mercredi 23 avril 2014

Allemagne: transition énergétique

Une défi problématique
                                          Paradoxes et contradictions
                                                                                          Malgré des débats assez vifs, des dissonances multiples, die  Energiewende  (la transition énergétique) fait (encore) consensus en Allemagne, surtout depuis le tournant de Fukushima.
     Un effort sans précédent. Une détermination apparemment sans faille (Dynamischer Ausbau erneuerbarer Energien wird fortgesetzt.).    Un projet gigantesque.  Des investissements titanesques (de l'ordre de 100 milliards), notamment dans les mégaparcs éoliens en Baltique. 
   Mais une gestion discutable et discutée...
                        Votée en 2000, la loi sur les énergies renouvelables doit être réécrite. En garantissant un tarif de vente élevé pour les producteurs d'électricité verte, financé par le consommateur, l'Allemagne a certes réussi à développer le solaire, l'éolien et la biomasse. L'an dernier, les énergies vertes ont alimenté 23% de la consommation électrique. L'objectif de 35 % en 2020 semble accessible. Seulement, les subventions pèsent lourd. Après la décision de sortir totalement du nucléaire d'ici 2022 prise après la catastrophe de Fukushima, le processus s'est accentué.
       Les effets pervers du projet, victime de son succès, ne manquent pas d'être mis en évidence.
                           "... Le premier est la hausse du prix de l'électricité en Allemagne . Les consommateurs et les petites et moyennes entreprises payent pour cette énergie un des tarifs les plus élevés d'Europe. La loi sur les énergies renouvelables de 2000 a créé une spirale inflationniste sur l'électricité, au point que les industriels s'inquiètent de la compétitivité du pays à moyen terme. Peu de politiques osent réellement porter l'estocade contre Angela Merkel sur ce dossier, tant il est complexe.
La loi sur les énergies renouvelables, adoptée en 2000, prévoit une obligation de raccordement au réseau de toutes les installations produisant de l'électricité renouvelable. Les producteurs, qu'ils soient des entreprises ou des particuliers, bénéficient d'un prix de rachat au-dessus du prix du marché garanti sur vingt ans. Le surcoût créé par ces énergies est réparti sur l'ensemble des consommateurs...
L'explosion du photovoltaïque et de l'éolien a considérablement augmenté la facture dédiée aux énergies renouvelables. En 2013, elle s'élève à 5,27 centimes par kilowattheure, soit une surcharge pour un foyer de trois personnes de 185 euros par an. En 2014, ce surcoût devrait monter à 250 euros, jugent les experts.
Cette cherté de l'électricité est de moins en moins comprise par le consommateur. Car, paradoxalement, il paye son courant d'autant plus cher que le prix de gros de l'électricité sur les marchés financiers est bas. La raison tient aux tarifs garantis aux producteurs, qui alourdissent l'enveloppe du renouvelable lorsque les prix baissent. Or, en matière d'énergie renouvelable, les foyers pauvres payent autant que les riches.
Impasse?
A ceci s'ajoute que l'Allemagne, pionnière dans le secteur, n'est pas plus propre pour autant. Malgré des capacités de production dans l'éolien et le photovoltaïque considérables, le pays a augmenté en 2012 ses émissions de CO2 de 2 %. En cause : le retour du charbon, énergie peu chère mais très polluante, vers laquelle se tournent les grandes compagnies électriques du pays (RWE, E.ON, Vattenfall, EnBW) en panne de profits..."
            Le doublement du prix de l'électricité a un coût social important, surtout pour les foyers les plus modestes.
    La priorité donnée aux renouvelables déstabilise les producteurs traditionnels.
Les aléas de la politique étrangère compliquent la gestion d'un projet, dont l'aboutissement demandera encore des décennies.
          Les craintes de la chancelière ne semblent-elles pas en voie de se réaliser?  « À la longue, il y aura tellement de bénéficiaires de la politique en matière d’énergie éolienne qu’il deviendra impossible de trouver une majorité pour en contrôler le développement », disait Angela Merkel à Cologne, le 29 octobre 2004 (Mme Merkel était alors chef de la CDU).
     L'immense défi provoque de vives polémiques Outre-Rhin.
                   L'Allemagne est à un tournant.     Schritt für Schritt voran?
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- Energeia
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1 commentaire:

  1. Bonjour d'abord!
    Merci pour ce document
    Mais cela ne donne aucune idée du débat politico-économique sur le sujet actuellement en Allemagne. Voyez les liens fournis.

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