Quelqu'un, et non des moindres, évoquait récemment la nécessité de « démocratiser la démocratie »
Fort bien. C'est une tâche permanente, car c'est le système de gouvernement le moins mauvais, mais le plus fragile et instable, qu'il faut toujours remettre en chantier, amender et corriger, pour que le pouvoir arrête le pouvoir.
Dans la cuisine préélectorale actuelle, l'affaire du propriétaire de Beaucé est un coup de plus pour nos institutions, revues et corrigées dans un système présidentiel qui a dérivé, favorisant à l'excès l'exercice des ambitions personnelles et la lutte des egos. Les primaires les ont exacerbées.
Comment expliquer à un smicard l'ampleur des sommes distribuées dans des conditions troubles et toujours déniées. (*)
Un problème de simple décence, aurait dit Orwell.
Notre présidentiable a quand même compris le trouble de l'opinion. Mais ça s'arrête là...Juste un petit trouble. .
Voilà qui scandalise nos principaux voisins d’Europe.
L'extrême personnalisation de la vie politique ainsi que la généralisation des primaires, qui sont signes de défaillance du système, le dénaturent rendent urgente une réforme de la Constitution.
Certes, on ne demande pas à un responsable politique d'être un saint, un modèle de vertu, ni d'être un Cincinnatus, un incorruptible comme Robespierre ou même un Jose Mujica.
Mais nos (chers) élus ne peuvent exercer leur mandat que sous le contrôle et dans l'intérêt de leurs administrés, dans l'intérêt général, en vue du bien commun.. Il suffit de relire Montesquieu et sa conception de la vertu, au sens politique.
Une démocratie est toujours fragile et réformable, sous peine de devenir un mirage.
Une autre démocratie est toujours possible, si les citoyens restent éveillés.
L'hyper-présidence d'aujourd'hui a montré ses limites et ses excès, laissant peu de place aux débats parlementaires sur des questions pourtant essentielles.
Nos z'élites n'ont de légitimité qu'à la condition de remplir scrupuleusement leur mandat, et pas tout une vie. La politique n'est pas un métier, c'est un service.
Le risque de corruptions est toujours présent , si les garde-fous ne fonctionnent pas bien, pour éviter que l'on répète que l’honnêteté ne paie pas en politique Comment expliquer à un smicard l'ampleur des sommes distribuées dans des conditions troubles et toujours déniées. (*)
Un problème de simple décence, aurait dit Orwell.
Notre présidentiable a quand même compris le trouble de l'opinion. Mais ça s'arrête là...Juste un petit trouble. .
Voilà qui scandalise nos principaux voisins d’Europe.
L'extrême personnalisation de la vie politique ainsi que la généralisation des primaires, qui sont signes de défaillance du système, le dénaturent rendent urgente une réforme de la Constitution.
Certes, on ne demande pas à un responsable politique d'être un saint, un modèle de vertu, ni d'être un Cincinnatus, un incorruptible comme Robespierre ou même un Jose Mujica.
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Une démocratie est toujours fragile et réformable, sous peine de devenir un mirage.
Une autre démocratie est toujours possible, si les citoyens restent éveillés.
L'hyper-présidence d'aujourd'hui a montré ses limites et ses excès, laissant peu de place aux débats parlementaires sur des questions pourtant essentielles.
Nos z'élites n'ont de légitimité qu'à la condition de remplir scrupuleusement leur mandat, et pas tout une vie. La politique n'est pas un métier, c'est un service.
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(*) : " Fillon a toujours mis en avant le fait qu’il avait, au contraire de ses principaux concurrents du parti gaulliste, les mains propres. Durant le débat des primaires qui l’avait opposé à Alain Juppé (reconnu coupable en 2004 de prise illégale d’intérêt dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, sous la houlette de Jacques Chirac), Fillon annonça: «On ne peut pas diriger la France si on n’est pas irréprochable.» Fillon n’a pas non plus manqué de railler les nombreux démêlés judiciaires de son rival Nicolas Sarkozy au sujet de ses frais de campagne en invoquant la droiture morale de la grande figure patriarcale et conservatrice nationale, Charles de Gaulle: «Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen?» Maintenant que le parquet financier a ouvert une enquête préliminaire au sujet de l’affaire Fillon, le général semble plus seul que jamais."
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Comme disait Alexis de Tocqueville:
Il y a un passage très périlleux dans la vie des peuples démocratiques. Lorsque le goût des jouissances matérielles se développe chez un de ces peuples plus rapidement que les lumières et que les habitudes de la liberté, il vient un moment où les hommes sont emportés et comme hors d’eux-mêmes, à la vue de ces biens nouveaux qu’ils sont prêts à saisir. Préoccupés du seul soin de faire fortune, ils n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous. Il n’est pas besoin d’arracher à de tels citoyens les droits qu’ils possèdent ; ils les laissent volontiers échapper eux-mêmes(…)
« Si, à ce moment critique, un ambitieux habile vient à s’emparer du pouvoir, il trouve que la voie à toutes les usurpations est ouverte. Qu’il veille quelque temps à ce que tous les intérêts matériels prospèrent, on le tiendra aisément quitte du reste. Qu’il garantisse surtout le bon ordre. Les hommes qui ont la passion des jouissances matérielles découvrent d’ordinaire comment les agitations de la liberté troublent le bien-être, avant que d’apercevoir comment la liberté sert à se le procurer ; et, au moindre bruit des passions politiques qui pénètrent au milieu des petites jouissances de leur vie privée, ils s’éveillent et s’inquiètent ; pendant longtemps la peur de l’anarchie les tient sans cesse en suspens et toujours prêts à se jeter hors de la liberté au premier désordre.
« Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien ; mais je ne veux pas oublier cependant que c’est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie. Il ne s’ensuit pas assurément que les peuples doivent mépriser la paix publique ; mais il ne faut pas qu’elle leur suffise. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l’ordre est déjà esclave au fond du cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l’homme qui doit l’enchaîner peut paraître. (…)
« Il n’est pas rare de voir alors sur la vaste scène du monde, ainsi que sur nos théâtres, une multitude représentée par quelques hommes. Ceux-ci parlent seuls au nom d’une foule absente ou inattentive ; seuls ils agissent au milieu de l’immobilité universelle ; ils disposent, suivant leur caprice, de toutes choses, ils changent les lois et tyrannisent à leur gré les mœurs ; et l’on s’étonne en voyant le petit nombre de faibles et d’indignes mains dans lesquelles peut tomber un grand peuple… [Alexis de Tocqueville _Extrait de De la Démocratie en Amérique, Livre II, 1840]"
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« Si, à ce moment critique, un ambitieux habile vient à s’emparer du pouvoir, il trouve que la voie à toutes les usurpations est ouverte. Qu’il veille quelque temps à ce que tous les intérêts matériels prospèrent, on le tiendra aisément quitte du reste. Qu’il garantisse surtout le bon ordre. Les hommes qui ont la passion des jouissances matérielles découvrent d’ordinaire comment les agitations de la liberté troublent le bien-être, avant que d’apercevoir comment la liberté sert à se le procurer ; et, au moindre bruit des passions politiques qui pénètrent au milieu des petites jouissances de leur vie privée, ils s’éveillent et s’inquiètent ; pendant longtemps la peur de l’anarchie les tient sans cesse en suspens et toujours prêts à se jeter hors de la liberté au premier désordre.
« Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien ; mais je ne veux pas oublier cependant que c’est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie. Il ne s’ensuit pas assurément que les peuples doivent mépriser la paix publique ; mais il ne faut pas qu’elle leur suffise. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l’ordre est déjà esclave au fond du cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l’homme qui doit l’enchaîner peut paraître. (…)
« Il n’est pas rare de voir alors sur la vaste scène du monde, ainsi que sur nos théâtres, une multitude représentée par quelques hommes. Ceux-ci parlent seuls au nom d’une foule absente ou inattentive ; seuls ils agissent au milieu de l’immobilité universelle ; ils disposent, suivant leur caprice, de toutes choses, ils changent les lois et tyrannisent à leur gré les mœurs ; et l’on s’étonne en voyant le petit nombre de faibles et d’indignes mains dans lesquelles peut tomber un grand peuple… [Alexis de Tocqueville _Extrait de De la Démocratie en Amérique, Livre II, 1840]"
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