Ça pourrait aller mieux...
Les infirmier(e)s sont à la peine et le font savoir.
Ce n'est pas nouveau, surtout depuis que le new management public à l'anglo-saxonne est arrivé.
La gestion à flux tendu met à mal physiquement et moralement ceux et celles qui sont les chevilles-ouvrières du travail hospitalier, n'ayant plus guère de temps pour des échanges humains avec les malades ou même pour des oins bien menés et adaptés.
Ils ont du mal à faire leur métier comme ils l'aimeraient, toujours plus incapables de remplir les tâches complexes pour lesquelles ils ont été préparés.
Le désespoir n'est pas rare/
C’est au minimum un symptôme, lâche un ancien directeur des hôpitaux. Dans tous les établissements, le manque de personnel et la hausse de l’activité fragilisent les gens. Mais on n’a rien fait, on s’y est habitué. C’est un paradoxe, mais dans le monde hospitalier, il n’y a aucune sensibilité à la souffrance au travail....
Si notre système de santé n'est pas le plus mauvais, malgré des régressions récentes, l'höpital est lui aussi malade, malade de la rentibilité.
Un grand corps malade de plus en plus en danger.
La fatigue parfois extrême des personnels, souvent démoralisés, met les patients en danger. Le système ultra-complexe de la tarification à l'activité entraîne des surcoûts que l'on prétend vouloir éviter. La facture peut être lourde pour une fracture...
La finalité de l'hôpital c'est la santé des gens, pas gagner de l'argent...
En 2009, la loi Hôpital, patients, santé et territoires
(HPST), concoctée par Roselyne Bachelot, apporte le coup de grâce : les
mots mêmes de «service public hospitalier» disparaissent des textes,
public et privé sont mis en concurrence. L'hôpital entreprise est né !
Des économies sont faites sur les personnels. Ceux qui restent sont
priés d'être «efficients». Consigne est donnée d'«optimiser le codage»
des actes. «Les hôpitaux ont tout intérêt à favoriser les activités
qui rapportent. Quitte à tricher, en multipliant les actes ou en les
surcotant», indique Bernard Granger.
Dans les services, il faut que ça dépote. Les ressources matérielles
et humaines sont mutualisées - à moins que vous ne soyez un «mandarin» à
fort pouvoir médiatico-politique, à qui on ne refuse rien, même pas ses
exigences coûteuses et inutiles. Le moindre soin est soumis à toute une
montagne de procédures. Des indicateurs de qualité mesurent
l'efficacité des services. Aux urgences, les délais d'attente doivent
être réduits. Tant pis si le taux de retour croît d'autant plus que le
passage est rapide... Aux soins palliatifs, il faut mourir en vingt et
un jours, sans quoi on vous envoie dans un autre service, dans un autre
établissement. «Pour l'administration, le malade ne représente plus grand-chose»,
se désole un médecin hospitalier. Dans leur culte de l'indicateur, les
«panseurs» autoproclamés de l'hôpital avaient même envisagé d'afficher
le taux de mortalité de l'établissement dans le hall d'entrée !...
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- Vers un système à deux vitesses
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