vendredi 16 septembre 2016

Nouvelles de l'hôpital

Ça pourrait aller mieux...
                     Les infirmier(e)s sont à la peine et le font savoir.
    Ce n'est pas nouveau, surtout depuis que le new management public à l'anglo-saxonne est arrivé.
   La gestion à flux tendu met à mal physiquement et moralement ceux et celles qui sont les chevilles-ouvrières du travail hospitalier, n'ayant plus guère de temps pour des échanges humains avec les malades ou même pour des oins bien menés et adaptés.
     Ils ont du mal à faire leur métier comme ils l'aimeraient, toujours plus  incapables de  remplir les tâches complexes pour lesquelles ils ont été préparés.
   Le désespoir n'est pas rare/
    C’est au minimum un symptôme, lâche un ancien directeur des hôpitaux. Dans tous les établissements, le manque de personnel et la hausse de l’activité fragilisent les gens. Mais on n’a rien fait, on s’y est habitué. C’est un paradoxe, mais dans le monde hospitalier, il n’y a aucune sensibilité à la souffrance au travail....
      Si notre système de santé n'est pas le plus mauvais, malgré des régressions récentes, l'höpital est lui aussi malade, malade de la rentibilité.
   Un grand corps malade de plus en plus en danger.
      La fatigue parfois extrême des personnels, souvent démoralisés,  met les patients en danger.    Le système ultra-complexe de la  tarification à l'activité entraîne des surcoûts que l'on prétend vouloir éviter. La facture peut être lourde pour une fracture...
                         La finalité de l'hôpital c'est la santé des gens, pas gagner de l'argent...
    En 2009, (HPST), concoctée par Roselyne Bachelot, apporte le coup de grâce : les mots mêmes de «service public hospitalier» disparaissent des textes, public et privé sont mis en concurrence. L'hôpital entreprise est né ! Des économies sont faites sur les personnels. Ceux qui restent sont priés d'être «efficients». Consigne est donnée d'«optimiser le codage» des actes. «Les hôpitaux ont tout intérêt à favoriser les activités qui rapportent. Quitte à tricher, en multipliant les actes ou en les surcotant», indique Bernard Granger.
     Dans les services, il faut que ça dépote. Les ressources matérielles et humaines sont mutualisées - à moins que vous ne soyez un «mandarin» à fort pouvoir médiatico-politique, à qui on ne refuse rien, même pas ses exigences coûteuses et inutiles. Le moindre soin est soumis à toute une montagne de procédures. Des indicateurs de qualité mesurent l'efficacité des services. Aux urgences, les délais d'attente doivent être réduits. Tant pis si le taux de retour croît d'autant plus que le passage est rapide... Aux soins palliatifs, il faut mourir en vingt et un jours, sans quoi on vous envoie dans un autre service, dans un autre établissement. «Pour l'administration, le malade ne représente plus grand-chose», se désole un médecin hospitalier. Dans leur culte de l'indicateur, les «panseurs» autoproclamés de l'hôpital avaient même envisagé d'afficher le taux de mortalité de l'établissement dans le hall d'entrée !...
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- Vers un système à deux vitesses
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