mercredi 6 avril 2011

Goldstone: quel rapport?

Un revirement qui pose question

Après l'opération Plomb durci, le débat fut vif, en Israël même, sur le méthodes employées par l'armée israëlienne à Gaza.
S'agit-il d'enterrer un rapport encombrant pour le droite israëlienne? Lieberman a été un des premiers à se réjouir de cette reculade.
Pression ou intimidation? Sans doute les deux.

...En attendant la justice?

Israël accusé par l'ONU de crimes de guerre à Gaza
Israël hors de portée de la justice ?

"...Curieuse volte-face pour Richard Goldstone. Après avoir conclu en 2009 dans son rapport qu'Israël avait intentionnellement tué des civils lors de l'opération Plomb durci, le juge se rétracte dans une tribune publiée dans le Washington Post, réduisant à néant tout espoir de juger les exactions de l'Etat hébreu. Dans un texte intitulé « Reconsidérer le rapport Goldstone sur Israël et les crimes de guerre », le juge sud-africain revient sur les conclusions de l'enquête qu'il avait chapeautée sur les abus commis par le Hamas et l'armée israélienne durant l'opération Plomp durci (décembre 2008-janvier 2009).......La volte-face de Goldstone va conforter Israël dans la manière dont elle combat le Hamas. Gabriela Shalev, professeure de droit et ambassadrice d'Israël à l'ONU, a déclaré après avoir pris connaissance du texte de Goldstone : « Si nous devons nous défendre contre des organisations terroristes, nous serons dans la mesure de dire qu'il n'y a pas d'autres moyens de gérer cette terreur que d'agir exactement de la même manière qu'on l'a fait lors de Plomb durci. »
En 22 jours, environ 800 civils palestiniens et trois civils israéliens ont trouvé la mort dans ce conflit..."

__Un retour en arrière pour le moins curieux, compte tenu des faits et de nombre rapports

"Que Richard Goldstone publie une tribune pour contester les travaux de la commission qu’il a présidé, sans en parler aux autres membres de cette commission et sans aviser l’organisme qui a mandaté cette commission, c’est curieux. Du point de vue du droit, c'est un épiphénomène.

Que le Procureur près la CPI, qui dispose de tous les éléments d’informations, qui est saisi par une déclaration du ministre de la Justice de Palestine, dont la compétence est reconnue par l’AG ONU, reste plus de deux ans sans prendre de décision, alors que son devoir statutaire est de saisir la chambre préliminaire de la CPI, seule compétente pour autoriser une enquête, est foncièrement anormal...."____________

Débat sur un dossier non clos___Le correspondant du Monde à Jérusalem (« Le juge Goldstone exonère Israël pour la guerre de Gaza », Le Monde, 5 avril 2011) : « L’opération “Plomb durci affirme qu'” étant ainsi partiellement réhabilitée, il sera plus facile à Israël de justifier la nécessité de rétablir sa “dissuasion” vis-à-vis du Hamas, pour une nouvelle opération militaire à Gaza. » Pour Alain Gresh, ce « « permis de tuer » les terroristes, c’est ce que Nétanyahou exigeait depuis longtemps, affirmant que, contre les barbares, les règles du droit international ne peuvent s’appliquer » (« Le chaudron de M. Netanyahou », 16 novembre 2009). Pour le journaliste, les rétractations du juge Goldstone posent plusieurs problèmes

  • La campagne d’intimidation menée contre lui par des organisations juives
  • Goldstone n’est pas le seul rédacteur du rapport
  • Nombreux rapports d’autres organisations internationales, notamment Amnesty International et Human Rights Watch, ont confirmé les crimes commis par l’armée israélienne ;
  • Au sujet du massacre de la famille al-Samouni (29 morts), le juge Goldstone affirme qu’une enquête israélienne a été ouverte. Or les Nations unies, dans le rapport cité par le même Goldstone à l’appui de sa thèse, affirment que l’officier responsable n’est pas l’objet d’une enquête judiciaire (« Goldstone op-ed praises Israeli investigation of Gaza war crimes, but UN committee paints a different picture », par Adam Horowitz, 2 avril).__Gilles Devers, avocat et porte-parole des ONG qui ont déposé une plainte à la Cour pénale internationale contre Israël, souligne « Ce n'est pas sérieux de désavouer son travail dans un média, car même s'il en est le rapporteur, l'enquête est le résultat du travail de quatre experts. S'il pense que de nouvelles investigations sont nécessaires, il devait avertir le Conseil des droits de l'homme pour être de nouveau envoyé en mission. »_Hina Jilani, avocate des droits de l'homme qui faisait partie de la commission Goldstone, a contredit les dernières affirmations du juge. Dans une interview accordée au Middle East Monitor le 4 avril, elle affirme : « Au final, le rapport n'aurait pas été différent de ce qu'il est. » Selon elle, il reste une pièce importante « qu'aucune procédure acceptable n'invaliderait […]. Si cela arrive, ce serait vu comme une décision suspecte ». (Wiki)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire