Il l'a dit, il le fait...et au delà même de ce que l'on pensait possible. En une semaine, un série de décisions, prises dans le feu de l'action, sans concertation, parfois sans réflexion à long terme.
On ne peut lui reprocher de ne pas tenir sa parole électorale...
[Storytelling de l'homme providentiel__Le joueur de flûte__] |
C'est un phénomène inédit aux USA, conséquence d'une crise profonde et d'un large rejet d'un système qui a failli, révélateur de son état réel, qui touche le coeur du pouvoir
Bruxelles se dit sidérée...mais pas désespérée, pensant y voir un motif de renouveau...Est-ce si sûr? Avec une Pologne si proche de Washington, une Hongrie si soucieuse de son indépendance.
Beaucoup d'Américains, parmi les plus cultivés et les plus civiquement responsables. se demandent comment résister à Trump
Par la désobéissance civile?
Comme le dit l’éditorialiste du très modéré hebdomadaire progressiste The Nation appela même à « une désobéissance civile massive non-violente quotidienne, telle qu’on n’en a pas vue dans ce pays depuis des décennies ».
Face au proto-fascisme trumpien, on voit se dresser un front uni, construit par le bas, de mouvements sociaux. Cette résistance autonome a le grand avantage de n’être inféodée à aucun parti politique. Dans le passé récent, la principale faiblesse des grandes manifestations — les mouvements anti-nucléaire, féministes, antiracistes — réside essentiellement dans la captation de ses leaders par le Parti démocrate, qui les séduit et les coopte. Aujourd’hui, les démocrates sont complètement discrédités : Clinton s’est autodétruite et fait profil bas ; Obama tente, à la toute dernière minute, de sauver son héritage en graciant la jeune lanceuse d’alerte Chelsea Manning. Mais personne n’oublie que le président sortant a fait arrêter davantage de journalistes que tous les précédents, facilitant ainsi la tâche d’un Trump en guerre contre la liberté de la presse. Dans son émouvant discours d’adieux, Obama a essayé de se racheter en louant l’apport des immigrés à la Nation — cet « expulseur-en-chef » tente ainsi de se positionner comme possible porte-parole de l’opposition à Washington. « Pathétique », comme dirait Trump ! Seul le socialiste Bernie Sanders en sort la tête haute. Mais le vieux sénateur indépendant du Vermont demeure bien seul dans son camp.
Ce mouvement sera-t-il durable?
Là est le problème.
Trump durcit le ton face à la contestation, sans complexe, sans état d'âme, plus offensif que jamais, sans se soucier de bonne foi et de critiques fondées.
Certains là-bas, à la perspective des conséquences possibles, non réfléchies, parfois contradictoires, des décisions présidentielles, pensent à une destitution possible.
Les contre-pouvoirs semblent pour l'instant hétéroclites et dispersés. L'électorat de Trump n'est pas ébranlé, au contraire. Va-t-on vers de conflits plus profonds, approfondissant les clivages en cours?
"Le Congrès peut-il jouer son rôle de contrepoids face à Donald Trump? La campagne présidentielle est instructive à ce propos. Les velléités d’opposition aux outrances du candidat new-yorkais ont rapidement fait long feu. En automne 2015, le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, jugeait contraire aux valeurs de l’Amérique la volonté de Donald Trump d’interdire aux musulmans d’entrer aux Etats-Unis. Aujourd’hui, il soutient le décret sans sourciller. Le Parti républicain a conclu un pacte faustien avec le 45e président. Il pourrait en être prisonnier jusqu’aux élections de mi-mandat en 2018. Donald Trump étant à plusieurs égards en complet porte-à-faux avec la doctrine républicaine, le Grand Vieux Parti risque d’en perdre son âme. Les démocrates, minoritaires, tenteront d’user de la «flibuste», une manœuvre parlementaire, pour bloquer Trump."
Mais quels effets sur un nouveau système qui contrôle les pouvoirs essentiels?.
Les plus radicales critiques, comme celle de Noam Chomsky, ont peu de chances d'avoir prise sur un majorité tacitement approbatrice ou sidérée.
Le PDG de l' US Firm: n'est pas près d'entendre raison.
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Le problème de la dette (et quelle dette!) va venir à l'avant-scène, comme un coup de poker:
"La vision de Trump est centrée sur la politique de la dette. L'ancien homme d'affaires ayant lui-même dirigé une grande société immobilière financée par la dette, son intuition le conduit à considérer qu'une renégociation de la dette pourrait permettre à l'Amérique de recouvrer ce que les « autres pays » lui ont prétendument enlevé. Trump cible particulièrement la Chine et l'Allemagne, dans la mesure où toutes deux enregistrent un important excédent commercial bilatéral auprès des États-Unis, à savoir respectivement 366 milliards $ et 74 milliards $ pour l'année 2015. Peu avant son investiture, le président américain a fait savoir qu'il envisageait d'imposer des tarifs douaniers élevés sur les automobiles allemandes importées, s'en prenant notamment à la marque BMW avec une délectation toute particulière.
La Chine et l'Allemagne accumulent les créances sur les Etats-Unis
Ayant accumulé d'importants excédents de balance courante, la Chine et l'Allemagne détiennent de lourdes créances sur les États-Unis, sous la forme de titres de dette publique pour la Chine, et d'une grande variété d'actifs titrisés pour l'Allemagne. Et bien que les réserves de change de la Chine soient en chute libre, celles de l'Allemagne sont clairement en hausse. Dans les deux cas, l'élimination immédiate des déficits bilatéraux des États-Unis ne conduirait qu'à appauvrir les Américains. C'est tout simplement comme si la Grèce décidait soudainement d'ignorer ses déficits colossaux vis-à-vis du reste de l'Europe.
Les dirigeants américains ont déjà tenté par le passé de dynamiser la création d'emplois sur le plan national en conduisant d'autres pays commercialement excédentaires à enregistrer des déficits budgétaires ou à assouplir leur politique monétaire, de sorte que ces pays puissent bénéficier d'une croissance plus rapide, et ainsi acheter davantage de produits américains. C'est une tactique que les présidents américains Jimmy Carter et Ronald Reagan ont appliqué à la fin des années 1970 et au début des années 1980, de même que le président Barack Obama au milieu de la crise de l'euro survenue en 2009.
Il s'agit d'une forme classique d'ajustement du système économique international, méthode que les gouvernements américains précédents ont appliquée en exerçant une pression bilatérale, ainsi qu'en œuvrant au travers d'institutions internationales telles que le G7 et le Fonds monétaire international. Pour autant, les négociations de ce type ont toujours produit des résultats quelque peu mitigés. En effet, et de manière inévitable, aucun des camps n'y trouve pleinement satisfaction, et la démarche apparaît bien souvent défaillante."
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Le problème de la dette (et quelle dette!) va venir à l'avant-scène, comme un coup de poker:
"La vision de Trump est centrée sur la politique de la dette. L'ancien homme d'affaires ayant lui-même dirigé une grande société immobilière financée par la dette, son intuition le conduit à considérer qu'une renégociation de la dette pourrait permettre à l'Amérique de recouvrer ce que les « autres pays » lui ont prétendument enlevé. Trump cible particulièrement la Chine et l'Allemagne, dans la mesure où toutes deux enregistrent un important excédent commercial bilatéral auprès des États-Unis, à savoir respectivement 366 milliards $ et 74 milliards $ pour l'année 2015. Peu avant son investiture, le président américain a fait savoir qu'il envisageait d'imposer des tarifs douaniers élevés sur les automobiles allemandes importées, s'en prenant notamment à la marque BMW avec une délectation toute particulière.
La Chine et l'Allemagne accumulent les créances sur les Etats-Unis
Ayant accumulé d'importants excédents de balance courante, la Chine et l'Allemagne détiennent de lourdes créances sur les États-Unis, sous la forme de titres de dette publique pour la Chine, et d'une grande variété d'actifs titrisés pour l'Allemagne. Et bien que les réserves de change de la Chine soient en chute libre, celles de l'Allemagne sont clairement en hausse. Dans les deux cas, l'élimination immédiate des déficits bilatéraux des États-Unis ne conduirait qu'à appauvrir les Américains. C'est tout simplement comme si la Grèce décidait soudainement d'ignorer ses déficits colossaux vis-à-vis du reste de l'Europe.
Les dirigeants américains ont déjà tenté par le passé de dynamiser la création d'emplois sur le plan national en conduisant d'autres pays commercialement excédentaires à enregistrer des déficits budgétaires ou à assouplir leur politique monétaire, de sorte que ces pays puissent bénéficier d'une croissance plus rapide, et ainsi acheter davantage de produits américains. C'est une tactique que les présidents américains Jimmy Carter et Ronald Reagan ont appliqué à la fin des années 1970 et au début des années 1980, de même que le président Barack Obama au milieu de la crise de l'euro survenue en 2009.
Il s'agit d'une forme classique d'ajustement du système économique international, méthode que les gouvernements américains précédents ont appliquée en exerçant une pression bilatérale, ainsi qu'en œuvrant au travers d'institutions internationales telles que le G7 et le Fonds monétaire international. Pour autant, les négociations de ce type ont toujours produit des résultats quelque peu mitigés. En effet, et de manière inévitable, aucun des camps n'y trouve pleinement satisfaction, et la démarche apparaît bien souvent défaillante."
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