Même si elle n'est pas que financière, la dérégulation dans ce domaine n'a pas été pour rien dans ce qu'il est convenu d'appeler LA crise...
Le laisser-faire généralisé dans le monde d'une spéculation-casino n'est pas que l'effet mécanique des pratiques bancaires délictueuses qui ont d'abord eu lieu aux USA avant de contaminer une partie de la planète..
Si on en croit un rapport qui parait sérieux, le Trésor américain lui-même aurait joué un rôle actif de premier plan dans le processus de dérégulation généralisée. Une conspiration? Non, une concertation secrète au plus haut niveau, favorisée par l'extrême concentration et puissance des grandes banques US, de leurs relations privilégiées et de leur influence sur la politique monétaire et économique menée à la Maison Blanche.
Selon l’écrivain et journaliste d’investigation américain Greg Palast, un document, authentifié par lui, fait apparaître une pièce compromettante mettant en évidence un plan concerté entre happy fews pour introduire une dérégulation financière massive dans le monde entier, sur le mode de l'OMC concernant les échanges des marchandises.
"Daté du 24 novembre 1997, son auteur Timothy F. Geithner écrit à son « boss », le secrétaire adjoint au Trésor américain, Larry Summers, à propos des dernières tractations à l’OMC :
« Alors que nous entrons dans la dernière ligne droite des négociations à l’OMC sur le commerce des services, je pense que ce serait une bonne idée pour vous d’en toucher un mot avec les PDG des principales banques et sociétés boursières qui ont suivi de près les négociations. »Timothy Geithner transmet ensuite la liste des numéros des cinq PDG les plus puissants de la planète (d’alors) : Bank of America, Goldman Sachs, ou encore JP Morgan figurent au tableau...
Greg Palast explique la suite des évènements qu’il présente comme un « coup d’Etat financier global » pour déréguler d’un seul coup toutes les banques à travers le monde – et les placer sous la domination des vautours américains.
Il fallait d’abord briser le mur entre banque de dépôt et banque d’investissement instauré par le Glass-Steagall Act de 1933 – et censé empêcher une nouvelle « Grande Dépression ». Cela tombe bien : en 1997, le mur est déjà très poreux et les exceptions à la règle pleuvent.
Le Trésor américain, de son côté, fait rempart à toute tentative de régulation des produits dérivés financiers. Dans la foulée, le président Clinton déclarera que la loi « Glass-Steagall Act n’est plus appropriée ». Deux ans plus tard, son abrogation signifiera le début du règne de la dérégulation financière...
Le Trésor américain à la solde du lobby bancaire s’est donc servi des négociations sur le nouvel accord de l’OMC. L’Accord général sur le commerce des services (AGCS) sera conclu en décembre 1997, un mois après le mémo, et entrera en vigueur en 1999.
Alors que l’OMC ne prenait en compte jusque-là que les marchandises, l’AGCS pave la voie au commerce d’instruments et actifs financiers qui seront largement responsables de la crise actuelle.
La boîte de Pandore est maintenant grande ouverte..."
______15 ans après, le bon docteur Lenglet, jusque là très équivoque et modéré dans ses prestations médiatiques, se laisse aller, lui aussi à une critique féroce de la finance et "dénonce le fait que rien n’ait été fait pour mieux réguler la finance, et que « jamais les marchés avaient été aussi peu régulés ». Il appelle même à une nationalisation de la finance, pas au sens du rachat par l’Etat des banques, mais d’une démondialisation financière pour remettre le secteur financier sous le contrôle des Etats, quand l’absence de frontière lui permet au contraire d’être partout et nul part, et donc hors de contrôle, tout en imposant à la collectivité de l’aider s’il est en difficulté. Il propose plusieurs solutions : un moratoire de 3 ans sur le remboursement de la dette pour permettre aux pays de se redresser, ou un étalement sur 20 ans (avec décote), un contrôle des changes et une politique de « répression financière ".
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