mardi 6 mai 2014

Régulation bancaire?

 Promis, juré!
                  On va ré-gu-ler!
                                             Le délire bancaire, c'est fini!...disaient-ils...
    La régulation, c'est l'Arlésienne. Souvent proclamée, la main sur le coeur, lors des offices du G20, comme une nécessité absolue pour éviter de nouvelles folies financières destructrices économiquement, toujours différée ou seulement symboliquement ou très partiellement entamée, de manière dispersée, sans logique d'ensemble, dans la circulation de flux financiers qui se moquent des frontières et esquivent les contrôles, elle s'éloigne comme l'horizon qui fuit quand on croit s'en approcher.
             Le  grand jeu bancaire, très marginalement amendé, continue...
Bonus, mensonges et lobbying: les banques européennes font de la résistance.
      Et  l'innovation n'arrange rien, au contraire, rendant le système plus opaque et moins maîtrisé:
       "La sophistication des outils financiers est sciemment élaborée par une finance soucieuse de se soustraire à la loi. Partout, la matière grise semble avoir abdiqué car tout le monde – banques, fonds spéculatifs et jusqu’aux fonds de pension – est aujourd’hui accro à ce « trading algorithmique ».


En finance, l'innovation est une malédiction !

La finance a achevé d’asseoir sa domination par l’entremise d’ordinateurs qui règnent aujourd’hui sur les fluctuations boursières, et donc sur les capitalisations de nos entreprises. Comment expliquer sinon que des titres de capitalisations importantes comme la Société Générale ou comme celui de la banque italienne Intesa Sanpaolo (et bien d’autres établissements de renom) puissent céder 15 % en une seule séance, comme on l’a vu ces dernières années ? Qui est derrière l’effondrement de l’action de Bank Of America de 20 % en une seule journée ? Ou derrière un indice Dow Jones capable de fluctuer de plus de 400 points à la hausse puis à la baisse, et ainsi de suite pendant plusieurs jours ?
La finance a capturé l'intérêt général
Ce sont en réalité les robots qui, à l’aide de leurs algorithmes, émettent les signaux d’achat et de vente car 60 % des volumes traités aujourd’hui sur les marchés financiers (contre 20 % en 2005) sont du seul ressort des machines ! Partout, la matière grise semble avoir abdiqué car tout le monde – banques, fonds spéculatifs et jusqu’aux fonds de pension – est aujourd’hui accro à ce « trading algorithmique » qui fait perdre au Dow Jones 1000 points en l’espace de quelques minutes (le fameux « flash crash » du 6 mai 2010). Ces algorithmes qui commandent ce « trading à haute fréquence » autorisent en outre leurs instigateurs à réaliser quotidiennement des bénéfices gigantesques. Ou des pertes monumentales lorsque le système se grippe à l’instar de la société Knights Capital ayant perdu 440 millions de dollars en 45 minutes à l’été 2012 !      Comment ne pas penser à l’économiste Heilbroner (1919-2005) lorsqu’il déplorait que les mathématiques avaient insufflé une rigueur à la science économique avant de la tuer ? C’est l’ensemble de la profession qui doit aujourd’hui reconnaître qu’elle s’est fourvoyée dans son appréciation d’un système extrêmement complexe… qu’elle ne comprend toujours pas complètement.           En fait, ces progrès technologiques fulgurants sont exploités par le monde de la finance précisément dans le but de contourner – voire de violer – les réglementations. Comme le suggérait John K. Galbraith (1908-2006), il est vital de jauger et de disséquer la technologie financière sous l’angle légal afin de maîtriser des instruments de plus en plus complexes.
  Cette sophistication des outils financiers étant du reste sciemment élaborée par une finance soucieuse de se soustraire à la loi. Comprenons bien que, dans le monde de la finance globalisée, la fraude n’est pas une anomalie : elle fait partie intégrante du système, elle en est un des composants incontournables...."
(Michel Santi)
                                 Comme l'Arlésienne, on attend toujours une réforme de fond et non des mesurettes qui ne font qu' à peine écorner le pouvoir exorbitant des mastodontes financiers
      Des réformes marginales. Un amuse gueule. Trop peu, trop tard?
Sur ce point, l'Europe est encore plus conservatrice que les USA  et la régulation reste encore un  chantier immense.
   "... Il faut protéger les dépenses publiques des errements de banques qui devraient payer pour leurs propres erreurs, ce qui est loin d’être certain aujourd’hui... les banques évaluent elles-mêmes les risques qu’elles prennent lorsqu’elles réalisent des spéculations financières… Autant de sujets qui seraient plus faciles à régler si Bruxelles n’était pas la capitale du lobbying..."
            L'évasion fiscale, qui assèche les ressources des Etats,  n'est qu'un aspect d'activités souvent obscures.- (1)
               Finalement,  la finance a capturé l'intérêt général._____ (*)
Pas de souveraineté sans maîtrise du crédit et de la monnaie. 
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-Arguments de banquiers 
-Hypertrophie financière et économie
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