vendredi 8 mars 2013

Transformer les médias

 La presse française va mal.
________________Depuis quelques années, elle est moribonde.
Pour diverses raisons, elle vit sous perfusion et semble incapable de se réformer seule.
__De plus en plus soumise aux lois du marché, elle souffre de concentrations et de dérives rédactionnelles, qui l'entraînent fatalement vers des mutations inédites ou vers une fin programmée.
Le traitement mimétique récent de certains points d'information dans certains hebdomadaires donne à penser qu' ils sont en train de se donner une balle dans le coeur, comme dit un certain humoriste...
Certains journalistes sont favorables à la mise en place d' un Conseil national des medias, qui aurait une fonction régulatrice, stabilisatrice, défendant une presse libre et promouvant un journalisme indépendant, déontologiquement irréprochable, véritablement sujet d'information au sens le plus exigeant. Car la formation du citoyen ne peut être laissée aux mains des marchands. Mais l'aide à la presse doit être revue, ne peut être seulement financière. Elle doit être soumise à conditions.
Les Etats Généraux de 2010 n'ont pas abouti.
"La conjugaison de la « révolution numérique » et de la dérégulation libérale bouleverse l’ensemble du paysage médiatique : elle favorise la création de nouveaux supports et redistribue la place et les rapports entre ceux qui existaient jusqu’alors ; elle accélère la concentration et la financiarisation des médias privés ; elle modifie les rapports de forces entre les différents acteurs technologiques et économiques ; elle affecte les droits des créateurs et transforme leur rôle ; elle ébranle le journalisme professionnel (les conditions d’emploi et les pratiques). Mais plus que jamais c’est la recherche du profit qui gouverne ces transformations... 
Les concentrations des médias privés sont à la fois transnationales (même si ses effets en France restent peu perceptibles), multimédias (et conglomérales puisqu’elles touchent des pans entiers de la culture et des loisirs) et financiarisées : entendons par là qu’elles ne visent pas être seulement rentables, mais profitables. Ces concentrations n’englobent plus seulement les médias devenus traditionnels. Elles font intervenir, dans les domaines de l’information, de la culture et du divertissement, de nouveaux et puissants acteurs. Les groupes médiatiques traditionnels (en France : Dassault, Lagardère, Bouygues, etc.), géants, hier encore, de la production et de la diffusion des contenus sont des nains sur le plan économique, comparés aux géants des télécommunications, de l’industrie électronique et d’Internet : la confrontation est d’ores et déjà à l’œuvre. La régulation, l’arbitrage ou le contrôle (comme on voudra…) de ces transformations par des pouvoirs publics garants de l’intérêt général sont dérisoires.
L’invention, à un rythme inédit, de nouveaux supports technologiques (Internet, téléphonie mobile, I-Pad, livre numérique, etc.) et la diversification, voire la fragmentation, de l’offre modifient les usages des divers supports et redistribuent leurs places respectives.."
____Régulation ne veut pas dire absence de pluralisme, au contraire. C'est la presse marchande qui tend à l'homogénéité, finissant par tenir les  même discours stéréotypés et formatés sur des sujets étroitement consensuels.
Une initiative européenne milite en ce sens. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire