mardi 3 janvier 2017

Revenu universel: toujours en question

Belle ou "mauvaise" utopie?
                                          On en parle...et on en reparlera.                                            [Eléments pour la réflexion]
             Le revenu de baseparfois nommé universel, revient sur le devant de la scène
  Il plonge ses racines les plus lointaines dans la pensée utopiste de la Renaissance,
  revient sur le scène de la pensée économique libérale au début du 20ème siècle, puis refait surface à notre époque,
en période de chômage de masse et apparemment irréductible, comme solution rationnelle aux problèmes d'aide
sociale complexes et variées.
        C'est une idée à la géométrie variable , qui ne fait pas l'unanimité, au sein de la pensée libérale comme des
courants se réclamantt du socialisme.
     Benoit Hamon en propose une formule pour les 18-35 ans.
       La Finlande, comme le Canada, tente une expérience de ce genre à petite échelle
          Les socialistes suisses sont divisés sur la question. On en parle même du côté de la  Silicon Valley.
,Des économistes, comme J.GADREYsont résolument contre l'idée dans sa rigueur et sa généralisation
    D'autres dénoncent le monde merveilleux du revenu universel.
        Pour  Christian Paul, le revenu universel revient à accepter le chômage de masse.
Sans doute pas vraiment une  bonne idée, telle qu'elle a été pensée jusqu'ici.
 


Mais l'idée fait son chemin dans les pays riches -
                      "Longtemps cantonnée aux débats intellectuels, l'idée d'un revenu versé à tous, sans condition ni contrepartie, séduit de plus en plus de partis politiques ou de mouvements citoyens en Europe. La plupart des partis Verts européens la défendent. En Espagne, elle figure sur la plate-forme de Podemos. En Finlande, une expérimentation de "revenu d'existence" sera lancée en 2017 et 2018 [1] . En France, le récent rapport remis à la ministre du Travail par le Conseil national du numérique préconise d'expertiser les différentes propositions et expérimentations 
  Pourquoi cette idée, qui n'est pas nouvelle (l'Anglais Thomas Paine la défendait déjà au XVIIIe siècle), retrouve- t-elle de l'audience aujourd'hui ? Sans doute parce qu'elle répond à la fois à la crise de notre protection sociale (fondée sur une norme de plein-emploi qui ne correspond plus à la réalité) et aux mutations d'une économie cognitive qui brouille les frontières entre travail et non-travail.
  Mais au-delà de ce constat commun, on trouve parmi les défenseurs du revenu de base aussi bien des néolibéraux, qui y voient le moyen de simplifier et de limiter drastiquement la protection sociale, que des anticapitalistes d'inspiration marxiste, pour qui ce revenu représente une émancipation face au travail aliénant et repose sur une socialisation accrue des revenus. Et aussi bien des keynésiens en quête d'un moyen de soutenir la demande que des écologistes promouvant la sobriété volontaire…
     Au-delà de ces dissensions, le revenu universel pose une question de fond : faut-il défaire l'emprise de l'emploi sur la protection et l'intégration sociale ? Certains redoutent que cela entérine le dualisme de la société entre ceux qui ont accès à l'emploi et ceux qui sont relégués au dehors, ayant perdu à la fois les droits attachés au salariat et la reconnaissance sociale offerte par le travail. Pour le sociologue Robert Castel, par exemple, le revenu de base était le type même de la "mauvaise utopie". Présenté comme un instrument d'émancipation, il risque de se transformer en instrument de relégation et d'exploitation accrue : d'un montant trop faible pour se passer de travailler, il offrirait au capitalisme une "armée de réserve" où puiser à moindre coût des travailleurs déjà partiellement rémunérés par un médiocre revenu de subsistance. Un risque dont certains de ces promoteurs, à l'instar d'un André Gorz, sont conscients. Pour eux, le revenu d'existence n'est qu'un élément d'une transformation sociale plus vaste.(Alternative économique)

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