La presse française va mal.
________________Depuis quelques années, elle est moribonde.
Pour diverses raisons, elle vit sous perfusion et semble incapable de se réformer seule.
__De plus en plus soumise aux lois du marché, elle souffre de concentrations et de dérives rédactionnelles, qui l'entraînent fatalement vers des mutations inédites ou vers une fin programmée.
Le traitement mimétique récent de certains points d'information dans certains hebdomadaires donne à penser qu' ils sont en train de se donner une balle dans le coeur, comme dit un certain humoriste...
Certains journalistes sont favorables à la mise en place d' un Conseil national des medias, qui aurait une fonction régulatrice, stabilisatrice, défendant une presse libre et promouvant un journalisme indépendant, déontologiquement irréprochable, véritablement sujet d'information au sens le plus exigeant. Car la formation du citoyen ne peut être laissée aux mains des marchands. Mais l'aide à la presse doit être revue, ne peut être seulement financière. Elle doit être soumise à conditions.
Les Etats Généraux de 2010 n'ont pas abouti.
"La conjugaison de la « révolution numérique » et de la dérégulation
libérale bouleverse l’ensemble du paysage médiatique : elle favorise la
création de nouveaux supports et redistribue la place et les rapports
entre ceux qui existaient jusqu’alors ; elle accélère la concentration
et la financiarisation des médias privés ; elle modifie les rapports de
forces entre les différents acteurs technologiques et économiques ; elle
affecte les droits des créateurs et transforme leur rôle ; elle ébranle
le journalisme professionnel (les conditions d’emploi et les
pratiques). Mais plus que jamais c’est la recherche du profit qui
gouverne ces transformations...
Les concentrations des médias privés sont à la fois transnationales
(même si ses effets en France restent peu perceptibles), multimédias (et
conglomérales puisqu’elles touchent des pans entiers de la culture et
des loisirs) et financiarisées : entendons par là qu’elles ne visent pas
être seulement rentables, mais profitables. Ces concentrations
n’englobent plus seulement les médias devenus traditionnels. Elles font
intervenir, dans les domaines de l’information, de la culture et du
divertissement, de nouveaux et puissants acteurs. Les groupes
médiatiques traditionnels (en France : Dassault, Lagardère, Bouygues,
etc.), géants, hier encore, de la production et de la diffusion des
contenus sont des nains sur le plan économique, comparés aux géants des
télécommunications, de l’industrie électronique et d’Internet : la
confrontation est d’ores et déjà à l’œuvre. La régulation, l’arbitrage
ou le contrôle (comme on voudra…) de ces transformations par des
pouvoirs publics garants de l’intérêt général sont dérisoires.
L’invention, à un rythme inédit, de nouveaux supports technologiques
(Internet, téléphonie mobile, I-Pad, livre numérique, etc.) et la
diversification, voire la fragmentation, de l’offre modifient les usages
des divers supports et redistribuent leurs places respectives..".
____Régulation ne veut pas dire absence de pluralisme, au contraire. C'est la presse marchande qui tend à l'homogénéité, finissant par tenir les même discours stéréotypés et formatés sur des sujets étroitement consensuels.
Une initiative européenne milite en ce sens.
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