vendredi 6 juillet 2012

Guyane: quand Shell rassure..

 _________________Forages à trés hauts risques

____On connaît les risques importants des forages en eaux profondes, mal maîtrisés .
SD Amazon
Les vastes dégâts provoqués par une pollution massive dans le Golfe du Mexique ne sont pas encore bien évalués. BP les a minimisés. Depuis, les forages continuent, après un court temps de panique. Drill, baby!
Le pétrole à tout prix, c'est la fuite en avant vers de possibles nouveaux problèmes majeurs.
A forage extrême, risque extrême et les réglementations sont défaillantes.
L'excrément du diable , on en a encore diablement besoin, tant que ne sera pas entamée une vraie transition énergétique...
_____________________En Guyane, le projet est alléchant, les investissements seront phénoménaux:
Le coût total du projet, qui réunit Shell (45 %), Total (25 %) et Hardman Petroleum (27,5 %), a été évalué entre 4 et 8 milliards d'euros. Le site de Zaedyus pourrait contenir jusqu'à 300 millions de barils de pétrole.
____Mais pourquoi dramatiser?
Patrick Roméo, le président de Shell France, lors de réunions publiques en Guyane portant sur ses projets de forages en haute profondeur, en juin dernier, s'est voulu rassurant, jusqu'au grotesque:
"En cas de marée noire, le pétrole répandu dans la mer ressemble à de la « mousse au chocolat ». D’ailleurs, les particules d’hydrocarbures se révèlent « extrêmement nourrissantes » pour l’océan. Quant aux tortues, étant sourdes, « elles sont merveilleusement équipées » pour supporter le bombardement des fonds marins à coup de sondes acoustiques qui servent à repérer l’or noir en eau profonde...", affirmait-il.
Les actionnaires de Shell sont pressés, les écologistes demandent un moratoire.
_____L'enjeu est d'importance, et  les risques ne sont pas niés: « C’est un pari. On a la foi de l’explorateur », ajoute le pétrolier. Pour Total, c’est un forage à « haut risque et haut rendement » : « On accepte la probabilité de tomber sur un puits sec, mais on peut aussi décrocher la timbale. » Les investissements envisagés sont colossaux : entre 5 et 10 milliards d’euros. Le Stena IceMax, le bateau de forage tout droit venu de son chantier sud-coréen, coûte un million de dollars (790 000 euros) par jour. Pour ces multinationales, l’enjeu est énorme alors que la part du domaine minier mondial qu’elles exploitent recule au profit des compagnies nationales, comme la russe Gazprom ou la saoudienne Aramco. Le site guyanais recèle donc potentiellement le plus gros gisement pétrolier français..."
Golfe du Mexique, il y a un an
__C'est parti. Le projet est maintenant en route, comme un paquebot lancé à pleine vitesse. Après une valse hésitation, une cacophonie  gouvernementale, un désaveu nié, les travaux préliminaires d'exploration vont commencer, malgré les incertitudes et les propos (faussement) rassurants.
" Et pourtant, la perspective d’exploiter ces hydrocarbures ne suscite presque aucun débat en France, alors que le pays vient de connaître une ample mobilisation contre les gaz de schiste. Parce que ces recherches exploratoires se déroulent en Guyane, loin des yeux et du cœur des métropolitains ? Ou parce que personne n’ose penser la sortie du pétrole ? Il a fallu la disgrâce de Nicole Bricq, alors que la ministre de l’écologie tentait d’imposer de nouvelles contraintes environnementales et financières au consortium pétrolier, pour que l’attention soit attirée sur les permis de Guyane. Même son cabinet n’imagine pas laisser ces fossiles dans le sol, annonçant une simple « remise à plat ». « Cela aurait été trop coûteux de suspendre ces permis, il aurait fallu indemniser les dépenses très importantes réalisées depuis 2001 », explique un conseiller ministériel. Même chez les écologistes, peu de voix s’élèvent contre les permis guyanais. Ministre du logement, Cécile Duflot juge impossible l’arrêt de ces forages..."
___Malgré la dangerosité avérée de ses opérations, puisqu’il s’agit d’extraction non conventionnelle, Shell bénéficient d’une latitude stupéfiante dans la conduite de ses opérations. Cette situation rend difficilement compréhensible la décision du gouvernement français de donner le feu vert administratif qui manquait à la multinationale pour démarrer dans les jours qui viennent cette nouvelle phase de travaux.
_On découvre aussi qu’au-delà de la perspective de refonte du code minier, c’est contre le risque de remise en concurrence que s’est sans doute mobilisée l’industrie extractive. « Le vrai sujet, c’est comment s’organise le partage entre les pouvoirs publics et l’exploitant, analyse un conseiller ministériel. On peut avoir toutes les discussions qu’on veut sur la loi de finances, s’il n’existe pas de dispositifs précis pour récupérer la rente pétrolière, il risque de ne pas y avoir de transition énergétique, par manque d'argent pour la financer. »
(" Les royalties que la France sera censée obtenir seront bien inférieures à celles que reçoivent d’autres pays en pointe dans les forages offshore, tels que la Norvège".)
____-La Méditerranée est menacée aussi par des forages pétroliers, malgré les démentis de campagne... 
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Merci à   Mediapart

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