C'est la crise, sauf pour les mafias
...et la finance noire
Il n'y a pas que la mafia corse ou la mafia calabraise , d'une autre ampleur.
On connaît leur poids en Italie et leurs prolongements en Europe et ailleurs.
Beaucoup ont une dimension internationale, une organisation géopolitique.
Il existe une internationale des mafias, aux ramifications financières, présentes dans de nombreux secteurs.
C'est la face obscure de la mondialisation
________________________________La mafia ne se réduit pas à l'image classique du Parrain. Elle a une histoire déjà ancienne, connaît des aspects divers et des formes d'action variées. Sa dimension internationale et ses liaisons dangereuses avec l'économie et la politique, pas seulement en Italie, sont généralement moins connues, du fait de ses zônes grises.
On a pu parler de capitalisme criminel.
Le trafic de drogues, gangrénant des Etats, n'est pas la seule activité de la pieuvre.
__Il existe une véritable géopolitique du crime organisé. Elle s'organise
"en fonction de la conjoncture, on va les voir se livrer au trafic de
drogues, d’armes, d’êtres humains, investir dans la contrefaçon ou les
paris sportifs, etc. En ce sens, il existe une certaine similitude avec
l’esprit d’entreprise, à la différence près qu’il s’agit là
d’entreprises criminelles ! Deuxième particularité pour bien comprendre
leur logique et leur puissance : toutes ont une dimension territoriale
très forte. Territoire étant ici entendu comme réalité physique (rue,
quartier, région, pays…), mais aussi espaces immatériels (marchés
financiers, cyberespace, etc.), fluides, opaques, transnationaux, qui se
prêtent parfaitement aux activités criminelles. Tous ces territoires ne
doivent pas être appréhendés comme limite ou enfermement, mais plutôt
comme étant une base forte de déploiement à partir de laquelle, depuis
la fin de la guerre froide, ces entités arrivent à s’étendre, créer de
nouvelles colonies, de nouveaux espaces d’activités à travers la planète
entière. Le racket constitue un marqueur très net de ce lien entre
organisation criminelle et territoire. Cet impôt illégal signe le
pouvoir territorial. Invoquer à son sujet une "protection" est faux à
99 %, ce n’est là qu’un habillage sémantique et idéologique.
Polycriminelles, solidement territorialisées, ces grandes
organisations, en particulier les mafias, sont aussi insubmersibles.
Leur capacité à survivre et à s’adapter est impressionnante. Elles
peuvent ainsi passer d’un monde rural à un monde urbain, d’une économie
agraire à une économie industrialisée, d’un régime autoritaire à un
régime démocratique, le tout sans aucun problème majeur. Elles résistent
parfaitement à la répression, voire l’utilisent pour se renforcer..."
__Il arrive même que, favorisées par la crise, elles infiltrent les banques et volent à leur secours, jouant aux pompiers mafieux.
_La question des mafias s’intègre dans un ensemble plus vaste : celui
de la mondialisation
et de la libéralisation de la sphère financière. C’est en effet dans un
gigantesque partenariat avec les pouvoirs politiques et les
multinationales de la finance et des affaires que le crime organisé se
joue de la légalité des Etats.
Une fraction de ses gigantesques profits aboutit sur les comptes
d’établissements domiciliés dans les paradis fiscaux, créés pour
favoriser l’anonymat des opérations d’une clientèle « honnête »
avide de discrétion. Là, tandis que dans leurs pays respectifs chefs
d’Etat et ministres rivalisent pour imposer à leurs peuples des mesures
d’austérité, se mêlent argent sale et capitaux « propres » des multinationales et des « évadés fiscaux ».
Avec, de temps à autre, des déclarations tonitruantes pour donner
l’impression de lutter contre un phénomène que les gouvernements, s’ils
en avaient véritablement l’intention, pourraient mettre hors d’état de
nuire.
En effet, ces havres du secret bancaire ne nichent pas que dans des lieux « exotiques »,
tels que Singapour, le Liberia ou le Panamá : à côté de ceux situés au
Liechtenstein, à Monaco ou en Suisse, l’Union européenne possède les
siens, depuis l’Autriche et le Luxembourg jusqu’aux centres offshore de
la Couronne britannique, dans les îles Vierges, Caïmans, Jersey et
Guernesey. Sans parler des trois Etats américains qui abritent plus de
sept cent mille sociétés offshore : le Delaware, le Wyoming et le
Nevada..."
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* Peut on lutter contre la mafia ?
*Roberto Saviano : « l’argent de la drogue sauve les banques de la faillite »
* Roberto Saviano : « C'est 'argent de la drogue qui sauve les banques »(2)
*Elizabeth
Warren, sénatrice américaine du Massachusetts pose des questions
simples à propos des banques qui ont blanchi de l’argent de la drogue
pour des 100aines de millions de dollars
* Les barons de la banque et de la drogue
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