mercredi 5 janvier 2011

Terres rares et stratégiques

Tempête sur les terres rares


Ce qu'il est convenu d'appeler terres rares est devenu l'objet de nombreuses convoitises, de par leurs usages de plus en plus massifs, notamment dans les domaines les plus pointus, les plus innovants et les plus étendus des techniques, parfois dèja anciennes ou radicalement nouvelles. Terres pas si rares que cela, mais souvent concentrées, donc rentables dans certaines parties de la planète seulement. Des matières d'avenir...

_Ces minerais, dont le marché est contrôlé à 95 % par la Chine, sont devenus un enjeu stratégique mondial. "...La production chinoise a démarré progressivement dans les années 1985. En exportant à des prix très faibles, les Chinois ont éliminé toute concurrence occidentale : leur monopole s'est peu à peu installé. Aux Etats-Unis, la mine Mountain Pass, de Molycorp, est située dans le désert des Mojaves (Californie). Elle a fermé en 2002 pour des raisons environnementales liées à l'usage de solvants pour extraire les terres rares. Après une complète réhabilitation et une mise aux normes actuelles, sa réouverture est à nouveau envisagée en 2012."
_ L’enjeu des « terres rares » est important: Deng Xiaoping disait : « Au Moyen-Orient le pétrole, à la Chine, les terres rares ». L’effort fut poursuivi et amplifié à partir de mars 1997, avec le plan 973, encore à ce jour, un des plus vastes programmes de recherche chinois. 
Moins visionnaires, les pays producteurs (États-Unis ou Australie) laissèrent cette exploitation à la Chine où le coût de revient est peu onéreux, les productions des mines de Mongolie intérieure étant inférieures de plus de 50 % à celles des exploitations américaines ou australiennes. Mais le processus d’extraction et de traitement des terres rares est long et polluant. Les techniques traditionnelles de raffinage utilisent des produits chimiques dont la décharge par les mines dans les rivières n’a jamais été réglementée. Depuis 2009, le gouvernement chinois tente d’imposer des contraintes aux exploitations vétustes et illégales..."
___L'économie verte est donc en danger et la pénurie guette "...Ce qui est vrai aujourd’hui des terres rares le sera sans doute demain du pétrole, du gaz et de l’uranium", car la Chine réduit encore ses quotas à l'export.
__Et la croissance verte accroît la dépendance aux terres rares :"...Ces minerais, produits à 97 % par la Chine, dont la particularité est d’être très difficiles à extraire et à raffiner tout en étant extrêmement précieux car indispensables à la production de nouvelles technologies - ordinateurs, écrans plats ou encore téléphones portables. Leur utilisation s’avère tout sauf durable dans la mesure où les stocks de ces dix-sept éléments sont finis et où leur extraction requiert toujours plus d’énergie - ces minerais étant de moins en moins concentrés - et s’effectue dans des conditions écologiques et sociales désastreuses.
__C’est pourquoi les associations écolos tirent régulièrement la sonnette d’alarme sur l’explosion de la consommation de produits high tech, et leur
“obsolescence programmée”, qui contribue à cet emballement et à la dépendance autour de ces matériaux. Mais là où le journaliste aborde un aspect moins traité et encore plus sensible, c’e
st lorsqu’il souligne que les technologies vertes accentuent elles aussi la consommation de terres rares.
__Et l’article d’égrener une liste d’éléments métalliques considérés comme rares indispensables au développement durable : le terbium est utilisé dans les lampes à basse consommation, le gallium dans les LED et les cellules solaires à haut rendement, l’indium dans les cellules photovoltaïques ou encore le néodyme dans certains moteurs de voitures électriques et générateurs d’éoliennes.Le Canard Enchaîné conclut alors son article en citant l’ouvrage Quel futur pour les métaux ? que viennent de publier deux ingénieurs, Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon : La croissance verte est un mythe : la course technologique et l’innovation créent un emballement de besoins en métaux, en particulier les plus rares, qui rend cette croissance non durable.” Sans compter que pour ces scientifiques, si le recyclage peut freiner le gaspillage, il ne pourra pas inverser la tendance d’un épuisement de ces ressources..."
__D'où l'urgence d'augmenter la production de terres rares à travers le globe d’une manière plus responsable, propre et sécurisée et assurer une meilleure diversification dans l’approvisionnement de ces métaux, aujourd’hui concentrés dans les mains d’un seul pays."
Le problème est donc politique, à l'échelle mondiale et la compétition pour les minerais rares peut-être une source de conflits majeurs, dans le cadre de d'"impérialisme des ressources".

_On voit comment en RDC, dans le Kivu, certaines multinationales se disputent le coltan
à la faveur du chaos politique entretenu, avec leurs routes commerciales
particulières...

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