Enfers citoyens
__Le problème n'est pas nouveau mais se pose aujourd'hui avec acuité, vu l'état de délabrement avancé des budgets des Etats, notamment par défaut de recettes fiscales.
L'étranglement des finances publiques qui en résulte a été plusieurs fois et solennellement souligné, mais sans succès. Trop de silences, de dénis, d'absence de vraie courage politique, voire des complicités, des intérêts croisés.
La grande évasion n'a jamais cessé.
Outre le confortable refuge qu' ils offrent à l'argent sale de toute nature, la fraude hébergée dans ces paradis ne connaît pas la crise.
Un récent rapport sénatorial essaie d'en évaluer l'ampleur.
C'est un prix exorbitant: sans doute un manque à gagner pour l'Etat entre 30 et 60 milliards.
Sans doute plus, selon l'étude approfondie de Antoine Peillon.
_ « Une analyse détaillée des 50 premières banques privées internationales révèle qu’à la fin de 2010, elles géraient collectivement plus de 15 milliards d’euros d’investissements internationaux pour le compte de clients privés, y compris à travers des trusts et des fondations », note l’étude. Contrairement à ses démentis répétés, le système bancaire international est donc bien la pierre angulaire de ce système d’évasion fiscale." (Mediapart)
_ « Une analyse détaillée des 50 premières banques privées internationales révèle qu’à la fin de 2010, elles géraient collectivement plus de 15 milliards d’euros d’investissements internationaux pour le compte de clients privés, y compris à travers des trusts et des fondations », note l’étude. Contrairement à ses démentis répétés, le système bancaire international est donc bien la pierre angulaire de ce système d’évasion fiscale." (Mediapart)
_____Pour lutter contre l’évasion fiscale,
évaluée annuellement en France à plus de 50 milliards d’euros, le
sénateur Eric Bocquet (PCF), rapporteur d’une commission d’enquête
sénatoriale sur l’évasion des capitaux, a suggéré la création d’un
Haut-commissariat. Selon le sénateur PS Yannick Vaugrenard, membre de
cette commission d’enquête présidée par Philippe Dominati (UMP),
l’évasion fiscale, évaluée entre 50 et 60 milliards d’euros chaque année
en France, "représente, au moins, le montant du remboursement des
intérêts de la dette française chaque année".
Les sénateurs avouent avoir eu le plus grand mal à
chiffrer l’évasion fiscale. Si M. Vaugrenard a évoqué la fourchette de
50 à 60 milliards d’euros, Eric Bosquet a, devant la presse, parlé d"un
risque fiscal compris entre 30 et 36 milliards d’euros", précisant que
"cette évaluation ne compren(ait) pas une série de risques". "Si bien,
ajoute-t-il, que la limite supérieure n’est pas définissable : est-ce 50
milliards, 80 milliards ?" "Il y a donc une impérieuse nécessité à
faire cesser cette fraude fiscale", ont souligné les sénateurs au cours
d’une conférence de presse rendant compte de cinq mois de travaux de
leur commission dont le rapport a été adopté à l’unanimité.
"C’est un axe politique majeur sur lequel le gouvernement
va devoir travailler à la rentrée", ont estimé les membres de la
commission qui proposent une cinquantaine de propositions pour lutter
contre l’évasion fiscale. Pour Eric Bocquet, un "Haut-commissariat à la
protection des intérêts financiers publics" doit être "la pierre angulaire" contre l’évasion fiscale.
Placée sous l’autorité directe du Premier ministre, cette autorité
devrait bien sûr être dotée d’un "outil statistique" solide, dispositif
qui fait "cruellement défaut actuellement", a insisté M. Bocquet.
Eric Bocquet a dénoncé en particulier "la misère des
évaluations" ainsi que l’existence d’une "véritable ingénierie de la
fiscalité" qui rencontre "une culture de la faille secrétée par un
système économique de la performance financière". Le sénateur communiste
a fait part de son "effarement" devant "l’horreur économique" recelée
par la fraude fiscale, de son "malaise" aussi : "quel sentiment
voulez-vous que l’on éprouve à constater que des jeunes gens
intelligents consacrent toute leur activité à inventer des moyens de
jouer avec les lois ?"
M. Bocquet a accusé une "Europe trop absente" des voies
de lutte engagée contre la fraude fiscale par l’OCDE et le GAFI, car
elle est "paralysée par les concurrences fiscales qu’elle abrite en son
sein" et que c’est sur son territoire que résident "les paradis fiscaux
les plus puissants du monde". "La politique franco-française de lutte
contre l’évasion fiscale porte la marque de ces enlisements", a-t-il
aussi remarqué. Aussi, les sénateurs veulent-ils, parmi leurs
propositions, "intégrer la fraude et l’évasion fiscales au débat
parlementaire" et procéder à une "évaluation régulière" des différents
dispositifs qui seront mis en place.
Ils proposent aussi tout une série de mesures pour
"valoriser la citoyenneté fiscale" comme le renforcement des
prérogatives des institutions représentatives du personnel en matière de
prévention de la fraude fiscale ou pour amplifier la "force de frappe"
de l’administration notamment en créant un corps interministériel
d’"informaticiens-enquêteurs".
_____Il va être difficile d'agir efficacement maintenant:"Entre 2008 et 2009, il y avait une fenêtre de tir pour les Etats : les banques étaient à genoux, ils auraient pu tout exiger d'elles, qu'elles sortent des paradis fiscaux etc...ils n'ont rien fait!"
La régulation financière doit être le premier impératif.
___Quelques propositions pour limiter les excès du système financier et des banques...
________________________________
-L'opportun rapport sur l'évasion fiscale internationale
- Inégalités, parasites fiscaux : la loi de la jungle continue
-La bonne aubaine: ne pas payer d'impôts
- L'élite mondiale détient 18 trillons de dollars dans les comptes offshore.
- Combattre la mafia de l’évasion fiscale
___Quelques propositions pour limiter les excès du système financier et des banques...
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-L'opportun rapport sur l'évasion fiscale internationale
- Inégalités, parasites fiscaux : la loi de la jungle continue
-La bonne aubaine: ne pas payer d'impôts
- L'élite mondiale détient 18 trillons de dollars dans les comptes offshore.
- Combattre la mafia de l’évasion fiscale
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