samedi 19 novembre 2011

Le choc

BCE: une banque apolitique?

N
ouvelle stratégie du choc?
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"Seule une crise réelle ou imaginaire peut engendrer un changement profond" (Milton Friedman)
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__JC Trichet, le directeur de la BCE, plaidait il y a huit ans déjà pour de profondes réformes structurelles en Europe, dans la plus pure ligne néolibérale.
Il prônaitt notamment des mesures de libéralisation dans les services publics "de manière à faciliter les gains de productivité et à soutenir la compétitivité" (sic). Un dogme un temps mis sous le boisseau, par prudence, mais régulièrement réactualisé
_Ce projet reprend du poil de la bête à l'occasion d'une crise majeure qui permet de faire passer plus facilement ces mesures, en jouant sur la peur, la culpabilité, le désarroi et la stupeur. Quand il y a "choc" psychologique et social, la pression idéologique peut s'exercer plus facilement sur des esprits désemparés.
"Les dirigeants de la BC déroulent le programme du FMI, avec ses plan d'ajustement structurel, lesquels ont largement échoué..." là où ils furent appliqués. (P.Canfin)
_M. Trichet a laissé ses consignes à son successeur Mario Draghi, lui demandant "de rendre plus flexibles les procédures de licenciement..de privatiser les sociétés municipales (transports publics, voieries..)... de procéder par décrets, d'application immédiate, et non par projet de loi, que le Parlement met toujours du temps à approuver .."
On avait déjà remarqué que les coups ultralibéraux s'accommodent mal de délibérations politiques et que, face aux oukhazes des marchés, il n'est pas bon de convoquer les représentant du peuple. Quelle perte de temps en plus!
Les circonstances sont aujourd'hui plus favorables à l'application de mesures toujours prônées par la BCE, pressée par les exigences des marchés spéculatifs. "On est dans une situation type Argentine-FMI à la fin des années 1990, où le prêteur exerce une forte pression sur l'emprunteur pour être sûrqu'il applique les réformes considérées comme "bonnes et nécessaires". Finalement, la crise a été une fenêtre d'opportunité pour la BCE", dont le discours n'était pas toujours entendu. (C.Fontan)
_La Bankfurt (BCE de Frankfurt), prétextant de simples mesures techniques, finit par dicter ses principes, que l'on voit s'appliquer rapidement en Grèce, en Italie, notamment , à la tête desquels ont été placé des "experts" issus de la sphère de Goldman Sachs (la banque pompier pyromane de la Grèce) qui ne vont pas s'embarrasser de longs débats de société sur les mesures à prendre pour affaiblir encore le malade, qui finira bien par mourir guéri.. Comme disait le bon docteur Monti «Je suis parvenu à la conclusion que l'absence de responsables politiques dans le gouvernement faciliterait la vie à l'exécutif, enlevant des motifs d'embarras." De son côté, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, déclarait que L’Italie « a besoin de réformes, pas d'élections » anticipées si elle souhaite rassurer les marchés.
_Il faut s'y attendre, les médecins vont appliquer des purges si sévères que le patient s'en remettra difficilement."Augmenter les salaires en Europe serait la dernière bêtise à faire", déclarait clairement Trichet., qui, en prônant de la" souplesse sur le marché du travail" dans le même temps jugeait "normal" qu'il y ait pour les traders une part variable "plus importante lorsqu'on pratique des métiers terriblement volatils".
En générant nécessairement la récession par la baisse des salaires, l'augmentation du chômage et de la précarité, on va augmenter inévitablement les chances d'accentuer la dette, en tuant l'économie réelle. Keynes aurait parlé de folie absolue. Certains ont évoqué une histoire de fous prenant le contrôle de l'asile".
Chassée par la porte, la politique revient par la fenêtre...comme on le voit en Grèce. Au nom de l'économie, s'applique parfois la pire une idéologie qui ne dit pas son nom.
Nul contrôle sur le banques, malgré les conseils de prudence donnés. "Pour sauver le système, la BCE à ouvert le robinet à liquidités. Mais le problème, c'est que le tuyau est percé: l'argent qui coule ne parvient pas dans l'économie réelle. Parce que, entre les deux, il y a les banques commerciales, qui préfèrent, aujourd'hui encore, la spéculation à l'investissement..." (Canfin)
Le credo monétariste de la BCE ne produira pas de miracles, mais engendrera plus sûrement le chaos social.
Quels pays d'Europe vont se réveiller pour mettre un peu de raison dans ces dérives inquiètantes?
A.Merkel n'a-t-elle pas raison, non sans arrière-pensée peut-être, elle qui disait jeudi:" Je suis convaincue que seules les décisions politiques peuvent résoudre la situation"?
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« Ce ne sont pas les marchés qui sont en cause mais l’impuissance politique ».

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