vendredi 20 septembre 2013

Fait divers?

 Le voleur et le bijoutier
                                          Une fable inquiétante.
    Mais ce n'est pas une fable... 
Plus qu'un fait divers: un e-lynchage mediatico-symbolique, révélateur de l'état délétère actuel d'une frange de la société, d'une partie de l'opinion, les e-justiciers sur clavier.
Ce qui est en question est plus la réaction visible et bruyante de certains, manipulés ou non,  l'emballement passionnel, médiatique et panurgique, que le fait lui-même, injustifiable a priori, qui reste à bien établir, à qualifier et à juger.
"   L’éloge de l’autodéfense, l’appel au meurtre ou la condamnation du laxisme de la justice sont malheureusement des opinions d’une grande banalité, qui s’expriment volontiers au zinc après un fait divers. Seule l’ampleur de la réaction collective confère à ce réflexe une signification particulière...
Il s’agit d’un lynchage virtuel. Faut-il rappeler qu’en d’autres temps, des foules ont assassiné, molesté ou chassé ceux qui étaient désignés à sa vindicte? Rien de tel aujourd’hui. Comme tous les signes échangés sur Facebook, les formes de la colère restent théoriques – et c’est peut-être ce qui explique leur apparente virulence...
Peut-on imaginer expression plus limpide de la désagrégation du lien social que la revendication de se faire justice soi-même – qui est précisément le contraire de la justice? Maître Eolas nous rappelle gravement que la légitime defense ne couvre pas les atteintes aux biens, et que la justice se doit d’être équilibrée et dépassionnée. Mais ce que disent les soutiens du bijoutier de Nice est plus brutalement qu’ils ont perdu toute confiance dans le fonctionnement normal des institutions supposées donner sens à la vie démocratique. Il n’est pas certain qu’un appel à la raison suffise à les faire changer d’avis."              
      La vengeance n'est pas la justice. La vendetta et la loi du talion sont liberticides.
Il a fallu des siècles pour établir le droit et pour le faire prévaloir.
La  légitime défense ne peut s'exercer que dans des conditions et limites bien définies. 
   Que le développement de la petite et moyenne délinquance soit en train de créer un climat particulier d'exaspération en certains lieux, c'est un fait que l'on ne peut nier. Mais ce phénomène ne justifie pas le geste meurtrier et la passion vengeresse. Ce qui ne peut cautionner, bien sûr, l'acte délictueux à l'origine de l'affaire.
On évite soigneusement d'évoquer la grande délinquance invisible qui a contribué à créer une situation économique dégradée, terreau de beaucoup de dérives...et le traitement médiatique de certains faits divers, qui pose problème.
        Il est nécessaire de faire le point juridique sur  l'affaire du bijoutier de Nice
"... La sanction d’un braquage, c’est 15 voire 30 ans. Ça n’a jamais été la mort. Et certainement pas administrée par un particulier. Pas plus qu’être victime d’un braquage n’ouvre de droit à ouvrir le feu dans la rue..."
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