mardi 15 mai 2012

Bien vieillir ?

 Vieillir, on n'y coupe pas...
Mais bien vieillir...
Les conseils foisonnent sur un grand nombre de sites, de revues, spécialisées ou non.
Des conseils pas toujours désintéressés, car le nombre croissant des anciens constitue un marché formidable qui véhicule ses normes.
_______LA TYRANNIE DU BIEN VIEILLIR, impose ses stéréotypes et ses contraintes.
Comme si chacun n'avait pas à inventer sa formule de vie, même sur le tard, son style, en fonction de son passé, de ses goûts entretenus ou découverts. La personnalité se façonne et se remanie jusqu'au bout, en accord ou contre le milieu.
Et que faut-il entendre par vieillir? Le consensus n'est pas acquis, en dehors du strict aspect biologique.
Question de chance? de volonté? de philosophie?
Il arrive qu'il y ait  peu de place pour le choix, tant peuvent être grands les déterminismes sociaux, psychologiques et les contraintes physiques...
Savoir que la mort est le principe même de la vie ne suffit pas à assumer le déclin lent ou brutal des facultés.
Mais la vieillesse n'est pas toujours un naufrage, comme disait le Général après Chateaubriand, même s'il faut composer avec ce qui nécessairement régresse, s'altère, s'émousse, se réduit, s'efface,
Personne ne peut espérer  bien vieillir s’il n’assume pas les pertes de la vieillesse et la perspective de la mort prochaine qu’elles annoncent.  C’est le point critique où se dessine l’orientation définitive d’une vieillesse :   ou bien ce sera la plénitude d’une vie à l’approche de son sommet, ou bien ce sera la tristesse de la mort déjà commencée.(Jacques Laforest)
__Les  vieux (pardon, les seniors) ne sont  des déchus, des débris, qu'aux yeux de ceux qui refusent leur fin future, par refoulement, par dénégation et les isolent par peur et par intérêt, en jouant la carte du business des mouroirs.
 La socialisation  compte pour l'essentiel dans le processus du vieillissement, le maintien de l'ancrage positif de la vie.
Le  business de la vieillesse ne la favorise pas, qui tend à exclure et à ségréguer, et la tyrannie des normes de la beauté, l'obsession contemporaine du corps toujours jeune et avenant jouent en défaveur de ceux qui voient se développer, parfois avec terreur, les outrages classiques du temps.
 A l' époque où les anciens prennent une place inédite, reconsidérer le « bien vieillir » est une vraie urgence, humaine et civilisationnelle.



 

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