mardi 22 septembre 2015

Le Japon inquiète

Deux ou trois choses sur un pays paradoxal, entre relance et fragilité.
                                                            Depuis quelques années, le Japon opère un virage nationaliste, avec le retour de la droite au pouvoir, dans un contexte de difficultés économiques et de désarroi social.
   Cette évolution  inquiète particulièrement les pacifistes: le chef de file du PLD et  premier ministre Abe Shinzo avait déjà inscrit dans son catalogue de campagne la révision de la Constitution et l’essor des dépenses militaires.
  La rupture avec l'orthodoxie financière ne constitue pas un miracle durable. Un Japonais parle de fausse audace économique.
  Dans ce climat d'incertitudes, le nationalisme rebondit sous des formes plus marquées:
 ...il ne suffit pas, pour relancer la machine, de rompre avec l’orthodoxie ambiante et de déverser de l’argent sur les entreprises. Sur le plan social, le bilan des « abenomics » est clairement négatif. Le nombre de ménages touchant l’aide sociale bat un record historique, avec un million six cent mille foyers concernés en août 2013 
Derrière un taux de chômage parmi les plus bas de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de l’ordre de 4 %, se cache une dégradation de l’emploi silencieuse, mais profonde, avec le renforcement de la précarité et l’intensification du travail. 35 % des emplois sont désormais précarisés (travail à temps partiel, intérim, etc.), et le revenu réel des salariés est en régression : — 1,3 % entre octobre 2012 et octobre 2013, selon le ministère de la santé, du travail et de la sécurité sociale.
   Pas étonnant donc que le nationalisme et le révisionnisme  gagnent du terrain, à l'heure où le pays commence à relocaliser de Chine une partie de sa production et à relancer, de manière très contestée, la production nucléaire.
  Le premier ministre  radicalise son discours au sein d'une montée des vieilles rancoeurs...en partie pour faire diversion face à ses demi-échecs.
   Les manuels scolaires japonais ne sont pas en reste, surtout en ce qui concerne les relations avec la Chine.
 La pays n'assume pas son passé militariste et les exactions commises par son armée, en Chine et en Corée, notamment.
     Signe inquiétant,  le Japon va fermer 26 facs de sciences humaines et sociales, jugées pas assez  utiles.
 Le pragmatisme et l'utilitarisme ambiants amènent le gouvernement à vouloir supprimer les sciences humaines.
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