Le protectionnisme s'invite au G8
______________________________Ce qui était tabou hier, selon les dogmes de l'OMC, commence à devenir une question ouverte...ou entr'ouverte.
Tous les ingrédients sont réunis pour que le monde connaisse une poussée de protectionnisme qui devrait ralentir (ou rééquilibrer?) la croissance des échanges planétaires.
Il existe déjà un protectionnisme de fait qui peut prendre bien des formes. Les Etats-Unis donnent l'exemple, à coup de subventions ou de normes parfois draconiennes...
L'Europe a ouvert ses portes naïvement et sans discernement, favorisant la faillite programmée de nombres de secteurs de production.
"... La crise persistante a achevé de convaincre
de nombreux gouvernements, menacés de défaite électorale, que le bon
vieux mercantilisme était la panacée. Cette doctrine consiste à favoriser les exportations et à défavoriser les importations, de façon à accumuler sur le territoire national le maximum de richesses et d'emplois en dégageant un excédent commercial le plus important possible.
Ce nationalisme économique a changé de visage. Autrefois, il
utilisait les droits de douane pour empêcher l'intrusion des produits
étrangers. Aujourd'hui, ces taxes sont limitées par les règles de l'OMC :
2 % à 3 % pour l'Europe ou les Etats-Unis, 30 % à 40 % pour l'Inde ou le Brésil et 60 % à 80 % pour les pays africains.
Les nouvelles barrières prennent la forme de normes, qui compliquent
ou empêchent les importations. Cela peut être une interdiction faite à
une voiture d'émettre de l'oxyde de carbone au-delà d'un certain seuil.
Ou la couleur des fusées de détresse d'un yacht. Ou l'obligation d'exporter la valeur correspondante à des importations d'eaux de toilette, etc.
"Faire fuir les "envahisseurs" à coups de réglementations peut sembler une bonne affaire, relève Ludovic Subran, chef économiste chez Euler Hermes. Leur compliquer la vie a pourtant des effets délétères. Certes, tous les pays sont en train de devenir
plus protectionnistes, mais des pays comme le Brésil et l'Argentine se
sont tiré une balle dans le pied en multipliant les embûches : les
investissements étrangers en Argentine ont été divisés par deux et la croissance du Brésil est à la peine...."
La panne des négociations multilatérales était intolérable pour les
pays qui croient toujours que la croissance dépend de leur capacité à exporter. Aussi a-t-on vu fleurir les négociations bilatérales, où chaque pays espère imposer
sa façon de libéraliser les échanges. Washington a conclu avec Séoul.
Paris et Tokyo ont ouvert des négociations. De plus en plus souvent, ces
négociations ambitionnent de constituer
des blocs commerciaux ; tels l'Alena nord-américaine, le Mercosur ou
l'Alliance du Pacifique, tous deux latino-américains. Sous la houlette
de Washington, qui veut ainsi marginaliser la Chine, ont débuté des discussions pour constituer une vaste zone de libre-échange dans le Pacifique..."
Un certain protectionnisme, dans un environnement mondial où la concurrence est libre et faussée, est nécessaire, mais quel protectionnisme?
Le problème est celui du bon dosage...
La patriotisme économique au sens strict,paraît aujourd'hui irréaliste. La querelle autour du solaire chinois en montre les limites. L'Allemagne sur ce point refuse le protectionnisme... pour mieux se protéger.
Le libre échange joue rarement en faveur des plus défavorisés.
Il reste à construire un protectionnisme raisonnable ...
Un projet plus politique qu'économique.
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