vendredi 16 décembre 2011

Irak: bilan astronomique

Notes sur un départ annoncé

_Très chère payée, l'aventure irakienne, qui devait durer quelques mois.
En dollars, mais surtout en vies humaines. Une dette un peu plus conséquente.

« Les 250 milliards de dollars engloutis de 2002 à 2005 par les Etats-Unis dans leur guerre contre l’Irak auraient permis de répondre aux besoins de santé de l’ensemble de la population mondiale pendant... six années ! »

_Un engagement dont on n'a pas fini de faire le bilan
Une guerre jugée préventive par G.WBush.
["103 933 à 113 552 civils irakiens sont morts dans les violences, constituées essentiellement d'attentats, et au moins 250 000 civils irakiens auraient été blessés, auxquels il faut ajouter 4 484 morts (selon Globalsecurity) et 32 226 blessés dans les rangs américains (4 803 morts pour l'ensemble des troupes de la coalition et plus de 36 000 blessés), les morts des sociétés militaires privées, et parmi les combattants irakiens (armée irakienne et insurgés). La guerre a provoqué l’exode d’au moins deux millions d’Irakiens, réfugiés à l’étranger depuis 2003 (principalement en Syrie et en Jordanie, mais également en Europe et aux États-Unis). L'organisation National Priorities Project estime à plus de 807 milliards de dollars le coût de la guerre."_Wiki_]
_On peut parler d'un énorme gâchis et d'un désastre historique.
Une débâcle selon un ancien responsable du Pentagone, d'où l'image et les finances des USA sortent affaiblies.
_________Un retrait en trompe l'oeil dans une large mesure, car on va bientôt s'apercevoir que l'on a affaire à une occupation sous d'autres formes . Il restera des "experts", des formateurs et tout de même trois bases militaires et la plus vaste ambassade du monde, ce qui suffit à contrôler discrètement mais efficacement un pays et ses voisins, dans le sens des intérêts pétroliers bien compris de l'Oncle Sam.
_Quel avenir pour ce pays dévasté, où la division et la corruption semblent durablement installées? L'occupation a ouvert une boîte de Pandore...Al Qaida a trouvé un boulevard. La destruction créatrice, chère aux néoconservateurs bushiens, a bien produit un de ses effets.
_______________Faisant un bilan sur un héritage empoisonné, qu'il avait condamné naguère, Obama parle de "réussite" ,
avec l'emphase et l' idéalisation d'un général ne voulant pas désespérer ses troupes: "Nous laissons derrière nous un Etat souverain, stable, autosuffisant, avec un gouvernement représentatif qui a été élu par son peuple. Nous bâtissons un nouveau partenariat entre nos pays. Et nous terminons une guerre non avec une bataille finale, mais avec une dernière marche du retour"
S'installe un
nouveau partenariat, "solide et fiable", où il sera beaucoup question de pétrole, l'objectif premier mais inavoué de la guerre. Pour Cheney, malgré quelques réserves tardives, les dépenses liées à cette guerre devaient être un investissement. On comprend. Des réserves très importantes, qui valaient le déplacement, malgré les revers et le prix . Les compagnies privées comme Blackwater
et Halliburton (dirigée pas Cheney) ont tout de même prospéré...
"Nous sommes là-bas, car le fait d'importance est que cette partie du monde contrôle les réserves mondiales de pétrole, et quiconque contrôle les réserves de pétrole, surtout si c'est un homme comme Saddam Hussein, avec une grande armée et des hommes sophistiquées, aurait la main-mise sur l'économie américaine, et en fait sur l'économie mondiale" (Dick Cheney)
_Donald Rumsfeld,
ancien Secrétaire à la défense (ministre de la Défense) insistait sur le fait que l’invasion de l’Irak n’avait «rien à voir avec le pétrole». Alan Greenspan, ancien président de la Réserve fédérale, a rejeté cette explication: «Il est gênant politiquement d’admettre ce que chacun sait», écrit-il dans ses mémoires. «La guerre d’Irak est pour l’essentiel une guerre pour le pétrole.»
Depuis une vingtaine d'années, le problème du pétrole devenait préoccupant pour les USA
"The USA is addicted to oil ") et l'intervention en Irak, programmée bien avant les événements du 11/9, faisait partie d'un plan concerté.
Mission accomplished.
A GW Bush, les compagnies pétrolières, reconnaissantes -(1)...
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-Quand le NY Times fait le bilan d'une guerre et des massacres inpunis
"..
Le Washington Post égrène d'autres drames et erreurs de cette guerre. L'éditorialiste David Ignatius juge ici que la plus grande erreur américaine n'aura pas été de faire tomber Saddam Hussein mais d'avoir détruit les infrastructures d'un pays: America’s greatest mistake in Iraq wasn’t toppling Saddam but detonating the infrastructure of the government, the army and the educational and social institutions that made civilized life possible.___Sur la BBC, l'ancien Secrétaire d'Etat adjoint aux affaires publiques, P.J. Crowley, estime que la plus grande réussite du conflit irakien aura été la création d'un gouvernement démocratique. Mais il ajoute que cette guerre aura coûté tant de vies et elle aura tellement porté atteinte aux Etats-Unis que, finalement, « c'est peut-être trop tôt pour le dire, mais ça n'en valait certainement pas la peine »..."
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Les problèmes qui restent
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Le chaos en cadeau d'adieu

-La transition irakienne a-t-elle eu lieu ?
-Inglorious bastards
-Quand la déraison du plus fort fait loi

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