lundi 3 novembre 2014

Que peut PODEMOS?

  Adelante!                         
                 Dans le désastre économique et le désert politique dans lesquels une crise violente mais prévisible a laissé le pays, un mouvement fait irrésistiblement surface et gagne jour après jour en popularité:          
            Podemos (Oui, nous le pouvons! Yes, we can!)) gagne tous les jours des ralliements, à un an d'élections importantes.
    Tous les partis traditionnels se sont tellement discrédités que leur naufrage semble assuré.
                   Même la famille royale est atteinte.
Il y a quelque chose de pourri au pays de Cervantes.
Les conjurations de Rajoy  ne suffiront pas à inverser la tendance.
       Les révélations sur les corruptions diverses se succèdent...
C'est la faillite d'un système qui s'était développé après la chute du franquisme et l'affairisme bancaire et immobilier.
      Podemos boucule l'échiquier politique et l'Espagne toute entière.
Ce mouvement juvénile et encore inexpérimenté saura-t-il gérer son succès, sortir de la simple contestation, clarifier ses positions, élaborer un programme crédible sans céder à la division et à la récupération toujours possibles?
     Ils tiennent actuellement congrès:
              « Nous sommes ici pour gagner, pour former un gouvernement », a lâché d'entrée de jeu Pablo Iglesias, chemise blanche, jean et baskets aux pieds, leader de Podemos. « (Nos adversaires) savent que nous pouvons gagner. Nous ne sommes plus un mouvement citoyen. Nous n'allons pas avoir peur de discuter stratégie et tactique », a poursuivi Iglesias, un professeur de sciences politiques à l'université de Madrid, âgé de 36 ans 
     Pour Podemos, tout est allé très vite : naissance en janvier autour de la figure d'Iglesias, succès aux européennes de mai (1,2 million de voix, cinq eurodéputés) et, depuis, une cote de popularité qui se maintient, alors que l'Espagne ne voit pas le bout de la crise (plus de 50 % de chômage chez les jeunes). En moins d'un an, le mouvement, encore très flou sur son programme, plutôt ancré à gauche, pourrait mettre un terme au bipartisme PP-PSOE qui a régi le système politique espagnol depuis la transition post-franquiste.
   Dans la salle de ce vieux complexe sportif et culturel du sud de Madrid, les ovations et les cris de « Sí se puede » (la version espagnole du Yes we can de Barack Obama, devenue le slogan de Podemos) interrompent à intervalles réguliers le discours d'Iglesias. À quelques pas du pupitre, sur la scène, une traductrice pour les sourds et muets s'efforce de suivre le flux, rapide et percutant, de l'eurodéputé. Sur l'un des écrans derrière la scène est affiché le coût de l'opération – 132 711 euros – que le mouvement espère financer entièrement par crowdfunding (ils en étaient, dimanche matin, aux 55 % de la somme).
    Sur le fond, rien de neuf : Iglesias, toujours aussi sérieux, évite soigneusement de se positionner sur l'échiquier droite-gauche, et met en scène le combat du « peuple » contre la « caste » des partis traditionnels. « Ce n'est pas la caste politique qui fait tourner ce pays, mais ce sont les gens, voilà notre patrie, les gens », a-t-il lancé, pour mieux défendre les services publics du pays, de la santé à l'éducation. Il est même allé jusqu'à parler d'occuper la « centralité » de l'espace politique : « Nous voulons occuper la centralité de l'échiquier, parce qu'il existe une majorité de citoyens qui réclame de la décence : que les riches paient des impôts, que l'économie se démocratise. Une majorité qui sait que le problème, c'est que nous avons été dirigés par des voyous. »  
            ... Iglesias et ses alliés réfléchissent depuis des semaines à une forme politique stable et capable de rivaliser avec les machines électorales du PP (droite au pouvoir) et du PSOE (socialistes), sans trop s'éloigner pour autant de l'esprit asambleísta des débuts. En clair : jusqu'où faut-il accepter de se « normaliser », pour gagner en efficacité interne, sans perdre son âme et se couper du mouvement « indigné », dont Podemos est l'une des réincarnations, trois ans plus tard ?
      À cette question, tout le monde ne répond pas de la même façon. Les tensions sont même vives, et devraient encore s'exprimer lors des débats dimanche. Si le terme est banni au sein de Podemos, des « courants » se sont formés, au fil des semaines de discussions. « Il n'y a pas de censure. Il n'y a pas à avoir peur de discuter, parce que c'est l'avenir du pays qui est en jeu », a répondu par avance Iglesias, dans son discours d'ouverture...."
                       L'essentiel va se jouer dans l'année qui vient...Buena suerte!
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Tremblement de terre politique en Espagne?
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