Dérapage en continu
Jusqu'ici tout va bien...
Vive la crise?
__Rappelons-nous Yves Montand en 1984: un hymne au libéralisme et une pédagogie de la soumission...
25 ans après, Pierre Arditi: saison deux. Tout a bien changé, la dérégulation a sévi sur tous les plans, le désenchantement est grand, mais on fait silence sur les causes essentielles.
_Aujourd'hui, c'est l’heure de vérité, la crise dans la crise, après quatre années de glissades et d'illusions, sans qu'aucune leçon soit apprise, le mal s'alimentant lui-même de ses propres erreurs. Seulement 5 à 6% de la masse des capitaux s'échange dans le monde quotidiennement concerne l'économie réelle. Le reste est hors contrôle. Comment sortir de l'économie virtuelle, de la spéculation, qui asphyxie l'investissement?
_Le déclin du politique, cause et conséquence, a produit l'effet prévisible: les politiques sont démunis et toute décision salutaire devient de jour en jour plus problématique.
Le cercle vicieux s'installe (la rigueur imposée devenant un frein pour toute reprise) que le comportement des banques et des Etats vis à vis de la Grèce illustre parfaitement.
_Ils doivent reprendre le pouvoir aux marchés financiers, mais "les gouvernements auront le plus grand mal à réformer le système financier, car c’est lui qui a désormais pris le pouvoir, explique Paul Jorion"
_Face à l'urgence de réformer le système bancaire, de sortir du piège de la dette ( l'arnaque du siècle _ici comme en Espagne_), c'est le surplace généralisé, les rencontres sans décisions de fond où la précipitation vers la « règle d’or », entreprise de désinformation massive.
La zone euro est au centre d'une tempête parfaite : " La crise n'a pris la dimension et connu la durée que nous constatons que parce que les gouvernements ont refusé, dès le départ, d'attaquer le problème à la source, la vulnérabilité du système bancaire devant la facture de son aventurisme. Trois ans presque jour pour jour après la faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, les financiers retentent le même coup de bluff: en gros, «c'est nous ou le chaos».
Le risque d'une crise systémique grave n'est pas écarté.
La nationalisation des banques semble inéluctable, évoquée même par certains économistes libéraux, mais dans les pires conditions.
Les banques sont un empire incontrôlé : « Les banques ont construit quelque chose de tellement fragile que la probabilité d’une nouvelle crise financière est très forte. Si elle se produit, il faudra se battre, cette fois, pour nationaliser les banques » (François Chesnais)
__Une solution: Se préparer au pire, pour l’éviter? Maigre perspective...
Est-ce vraiment le commencement de la fin d'un système? Il va s'agir de "...reconstruire les institutions de la création monétaire souveraine , avec tout ce qu’elle suppose et de possibilités rouvertes et aussi de rigoureux encadrements ; réinventer des structures bancaires qui à la fois échappent aux prises d’otage de la banque privée et dépassent la forme « nationalisation » vers un système socialisé du crédit ; réduire au minimum minimorum la structure des marchés de capitaux pour lui ôter tout pouvoir de nuisance et d’usurpation. Soit, sur les ruines, enfin tout rebâtir."
______Des solutions existent....mais l'urgence est grande.
«L’Europe ne progresse que sous l’aiguillon des menaces», disait Jean Monnet. Cela se vérifiera-t-il?
___________________
-L'amérique des borgnes contre l'europe des aveugles
-Quand le pouvoir des créanciers dicte les normes constitutionnelles (I)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire