Un mal qui répand la rondeur... et l'uniformité
La McDonaldisation poursuit son expansion programmée et sa domination (presque ) sans partage, dans la fasfoodisation du monde.
D'Orlando à Stockholm, de Buenos Aires à Manille.
La voilà maintenant qui a franchi la Grande Muraille, où s'arrêtaient les Barbares, à la conquête de la Chine (même si là-bas le célèbre Big Mac de McDonald coûte quatre fois plus cher qu'un bol de nouilles.)
La Nefast-food gagne du terrain chaque jour, bouleversant les habitudes alimentaires locales, suivant la voie tracée par la mondialisation galopante, l'américanisation des affaires, des moeurs comme des goûts, brisant les résistances par sa modernité provocante, favorisant une consommation effrénée de bidoche et un avenir en XXL...
Qu'est-ce qui ressemble plus à un Mc Do? Un autre Mc Do...
Même forme, mêmes produits, même composition (à quelques variantes locales près). Cela va jusqu'au calibrage des frites.
La répétition planétaire d'un même truc-à-manger. Vite.
Standardisation, taylorisation de la production, homogénéisation, rapidité....ça se passe comme ça chez McD! Comme ça aussi...
Produit qui ne pouvait venir que d'un pays sans histoire culinaire, où la gastronomie était inconnue, où la "fordisation" du travail comme des comportements poussaient à la vitesse, à l'efficacité, à la production de masse.
Phénomène mimétique qui touche toute production aussi bien matérielle que culturelle
(les jeux, les feuilletons télévisés...), modifie le goût, les modèles de vie, le sens
esthétique...la vision du monde.
La fast-food nation a conquis les papilles et les esprits. So fun, la bouffe-en-kit!
Le dé-goût s'installe sans en avoir l'air, dès l'enfance, par mimétisme inconscient de l'american way of life, même si certains font de la résistance à la junkfood.
C'est un grand agrément que la diversité.
Nous sommes bien comme nous sommes.
Donnez le même esprit aux hommes,
Vous ôtez tout le sel de la société ;
L'ennui naquit un jour de l'uniformité.( La Motte-Houdar)
Selon Wikipédia, « McDonaldisation » est un terme employé par le sociologue américain George Ritzer dans son livre McDonaldization of Society
(1991) pour désigner la prise d'une société des caractéristiques d'un
restaurant rapide... Ritzer voit
la restauration rapide comme devenu le paradigme de représentation
contemporaine.
Alternativement, la « McDonaldisation » peut se rapporter au remplacement des restaurants traditionnels par des restaurants McDonald's.
Ritzer détermine cinq composants principaux de la « McDonaldisation » :
1)Efficience: trouver la méthode optimale pour accomplir une tâche (organisation scientifique du travail) ___2)Quantification: l''objectif doit être quantifiable (par exemple en termes de chiffre d'affaires) plutôt que subjectif ____ 3)Contrôle: des employés « normalisés », et remplacement des employés par des technologies non-humaines _____4)Culture:
dans le processus de standardisation, une hybridation culturelle se
produit. Quand McDonald's s'installe dans un nouveau pays, les habitudes
des consommateurs sont standardisées et, commençant par la chaine
alimentaire, les cultures locales sont occidentalisées.
Avec ces cinq processus, une stratégie apparemment raisonnable selon
un point de vue peut mener à des résultats nocifs ou irrationnels.
Ainsi, le processus de McDonaldisation peut être récapitulé comme suit :
« Les principes du restaurant rapide parviennent
à dominer de plus en plus de secteurs de la société américaine aussi
bien que du reste du monde. »
On peut voir la McDonaldisation comme l'essence même du capitalisme
" Le processus d’américanisation défini par Georges Ritzer comme « la diffusion des idées, des coutumes, des habitudes sociales, de l’industrie et du capital américains dans le monde » voit dans la McDonaldisation
son exemple le plus significatif. Pour le sociologue étatsunien, le
principe du fast-food est amené à dominer des secteurs de plus en plus
larges de la société, aux États-Unis et dans le reste du monde. C’est
donc un processus profond et de grande envergure rendu possible par la
reproductibilité des principes d’efficacité, de calculabilité, de
prédictibilité et de contrôle. En ce sens, les machines tendent de plus
en plus à remplacer l’être humain, et quand ce n’est pas possible, c’est
l’homme lui-même, piégé par sa routine, qui peut devenir une machine.
Cette métamorphose incarne l’essence du capitalisme : le passage du
stade d’être vivant à celui de producteur, de consommateur et de
marchandise. La déshumanisation signe, entre autres choses, la rupture
définitive avec la planète, vue par les multinationales comme un énorme
territoire à piller en vue d’accroître leurs propres richesses.
L’équilibre terrestre, cette subtile et fragile harmonie, est ainsi
régulièrement mis à mal par les intérêts financiers de quelques
sociétés. La variété cède alors le pas à la globalisation, qui consiste à
rendre les choses toujours plus égales à l’échelle mondiale...
La macdonaldisation est un impérialisme, soft mais efficace, une entreprise à dé-goûter, une machine à désapprendre ce qui est bon, varié, diversifié, sain...
Le nivellement par le bas, le médiocre, continue...
____________________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire