lundi 18 mai 2015

Chine en marche

 Mutations et périls
                                           A.Peyrefitte avait raison: la Chine s'est bien réveillée et n'a pas fini de poursuivre son ascension fulgurante en matière scientifique, technique et commerciale.
  Elle renoue en quelque sorte avec un passé qui l'avait mise, dans bien des domaines, à la pointe du développement technique..
   On s'interroge encore sur les raisons de sa stagnation passagère et de son retard sur les puissances occidentales. Aujourd'hui, sur la direction qu'elle prend et sur ses mutations en cours..
       Après la semi-colonisation subie et les aléas d'une histoire récente  tourmentée, la voilà aujourd'hui en compétition avec les plus grands et en voie de les dépasser dans un horizon pas si lointain, en se contentant de moins en moins d'être un atelier à bas coût.
   Après avoir beaucoup imité, la voilà en train de devenir une grande puissance innovante, tout en continuant de profiter encore d'un transfert de technologie très habile.
      Depuis plus de dix ans, le défi technologique à marche forcée, brûlant les étapes, nous étonne. et parfois inquiète les traditionnelles grandes puissances.
  Elle les suit et va même les dépasser dans le domaine de la robotisation, mais celle-ci pourrait bien être à terme son tendon d'Achille.
        ... En 2013, la Chine est devenue le plus grand marché mondial pour les robots : 36.560 robots industriels y furent vendus, les trois-quarts étant achetés à l’étranger. En dépit de la crise qui a sévi en Chine — certes d’une autre manière que dans les pays riches —, la vente de robots a progressé de 36%... par an en moyenne entre 2008 et 2013. Et cette tendance vertigineuse n’est pas près de s’inverser.     En 2017, un nouveau robot mis en service sur trois le serait en Chine [soit autant qu’en Europe et aux Amériques (du Nord, latine et centrale) réunies] contre 1 sur 7 en 2012 ! Il s’agit d’un bouleversement structurel dont on peine à mesure l’ampleur tant il est gigantesque et qui, semble-t-il, ne devrait pas connaître de ralentissement dans les années à venir. En effet, la densité de robots (c’est-à-dire le nombre de robots par 10.000 travailleurs) est en Chine (30) bien en-dessous de la moyenne mondiale, sans même parler des pays riches et industrialisés comme l’Allemagne (282), le Japon (323) et dans une moindre mesure les États-Unis (152). Cela en dit long sur la « marge de progression » possible.
Les robots sont en réalité surtout présents dans le secteur automobile....
.... Cependant, les gains de productivité amenés par une telle profusion de machines pourraient conduire à la suppression de nombreux postes de travail. Des millions ! Si l’on dénombre pour chaque robot, un peu plus de 3.300 travailleurs et que l’on s’attend à la mise en marche de 55.000 robots en 2017, ceux-ci devraient rendre superflus quelque 18 millions de travailleurs rien que cette année-là. Sur une décennie et en maintenant le rythme, cela ferait au bas mot 180 millions de travailleurs dépossédés de leur emploi. De quoi sérieusement ternir les perspectives des 9 millions d’étudiants entrant chaque année sur le marché du travail et ébranler la paix sociale...
        Est-ce pour la Chine un cycle infernal qui se met en place, où saura-t-elle anticiper des crises majeures et inventer  des voies nouvelles?
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