Deux ans déjà...
On aimerait oublier.
Mais on ne peut évacuer un événement comme celui-là, qui ne concerne pas seulement le Japon.
De "l'anomalie" du début à l'incident grave d'aujourd'hui, le ton semble changer au niveau officiel.
Comme les autorités japonaises et Tepco, soucieuses de communication, ont occulté ou minimisé les faits depuis le début, on peut se poser des questions....
Urgence! signale la presse presque unanime.
Quelles urgence? Etant donné la chape de plomb qui s'est imposée très vite?
Elle n'a jamais cessé. La situation est seulement devenue plus préoccupante.
Les fuites représentent une menace spécifique.
"... Dès le début, les experts avaient pointé le risque de fuite des
réservoirs, au nombre d’un millier environ, que Tepco a construit à la
hâte pour recueillir l’eau contaminée produite sur le site. Une partie
de cette eau est issue des circuits de refroidissement des réacteurs,
tandis qu’une autre partie provient de la nappe phréatique et s’infiltre
par le sous-sol dans les galeries où elle se mêle aux substances
radioactives. On estime qu’environ 360 000 tonnes d’eau contaminée se
sont accumulées sur le site, représentant 85 % de la capacité totale des
réservoirs, évaluée à 430 000 tonnes à la date du 20 août. Chaque jour,
du fait que les infiltrations se poursuivent, 400 nouvelles tonnes
s’ajoutent au stock existant.
Les réservoirs étaient destinés à éviter que l’eau ne pollue le
Pacifique, mais ils ont été affectés par des fuites à répétition depuis
avril dernier. Tepco a prétendu que l’eau issue de ces fuites
n’atteignait pas l’océan. En réalité, chaque jour, au moins 300 tonnes
d’eau radioactive s’échappent des galeries de la centrale et se déverse
dans le Pacifique..".
Tepco, qui a tout fait pour masquer et rassurer, envers et contre tout, passe aujourd'hui aux aveux. Plus grave que prévu...
Le mythe d'une situation sous contrôle s'effondre. Tepco est débordé
Le 26 juillet, Tepco (Tokyo Electric Power Company) a été forcé
d'admettre que de l'eau contaminée se déversait en grande quantité dans
l'océan Pacifique, après des semaines de dénégation durant lesquelles
Tepco répétait que l'eau ne pouvait pas aller jusqu'à l'océan. Il a
fallu attendre ce dimanche 4 août pour avoir des détails. Selon la
firme, entre 20 000 milliards et 40 000 milliards de becquerels ont été
déversés dans l'océan depuis mars 2011. Tepco a beau jeu d'affirmer
qu'elle se trouve encore en dessous de la limite légale fixée à 22 000
milliards de becquerels par an.
Lundi 6 août, Naomi Hirose, président de Tepco, a qualifié de
« honte extrême » le fait pour la firme d'avoir tellement tardé à
admettre la fuite. « Je suis rempli de profond regret, a-t-il ajouté, nous avions les données mais étions incapables d'en faire quelque chose. »
La communication de Tepco depuis l'accident s'avère cependant tellement
calamiteuse que plus grand-monde n'est prêt à accepter ce qu'elle
déclare. Fin juillet, au sortir d'une réunion avec les responsables de
Tepco, Dale Klein, expert en nucléaire embauché par Tepco pour les aider
à gérer la crise, avait déclaré : « De ce que j'ai vu, nous faisons plus face à de l'incompétence qu'à une tentative de se couvrir »...
les autorités japonaises sont sorties de leurs gonds, pas plus tard
que lundi. D'abord, le patron de l'autorité japonaise de régulation
nucléaire (NRA), Shinji Kinjo, a déclaré à Reuters (http://www.ibtimes.com/contaminated-water-leak-fukushima-plant-emergency-which-tepco-alone-cannot-handle-japans-nuclear) que l'appréhension de la crise par Tepco était « faible ». « C'est pourquoi nous ne pouvons plus laisser Tepco agir seul », a-t-il ajouté. « Désormais, nous avons une urgence. » Mardi, le même Shinji Kinjo déclarait à nouveau : « Tepco manque d'un sens suffisant de l'urgence pour cette crise. »
Akio Yamamoto, professeur en ingénierie nucléaire à l'université de Nagoya, a pour sa part déclaré au New York Times (lire ici) : « Tepco apparaît dépassé dans sa gestion de ce qui est un problème très sérieux. » « Tepco ne peut rien faire seul », a ajouté cet expert régulièrement sollicité par la NRA..."
Les répercussions de cette aggravation peuvent être lourdes de conséquences.
Les témoignages d' ouvriers sur le site deviennent publics. La parole se libère. L'ancien Premier Ministre raconte son expérience de l'événement.
Le césium fait son oeuvre insidieuse.
Le coût matériel sera exhorbitant, mais le coût humain ne sera pas chiffrable.
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- Le Japon, pays malade de son village nucléaire
- Le vrai coût d'un accident nucléaire
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Paru dans Agoravox
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