vendredi 10 juillet 2015

Médecine et information

 Dans la série: on n'arrête pas le progrès...
                                                           Les puissants labos pharmaceutiques sont en voie d'acquisition d' une nouvelle force de frappe.
On pouvait s'y attendre.
          Les médecins vont passer à la pointe de l'information la sollicitation.
   Ils vont pourvoir être pistés par les grands labos, qui leur veulent du bien.
   Grâce à une nouvelle application révolutionnaire sur leur téléphone.
Déjà (trop) bien formatés par les grands groupes à intense lobbying en matière de prescription, ils risquent de devenir un peu plus dépendants, parfois à leur insu,  des puissants intérêts privés qui gèrent le Vidal et un certain nombre de revues à la neutralité prétendue..
       C'est le savoir médical, si fondamental, qui est ainsi sous contrôle, quand pour les médicaments on attend toujours la  transparence.
  _ A première vue, un grand progrès:
                         Une application médicale pour smartphones, lancée par l'américain Merck sous couvert d'une de ses filiales, permet au laboratoire américain d'enregistrer le comportement des médecins afin de leur délivrer des publicités ciblées. Alors même que cette base de données sur les médicaments est présentée comme un outil au service des praticiens.
... « Consult par Univadis », est une application gratuite pour smartphones réservée aux professionnels de santé, prolongement de son site web d’information médicale. A priori, c’est une aubaine : qu’il soit dans son cabinet, en visite ou dans une chambre d’hôpital, le médecin n’a plus qu’à empoigner son téléphone mobile pour accéder à la description de toutes les maladies et de l’ensemble des médicaments. Le service est présenté aux praticiens comme un outil d’aide à la prescription incontournable « pour [leur] pratique quotidienne », alimenté par « des ressources médicales indépendantes ».
 _Sauf que:
                ".. l’éditeur d’Univadis n’est pas du tout indépendant : il s’agit en fait du laboratoire américain Merck & Co, qui opère en Europe sous la marque MSD. Mais la firme ne juge plus utile d’en informer les utilisateurs. Alors même qu’Univadis est en réalité un outil au service des labos, conçu pour enregistrer ce que consultent les médecins et faire la promotion des médicaments. Mediapart a également découvert que des informations importantes sur certaines molécules ne figuraient pas dans l’application – à cause de simples problèmes techniques, selon Merck.
   Bref, le cas d’Univadis illustre une nouvelle fois la mainmise de l’industrie sur l’information médicale, et le besoin d’une base de données professionnelle publique et indépendante. Un tel projet a failli être lancé au début des années 2000, avant d’être torpillé au Parlement dans des circonstances troubles, comme le révèle aujourd’hui Mediapart dans une seconde enquête..."
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