...
malgré les rideaux de fumée:
«J'accepte bien volontiers les conseils d'où qu'ils viennent; quant aux critiques, c'est la règle de la démocratie. Mais quand on voit que la France aura la plus petite récession des pays européens et repart plus fort et avant les autres, on doit quand même honnêtement se dire que la politique économique conduite y est pour quelque chose», a déclaré N. Sarkozy le 1er décembre, à La Seyne-sur-Mer (Var)
-"Les gouvernements européens sont sur la corde raide et vont y demeurer. Divisés entre eux, ils tentent de préserver ce qui peut l’être d’une Europe dont ils ne peuvent plus économiquement se passer, tout en ne sachant plus vers où la diriger. Repliés dans leurs frontières nationales, ils se sont trouvés un rôle – car il faut bien exister – en adoptant une posture de cost-killers, à l’image de ces bons gestionnaires à la réputation usurpée qui sévissent dans les entreprises. Mais ils savent en leur for intérieur qu’ils vont rapidement atteindre à ce jeu la limite de ce qui est politiquement et socialement tenable, et que les mesures d’austérité qu’ils engagent ou étudient encore ne feront pas le compte à l’arrivée."(F.Leclerc)
____________- "On a préféré creuser les déficits publics pour favoriser des organismes dont les opérations spéculatives sont le cancer de l'économie réelle. On a voulu sauver l'économie virtuelle en condamnant l'économie réelle. On a voulu sauver les petits amis de la haute banque, souffreteux de leurs actifs toxiques, en intoxiquant les Etats eux-mêmes.
Pourquoi n'y-a-t-il pas de réforme des pratiques spéculatives des banques ?Il est impossible de réformer puisque nous sommes dans un système de mondialisation. Ou tout le monde réforme, ou l'on ne fait rien ! Conclusion on ne fait rien, mais on assure le citoyen que l'on travaille à réformer la finance..;ce qui demandera beaucoup de temps. Dans le même temps, les grandes personnalités du pays, qui ont bafoué les règles de la démocratie en imposant le Traité de Lisbonne contre la volonté des urnes, se fichent totalement de préserver le pays de la crise sociale qui va frapper".(Millésime)
-Comment sortir du piège dans lequel s'enferme l'Europe?
__________-L'austérité joue contre la solidarité
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-L'inquiétante radiographie de la politique d’austérité :
"Nicolas Sarkozy s'est bien gardé d'user du mot de rigueur. Et plus encore de celui d'austérité. Au fil de ces derniers jours, cela ne fait pourtant plus aucun doute: c'est bel et bien à un plan d'austérité que travaille le gouvernement. On en avait eu un premier indice, avec la baisse drastique annoncée des dépenses sociales; on en a aujourd'hui la confirmation avec l'annonce d'un dispositif d'économies sans précédent qui va frapper les enfants en maternelle, dans le primaire et en collège.
__Comme le gouvernement ne distille les mauvaises nouvelles de ce plan d'austérité qu'au compte-gouttes et s'applique à chaque fois à ne pas en présenter toutes les conséquences, il faut prendre le temps de le décrypter. Et puis aussi cerner les mensonges qui sont avancés pour justifier ce plan drastique de réduction de la dépense publique. Car des mensonges, on en décompte à foison sur le supposé train de vie dispendieux de l'Etat; sur la responsabilité prétendue de la crise dans l'implosion des finances publiques...
__Reprenons donc les choses, telles que le gouvernement les a présentées à l'issue de cette conférence sur les déficits. Ce jour-là, on a appris que le chef de l'Etat avait confirmé son objectif de ramener le déficit public français à 6% du produit intérieur brut (PIB) en 2011 et 4,6% en 2012 puis 3% en 2013; et qu'il souhaitait inscrire une règle dans la Constitution de sorte que les gouvernements prennent des engagements à l'avenir sur «une trajectoire de déficits».
__De son côté, le premier ministre, François Fillon, avait annoncé quelques jours plus tôt (voir notre article Et maintenant l'austérité!) les consignes qu'il avait adressées aux membres du gouvernement dans sa traditionnelle «lettre de cadrage budgétaire», en vue de la préparation du projet de loi de finances pour 2011. A cette occasion, on avait ainsi appris que pour ce budget de l'Etat de 2011, les dépenses de fonctionnement de l'Etat diminueront de 5%.
__On avait aussi découvert que la loi de programmation à laquelle l'Elysée et Matignon travaillent pour
la période 2011-2013 prévoira un gel en valeur des dépenses de l'Etat tout au long de ces trois années, c'est-à-dire une baisse en volume, compte tenu de l'inflation prévisible (1,5% en 2011, puis 1,75% en 2012 et 2013). Mais, dans le lot des dépenses de l'Etat, il y en a qui sont incompressibles: la charge de la dette par exemple ou celle des retraites publiques. La baisse en volume des dépenses sera donc, en pratique, beaucoup plus violente. Les dépenses de fonctionnement devront ainsi baisser, selon François Fillon, de 10% d'ici à 2013.Matignon avait aussi, dans la foulée, distillé des indiscrétions en direction de la presse économique pour indiquer qu'il entendait poursuivre la politique de réduction des effectifs de la fonction publique, avec la norme guillotine de non-remplacement de un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Aux quelque 100.000 postes déjà supprimés depuis 2007, viendront donc s'ajouter environ 34.000 nouvelles suppressions par an, au cours de chacune des trois prochaines années...
__Mais ensuite, de nouvelles indiscrétions ont filtré (voir notre article Bonjour l'austérité! Adieu la reprise! Au diable le social!). On a ainsi appris que parmi les mesures d'austérité budgétaires envisagées pour les trois prochaines années, les dépenses sociales seraient au premier chef concernées, dont les dépenses qui profitent au plus démunis, comme l'Aide pour le logement (APL), le Revenu de solidarité active (RSA) ou encore l'Allocation pour adulte handicapé (AAH). Matignon a en effet confirmé que le gouvernement envisage de réduire aussi de 10% sur la même période ces dépenses d'intervention de l'Etat, qui regroupent notamment toutes les aides sociales de l'Etat.
__Sur le moment, la mesure a suscité l'émotion dont on se souvient. Car la récession de 2009 n'a pas fini de faire sentir son onde de choc sur le marché du travail, avec en perspective une hausse du chômage qui ne devrait pas s'interrompre au cours des prochains mois, et une sortie par centaines de milliers de gros contingents de chômeurs des systèmes ordinaires de protection sociale. Depuis plusieurs mois, on sait donc que 2010 sera l'année, en France, d'un grave séisme social. Or, c'est dans cette conjoncture sociale très déprimée que l'Etat choisit de faire de lourdes économies sur les derniers filets de protection sociale.
__En cette fin du mois de mai, il est donc apparu de plus en plus évident que, par-delà toutes les arguties, l'austérité pointait le bout de son nez dans la politique économique de Nicolas Sarkozy....
__Bref, le plan d'austérité a pour effet de relancer le débat sur l'Etat et ses missions. Lourde question: pour contenir les déficits, faut-il couper à la hache dans les dépenses publiques ou faut-il agir avec plus de discernement, pour ne pas remettre en cause des missions de première importance?La question prend d'autant plus de relief que pour justifier cette politique d'économies à marche forcée, le gouvernement est obligé d'entonner le vieux refrain, cher aux ultras du libéralisme: l'Etat vit au-dessus de ses moyens....
__La crise a bon dos pour expliquer l'envolée des déficits publics, et donc l'actuel plan d'austérité. La politique irresponsable de baisse ininterrompue des impôts y est aussi pour beaucoup, puisque en à peine plus de dix ans, elle a contribué à gonfler la dette publique de près de 20 points de PIB.
__Passé inaperçu dans le débat public, ce dernier chiffre donné par le rapport a une importance considérable. Il a valeur de réquisitoire: organisées essentiellement au profit des plus hauts revenus, les baisses d'impôt de ces dernières années ont poussé les finances publiques françaises à la ruine.
__Conclusion, sans du tout forcer le trait: si les enfants des écoles et des collèges sont gravement menacés par le plan d'austérité en préparation, c'est aussi parce que Nicolas Sarkozy, dans la foulée de ces prédécesseurs, a multiplié les cadeaux fiscaux, au profit d'abord des plus fortunés."
-L’actualité de la crise: la corde raide:
"...L’adoption d’un remède unique à des situations nationales très diverses en Europe – la crise qui s’est installée dans la région ayant en réalité des particularités et des manifestations très différentes d’un pays à l’autre – est l’expression même du désarroi qui règne dans les sphères dirigeantes, lesquelles tentent de se raccrocher à une situation connue, répondant par la seule solution qu’elles ont sous la main.
___Fâcheusement, les gouvernements ont adopté une stratégie qui, au lieu de rassurer les marchés, son objectif déclaré, ne fait que les inquiéter davantage. Aux flous initiaux exprimant des divergences entre eux succèdent de nouvelles incertitudes, que ce soit à propos des mécanismes de fonctionnement du Fond de stabilité financière et du véhicule spécial qui en est le bras armé, ou bien de la politique d’acquisition de la dette souveraine par la BCE. De semaine en semaine, les montants de ces achats consacrés à la dette grecque et portugaise diminuent, parvenant tout juste à maintenir la hausse de leurs cours
.__Dans une tentative dérisoire de calmer le courroux des marchés, ils réclament toujours plus de sacrifices des pays menacés, tandis que devant cette situation majeure d’incertitude les banques se replient dans leur coquille. Désertant le marché interbancaire, elles continuent de placer chaque soir des capitaux plus importants que la veille dans les coffres de la BCE, seul refuge possible pour elles quand on ne sait pas de quoi sera fait le lendemain. Après les banques grecques, c’est en conséquence au tour des banques espagnoles de rencontrer des problèmes de financement sur le marché. Les banques confirment être le vecteur de la crise, craignant d’en être les victimes. Image parfaite d’un système financier qui se mord le bout de la queue...."
-Angela Merkel inflige à l'Europe une leçon d'austérité
-La rigueur version allemande, ça donne quoi?
-L'Allemagne retourne à son démon de la rigueur à tout prix
-Espagne : La chute
-La Grande-Bretagne doit s'attendre à "des années de souffrance", prévient Cameron
-Dette: l'écran de fumée de la rigueur
-Les inégalités , à l'origine de la crise:
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__L’OCDE vient d’apporter sa pierre à la démonstration, dans sa plus récente livraison (1). Celle-ci se fait l’écho des travaux de maints économistes, synthétisés par Andrew Leigh.
On y lit que, dans la plupart des pays industriels, le revenu national est partagé de façon de plus en plus inégal depuis le début des années 1980. La rupture coïncide avec ce qu’on a appelé la « révolution conservatrice » : moins d’impôts, moins d’Etat.Et depuis lors, dans la plupart de ces pays, le « Top 1 % »
______- les 1 % les plus riches - accapare une part sans cesse croissante du revenu national, jusqu’à approcher la proportion atteinte en 1928. C’est particulièrement net aux Etats-Unis, où le « Top 1 % » a doublé sa part en une vingtaine d’années. Celle-ci atteignait 16,1 % du revenu national en 2004 et tout indique qu’elle a encore grossi depuis.Part des revenus avant impôts perçue par les 1 % les plus riches aux Etats-Unis :(http://dechiffrages.blog.lemonde.fr)...
__Notons d’ailleurs que tout en haut de l’échelle, au « top du top », le millième des Américains les plus riches se partageaient en 2004 près de 7 % du revenu national. A peine moins qu’en 1928.Le « Top 1 % » était sur la même pente au Royaume Uni jusqu’en 2000, mais les statistiques s’arrêtent là. Le même phénomène apparaît en Australie, au Canada, en Irlande, en Nouvelle Zélande (Il est beaucoup moins net en France, en Allemagne et au Japon). On devrait cette évolution, dans une proportion d’un tiers à la moitié, à la baisse des taux d’impôts en haut de l’échelle des revenus, selon Atkinson et Leigh. Qui vante encore les bienfaits du « bouclier fiscal » ?
__Un autre facteur d’inégalités est presque partout à l’œuvre. C’est la diminution de la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises. Entre 1980 en 2006, elle est tombée de 67 % à 57 % en moyenne, dans les quinze pays les plus riches de l’OCDE.Part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises, dans les 15 pays les plus riches (:http://dechiffrages.blog.lemonde.fr)...Une chute de dix points, mesurée en France, en Allemagne, en Italie, au Japon, en Finlande, en Grèce, aux Pays-Bas, en Espagne et en Suède, un peu moindre en Autriche et en Belgique. La chute est d’à peine cinq points aux Etats-Unis, où le regain de croissance de l’ère Clinton a ranimé les salaires. Elle est curieusement insoupçonnable au Royaume Uni, une énigme statistique.Part des salaires dans la valeur ajoutée en France( :http://dechiffrages.blog.lemonde.fr)...
Dix points de PIB, cela représente en France 160 milliards d’euros.N’aurait-il pas mieux valu les consacrer à la masse salariale, plutôt que de les voir partir en fumée dans le krach ?Il y avait de quoi envisager autrement la question des retraites et celle du déficit de l’assurance maladie.Quant aux syndicalistes, ils peuvent commencer à roder un nouveau discours revendicatif :« Patron, si nous réclamons une forte augmentation des salaires, ce n’est pas tellement pour nous. C’est pour vous éviter de perdre la moitié de votre fortune dans un krach. »Jean-François Couvrat. (BA)
(1) « Croissance et inégalités – Distribution des revenus et pauvreté dans les pays de l’OCDE ».
_______________________-Rigueur: pour qui?___-Crise: raisons de la colère___-Europe vassalisée___-Dans le même bateau__- Vertueuse Allemagne?__-_Espagne en difficulté___-Retraites : préparer les esprits
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