mercredi 20 mai 2015

L’Europe des dominos?

 Vers un éclatement?
                                   Ce qui apparaissait inimaginable autrefois devient du domaine du possible, voire du souhaitable pour certains.
  Tout se passe comme si les fondements même de Maastricht s'effritaient peu à peu. L'impuissance des institutions à juguler la crise et les forces centrifuges deviennent de plus en plus évidentes...  
    Le problème est que les textes fondateurs sont gravés dans le marbre et que tout new deal paraît impossible. L'Europe se clive de plus en plus entre nord et sud et les tensions, issues de la crise, semblent exacerber les contradictions et saper les fondements mêmes des institutions imparfaitement réalisées et mal pensées.
   Certains pays et des organismes financiers pensent déjà à l'après Maastricht, anticipant de nouvelles relations sur des bases rénovées, renégociées, dans un esprit où le néolibéralisme et les égoïsmes financiers ne seraient plus la loi et les prophètes, où la monnaie  ne serait plus un frein, mais un moteur. En évitant un éclatement sauvage.
  L' Europe au fédéralisme inatteignable semble se désagréger sous nos yeux sous l'effet d'une crise multiforme.
            Comme le reconnaissent certains., La crise que connaît l’Europe actuellement est une crise à la fois économique et démocratique. La première était prévisible au moins depuis la création de l'euro. La seconde trouve son origine très en amont, dans les choix mêmes des pères fondateurs de l’Europe. Ceux-ci ont fait le choix dès le début de mettre sur pied non une Europe politique mais une Europe technique, supposée devoir générer des solidarités de fait.
C’est ce que l’on a appelé la « méthode des petits pas » de Jean Monnet, qui consistait à imbriquer des secteurs précis de plus en plus nombreux, et à mettre les peuples devant le fait accompli. Une sorte de « fédéralisme furtif » si l'on veut. Il n'y a jamais eu de grande ambition démocratique là derrière, au contraire. Une ponction lente des prérogatives des nations pour les transférer à des échelons supranationaux ne pouvait qu'aboutir à terme à un déficit démocratique. Le choix de la supranationalité plutôt que la coopération traditionnelle entre nations européennes — par la voie simple de la diplomatie classique — portait nombre de problèmes en germe.
Pour ce qui est de la crise économique, on trouve l'une de ses sources principales dans la création de la monnaie unique. Le partage d'une même monnaie par des pays aux structures économiques très différentes, la mise en place d'une monnaie fédérale sans Etat fédéral auquel s'adosser, était voué à l'échec. Au lieu de les faire converger, l'euro a contribué à faire diverger les différentes économies, notamment en imposant aux pays d'Europe du Sud un fonctionnement « à l’allemande » fait de rigueur budgétaire et d'inflation quasi nulle, qui ne leur convient pas...

   Comment peut se dérouler une désagrégation à la fois souhaitée et redoutée? Le cas grec vient à l'esprit, pais ce n'est pas le seul.
  L'ancien ministre de Romano Prodi et Jacques Delors n'avaient pas prévu cette dérive, aveuglés qu'ils étaient par les principes d'un gouvernance purement technique, dans l'esprit de l'internationalisation de la finance des années 70-80, matrice d'une crise majeure.
    C'est cette Europe-là qui ne peut durer en l'état. Son fonctionnement et son indépendance posent problème. Ils constituent une sorte de piège,.même si certains tentent de se rassurer...
Comment éviter une sortie de route?
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