lundi 6 février 2012

Ecole en campagne

L'école, en danger, s'invite dans la campagne

__C'est devenu un rituel: à chaque grande élection, l'école réoccupe le devant de la scène.
Plus particulièrement cette fois-ci. Cristallisant tous les malaises et toutes les fausses espérances dans un société en crise, ce thème sera forcément porteur et passionnel. Le corps enseignant, souvent découragé, représente une masse électorale non négligeable...Mais sera-il dupe?

_Sarkozy annonce que ce sera son objectif de campagne dominant, prétendant instaurer un débat sur l'école,, alors que les enseignants fustigent son bilan et qu'elle n'est plus une prorité depuis longtemps.
Leurs représentants avancent 10 propositions pour sortir de la crise scolaire, ne voulant plus être de simples exécutants caporalisés, mais redevenir des acteurs de l'école, retrouver une légitime autonomie.
Luc Chat
el, le Moody's de l'éducation, l'homme de l'anglais à trois ans, chaud partisan d'une autonomie dans le nouveau marché scolaire privatisé qu'il appelle de ses voeux, prétend vouloir changer l'école, passer de la la craie aux technologies modernes, pour aboutir sans doute au e-learning généralisé.
_Bayrou l'opportuniste, ex ministre de l'EN,
qui n'a rien vu venir, propose lui aussi ses recettes: «Nous avons l’intention d’installer le verbe "instruire" au coeur de la campagne électorale comme nous avons installé le verbe "produire"»
Instruire pour mieux produire, pour être plus compétitif, veut-il dire?
Si l'école n'a
que cette visée pratique, alors on peut se poser des questions...Enseigner, est-ce seulement se préparer efficacement à un métier? L'école n'est pas une entrepris", contrairement à ce pense l'OCDE.
Déjà, la
culture générale s'efface des concours, à l'heure où on ne parle plus de culture mais de compétences, quand le plaisir d'enseigner ne semble plus guère au rendez-vous, quand les examens sont dévalorisés.
Nobles intentions que celles de nos candidats, à l'heure où l'institution scolaire sombre et semble s'orienter vers une forme non avouée de privatisation, en s'alignant sur le modèle anglo-saxon.
_Hollande entre aussi dans la bataille, de manière floue et équivoque, s'engageant sur le seul plan quantitatif.

_« Aujourd’hui, nous pouvons légitimement nous poser la question: l’Etat a-t-il toujours les mêmes ambitions en ce qui concerne l’instruction de ses citoyens et l’intérêt commun de la société portés par un service public d’éducation de qualité soutenu par une volonté politique forte? »
___ Le diagnostic est accablant. Il est temps de reconstruire l'édifice, de prendre à bras le corps l' échec scolaire sans céder sur l'essentiel, de redonner le goû et le plaisir de lire, fondement de tout vrai savoir, de retrouver un peu de bon sens, loin des pressions des marchés, de redonner en toute souveraineté la priorité à l'Education Nationale, préparant la recherche et les investissements de demain.
Quel candidat entamera la reconstruction de ce projet libérateur, inspiré des principes indépassables mais réactualisés de Condorcet, de Ferry et de Langevin-Wallon?
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L'éducation coûte trop cher ? Essayez l'ignorance !... (Lincoln)
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-Capitalisme cognitif et culture individuelle
-Education et attention_(1)
-Repenser l'école
-La télé et l'école
-Lectures diverses

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