mercredi 15 juin 2016

Labos en question

 Pas beau, les labos!
                                 Une censure symptomatique.
        Médecins du monde s'est lancé dans une campagne sur le coût exorbitant de certains médicaments, notamment contre des maladies comme la leucémie ou l'hépatite C et la mainmise des laboratoires pharmaceutiques sur leur fixation. 
    Mais la prise de conscience citoyenne que l'ONG a voulu engendrer aura malheureusement moins d'envergure que prévue. Aucun diffuseur n'a en effet voulu prendre le risque de l'afficher afin de ne pas se fâcher avec un laboratoire pharmaceutique. C'est l'Autorité professionnelle de régulation de la publicité (ARPP) qui a émis ce conseil auprès de la société Médiatransports. Avis que . L'avis de l'ARPP n'est en aucun cas contraignant.
     La réaction des labos est bien connue, car à peu près invariable: ils expliquent que la recherche coûte cher, le bénéfice thérapeutique est grand et que les coûts de production sont importants. Des affirmations fausses pour l'ONG qui juge que "les coûts de recherche et développement sont surestimés et les montants réels restent confidentiels et une grande partie est de toute façon financée par l’argent public à travers des bourses ou des crédits d’impôt de recherche.
         Pour , "les autorités laissent les laboratoires dicter leurs prix et abandonnent leur mission, celle de protéger la santé des populations. Il est maintenant temps que Marisol Touraine agisse en ce sens : ce n’est pas au marché de faire la loi, c’est à l’Etat. »
       Le budget santé ne cesse d'augmenter pour les familles et les remboursements sont de plus en plus réduits. Au point que certains renoncent à se soigner ou le font mal.
   Les prix sont contrôlés en France, contrairement aux USA, mais il y aurait beaucoup à dire sur les failles de cette régulation, notamment en cancérologie, où les coûts s'envolent.
    Le conflit d’intérêt, déjà souvent dénoncé, est encore un problème, comme le reconnaît la Cour de comptes
      La course au profit biaise la pratique et la connaissance médicale.
     La transparence n'est pas le fort de l'industrie pharmaceutique, malgré les annonces et les promesses réitérées.
    Les progrès annoncés, notamment après l'affaire du Mediator, se font toujours attendre sur le fond.
        Les contrôles ne sont pas ce qu'ils devraient être.
   La corruption n'est pas rare et l'information laisse à désirer, le marketing prenant souvent une place prépondérante.
  Les instigateurs de la campagne de Médecins du Monde disent  Nous n'avons rien contre l'industrie pharmaceutique, nous avons besoin de leurs médicaments et nous respectons leur logique de profit. Ce ne sont pas eux que nous ciblons principalement, c'est l'Etat! Car il laisse faire».
       C'est masquer une partie du problème.
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