mardi 25 juin 2013

Au chevet de l'Euro(pe)

 Questions et hypothèses
________________________ Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie 2001, affirmait déjà en mai 2010 : « L'Europe va dans la mauvaise direction […], elle veut un plan coordonné d'austérité. Si elle continue dans cette voie-là, elle court au désastre. Nous savons, depuis la Grande Dépression des années 1930, que ce n'est pas ce qu'il faut faire.
Prémonitoire, mais prévisible? _(1)_ 
_______________Donner un cours nouveau à la politique européenne, est-ce encore possible?
Le présent est difficile à décrypter, l'avenir est très incertain. La récession s'aggrave du fait d'une politique austéritaire sans perspective ni projet.
  Pour certains, le verdict semble sans appel: l'Europe, du point de vue économique serait un échec.
La monnaie unique serait condamnée, selon le directeur général adjoint de Saxo Bank
Un ancien acteur de premier plan dans la mise en place de l’Euro, Oskar Lafontaine, "admet que ce dernier a constitué une erreur. Cette déclaration marque un tournant dans la position de l’élite européenne dont Oskar Lafontaine fait partie. Elle annonce d’autres déclarations du même ordre qui vont désormais se multiplier dans les mois à venir..."
D'autres prônent l'arrêt de l'expérience de la monnaie unique avant de graves problèmes, jugeant que  la seule solution raisonnable est celle d’une dissolution ordonnée de la zone Euro, laissant subsister des mécanismes de concertation monétaire entre les pays, mas leur redonnant toute la flexibilité monétaire voulue.
Un euro qui divise et qui ne semble pas pouvoir être sauvé en l'état.
__L'Allemagne joue sa propre partition, favorisée pour l'instant par un euro fort, critiquée par beaucoup d'Allemands eux-mêmes, qui  ne sont pas tendres à l'égard de la ligne politique de Merkel:  d'anciens hommes politiques comme Helmut Schmidt, ou des intellectuels comme _Ulrich Beck ou Habermas ou un leader de l'opposition comme Sigmar Gabriel, pour qui Merkel conduit l'Europe à "l'anorexie"
Mais une Europe sans l'Allemagne, elle-même prise au piège, n'est pas pensable.
__Quel peut-être l'avenir de cette Europe en crise? Au risque de la démocratie...
Faudrait-il tout arrêter, du fait de la cacophonie des États-nations? 
Mais comment arrêter l'inertie d'un supertanker aveugle dans une mer déchainée dont personne ne tient plus la barre?
La confiance peut-elle être restaurée?
_______________________________Le temps est compté, selon P.Jorion: "...La raison voudrait que l’on arrête la politique du chacun pour soi, qu’on rebâtisse un ordre monétaire international, dont l’absence depuis 1971 entraîne tout le monde par le fond. Au niveau européen, la construction telle qu’elle a été faite montre toutes ses lacunes et ses erreurs. Il faudrait aller vers plus de fédéralisme, afin qu’un système budgétaire et fiscal commun vienne compléter la monnaie unique. Mais si cela se fait, ce sera contre les opinions publiques. Celles-ci ont décroché du projet européen : elles souhaitaient une Europe des citoyens, elles n’ont que l’Europe des marchands.
À ce stade, il y a toutes les raisons d’être pessimiste. Nous sommes dans une période très critique. La zone euro est à deux doigts de l’éclatement. Le système est dans une telle situation de fragilité que la moindre étincelle peut le faire exploser..."
___Mais il est trop pessimiste...peut-être...peut-être pas...
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- En finir avec  (quelle) Europe?
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