jeudi 8 mars 2012

Précarité au coeur

Dans sa chronique journalière sur France-culture, le flegmatique mais souvent perspicace Philippe Meyer faisait hier matin en peu de mots un tableau de certains effets de la précarité dans le travail aujourd'hui, dont on peut se demander si elle n' est pas en train de devenir la norme du futur, même pour les jeunes diplômés.
__________________On commence à comprendre que cet état de fait, qui n'est plus l'exception, mais est devenu structurel, érigé en système, tend à rendre par contre-coup les individus corvéables et à instaurer un nouveau régime de subordination, l'incertitude et la crainte permanente de perdre son emploi engendrant incertitude, fragilisation, stress et parfois burnout., faisant accepter comme tolérables des conditions de travail qui ne l'étaient pas naguère.
-Le marché dérégulé, depuis les années 70 nous a conduits où nous en sommes. Les méthodes de management brutal qui en découlent renforcent le divorce avec des formes d'activité professionnelles qui deviennent vides de sens ou/et sources de souffrances psychiques.
Le travail précaire revêt de multiples formes et ne concerne plus seulement les femmes, les jeunes et les plus âgés.
Les effets multiples des diverses formes de précarité sont maintenant bien connus, finissant par être contreproductifs et sources de frustrations permanentes, de décrochage social et familial, d'individualisme exacerbé et de compétition parfois agressive au sein du travail, compromettant les formes diverses de solidarité sociale. Le film fiction Le couperet en est une illustration paroxystique.
Si la précarité n'affecte pas (encore) l'ensemble des emplois industriels et de service, "l’exagération du phénomène a un impact sur les salariés : si une grande partie du marché du travail est dégradée, autant se contenter de ce que l’on a et ne pas réclamer davantage."

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