Le problème des banques, toujours d'actualité...
Too big too fail, mais aussi too big to change?
"Cinq ans après le tsunami financier planétaire déclenché par la faillite
de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers, l’Europe reste plombée par la situation calamiteuse de son système bancaire. La facture
économique, sociale et humaine de son incapacité politique et
institutionnelle à reconnaître et affronter le problème est devenue
astronomique. Le seul signal positif, à en juger par les propos tenus
lors de la récente assemblée annuelle à Bruxelles du think tank européen
Bruegel,
est que la parole officielle soit aujourd'hui, dans certaines
enceintes, plus libre et plus lucide. Quant à savoir si les actes
suivront, c’est une autre affaire...
Cinq ans après la faillite de Lehman, l’économie européenne reste
plombée par un système bancaire à la fois omniprésent et fragile, qui ne
remplit pas sa fonction mais s’accroche à sa position dominante et aux
rentes qui en découlent. Le cadre de réforme promis permettra, à la
marge, une amélioration comportementale (pour combien de temps ?) des
banquiers sans toucher à la structure du système bancaire. Le temps
gagné par l’intervention des banques centrales a été largement gaspillé
et la facture qu’il faudra acquitter un jour ou l’autre pèse comme une
épée de Damoclès sur l’avenir des économies européennes..."
La régulation bancaire n'aura été finalement jusqu'ici qu'un amuse-gueule.
Un système opaque: "Plus l’on descend dans les profondeurs de la planète finance, plus la
régulation s’avère difficile à concevoir et à mettre en œuvre"
Le hold up sur l'Europe continue de la part des banques toujours choyées.
Les véritables bénéficiaires des plans de sauvetage bancaires ne sont pas ceux que l'on croit, comme le montre le Tagesspiegel.. On sait qui sont ceux qui vont payer, selon le principe, toujours dénié, "privatisation des gains, socialisation des pertes".
Les banquiers peuvent aller se rhabiller:
"...Les lobbies bancaires ont un bouclier magique qui n’est autre que la
mystique qui entoure l’activité bancaire et financière. Le sujet est
spécial, complexe, alors on craint de ne pas comprendre et cela rend
d’autant plus crédule et malléable face à ceux qui ont l’expérience
quotidienne de cette activité et en revendiquent l’expertise...
Les réformes financières entreprises jusqu’à présent pour répondre à la
crise (accords de Bâle III signés en 2010, loi Dodd-Frank promulguée en
2010 aux États-Unis, etc.) ne changeront pas grand chose au
fonctionnement du secteur bancaire et financier et ne nous mettent donc
pas à l’abri d’une prochaine crise. La bonne nouvelle est qu’il est
pourtant possible d’agir. À la différence des tremblements de terre dont
on ne peut que réparer les dégâts après coup, on peut prévenir les
crises financières. Celles-ci ne sont pas inévitables...
La société a tout à gagner d’une plus grande stabilité financière et
tant pis si l’industrie financière a un peu à y perdre, elle y perdra
son embonpoint et l’économie réelle ne s’en portera finalement que
mieux. Après avoir été nombreux à considérer la finance comme un moteur
de la croissance, les économistes se ravisent aujourd’hui : les études
récentes sur le sujet montrent qu’au-delà d’un certain seuil, le
développement financier ne profite plus à la croissance et qu’il
engendre au contraire de l’instabilité dont l’économie réelle pâtit.."
Sous peine de crise encore plus sévère, l'emprise des banques doit cesser, elles qui se prétendent victime du fisc (sic!)
Il est temps de rendre le métier de banquier, pourtant nécessaire, un peu plus ennuyeux...comme le reconnaissent certains d'entre eux, rares il est vrai.
«Qui
est coupable ? En arrière-fond, c'est un modèle idéologique, libéral
et anglo-saxon qui a failli. On ne peut impunément se préoccuper
exclusivement du profit à court terme.» écrivait naguère Matthieu Pigasse et Gilles Finchelstein . L'un est vice-président de la banque Lazard, l'autre directeur de
la Fondation Jean-Jaurès, qui
demandent la réglementation de la sphère financière pour mettre un terme
à la spéculation, aux paradis fiscaux, aux mouvements erratiques de
capitaux, facteurs d'instabilité économique.....
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-Un système bloqué
"...Payer les intérêts sur la dette est un poste plus important en France
que le budget de la Défense nationale. Juste après celui de l’Education
Nationale ! Quand il le dépassera, j’espère que les gens se demanderont
où va cet argent… Il va partiellement aux banques elles-mêmes, mais
surtout aux gens qui prêtent de l’argent aux banques. C’est cela qui
mène à une concentration inexorable, inéluctable de la richesse.
Madame Lagarde elle-même, la directrice du FMI, dit que un demi % de
la population possède plus du tiers de la richesse mondiale. Il n’y a
plus de pouvoir d’achat dans le reste de la population. Une moitié de la
population américaine, la partie la plus pauvre, se partage 2% de la
richesse nationale !
Et pourtant c’est sur ces gens-là que l’on compte pour consommer !
Comme ils n’ont pas les moyens de le faire, on leur prête de l’argent.
Mais dès qu’il y un pépin, on l’a vu avec la crise des subprimes, ils ne
peuvent pas rembourser. Le système est donc complètement bloqué..."
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- Pour JP Morgan, la justice a un prix
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