jeudi 26 août 2010

Justice indépendante?

Institution sinistrée

Pour l'honneur de la justice ?...




C'est peu dire que le fonctionnement de la justice va mal en France
Un manque de moyens déjà ancien, un long
travail de sape, qui place notre pays dans les bons derniers en Europe.
Elle va de la pénurie à l'asphyxie.
Une trop grande dépendance par rapport au pouvoir et à ses pressions, loin des principes de Montesquieu, se manifestant par des ingérences parfois lourdes dans des affaires "sensibles" pour stopper, retarder ou escamoter certaines procédures, une survalorisation des problèmes de petite délinquance, la plus spéculaire, qui joue démagogiquement sur le thème de l'insécurité, très porteur électoralement
Un projet de suppression du juge d'instruction, à l'américaine, et des jurys populaires dans les procès d'assise..
Une justice aux réformes brouillonnes qui ne va pas à l'essentiel, sans moyens donc, souvent à deux vitesses, que dénoncent régulièrement certains juges eux-mêmes, comme Jean de Maillard, dont on peut penser que la liberté de propos, no
tamment sur la grande délinquance financière, gêne au plus haut lieu._Les représentants de la fonction judiciaire dénoncent aussi «les attaques contre l'indépendance de la justice» et «une opération de démantèlement de l'institution judiciaire». Sortant de leur traditionnelle réserve, ils en appellent à l'opinion publique pour éviter leur mise sous tutelle du pouvoir exécutif."(E.Ineiyan-Mediapart)_
Jean de Maillard,sanctionné pour avoir simplement rendu la justice, à ses yeux. Sanction révélatrice d'un malaise qui dépasse sa personne, dont il fait état dans une lettre ouverte à M.A.Marie
:

_"... Ce que l'on me reproche, qui rend insupportable ma présence dans un tribunal correctionnel et justifie de m'entendre dire que je porte tort à l'image de la justice, c'est de résister au dévoiement d'une justice d'abattage, où les juges du siège sont pris en otage d'une politique pénale -si tant est qu'il y ait chez ceux qui en sont chargés une vision claire de ce qu'ils recherchent- qui n'a plus pour horizon que d'assurer un rendement statistique maximal en sacrifiant aux modes passagères ou aux exigences de la communication gouvernementale.
_Peu importe ce qu'on juge, peu importe comment on le fait encore, peu importe même ce que deviendra la décision prononcée : le seul mot d'ordre qui tienne encore est « réponse à la délinquance », selon les inquiétudes et les urgences de l'actualité ou des faits divers._Mais qui trop embrasse, mal étreint ! On nous demande de remplir les prisons de récidivistes, mais qui sont les récidivistes ? Les voyous qui savent passer entre les mailles du filet mal rapiécé des forces de l'ordre et de la justice ?_Que non : bien plus souvent les malheureux écrasés par une vie sans autre espoir que de toucher leur RSA en fin de mois et qui, de beuveries en bagarres sordides, échouent dans les salles de garde à vue qui servent d'antichambre à une cellule pénitentiaire à peine moins crasseuse...
les parquets ont été repris en mains, avant d'ailleurs que vous n'arriviez vous-même place Vendôme, et je dois même dire que vous avez hérité d'une justice sinistrée où juger n'est plus l'objectif de l'institution judiciaire.
_Le centre de gravité de la justice s'est déplacé des salles d'audience vers les parquets, transformés en gare de triage des malfaisants et des pauvres hères, tous confondus et sans distinction. Les instructions que doivent appliquer les représentants du ministère public leur enjoignent de donner une réponse pénale à tout comportement délinquant..."

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