mercredi 22 novembre 2017

Liban au coeur

Fragilités libanaises
                             Le Liban est assez proche de nos coeurs de par une histoire qui commence dans les années1920
      L'intervention mandataire de notre pays contribua beaucoup à sa relative autonomie et au développement d'une certaine francophilie, dont il reste encore bien des traces.
    Le Liban souvent fascine, par sa capacité à intégrer autant de variétés culturelles et religieuses dans un espace aussi réduit.
   Mais ce qui paraît comme un force représente aussi une grande fragilité, à tel point que le pays du cèdre apparaît périodiquement comme un château de carte menacé d'écroulement.
  Il est vrai qu'il est au centre d'enjeux politiques et géostratégiques qui le dépassent et qui risquent de l' emporter dans sa fragile unité, résultat de compromis instables.
     Et pourtant il tient encore, malgré les vicissitudes d'une histoire compliquée et tumultueuse.
 La longue guerre civile, largement instrumentalisée par les deux puissances voisines, est encore dans toutes les mémoires. Les pressions sont aujourd'hui plus larges, dans le conflit sunnites-chiites.
   L'occupation et l'intervention israëlienne a pris une tournure tragique.
      La position d'Etat tampon a été et reste source de nombreux jeux d'influences de toutes sortes, visibles ou non. Il y a des années, on disait déjà que le danger principal est que l’instabilité politique et la perte de confiance dans le gouvernement décourage les Libanais. L’avenir est incertain, la dégradation de la situation économique entraîne l’exode des élites ce qui est le phénomène le plus dangereux car il menace le développement futur et la reconstruction du territoire. Le renoncement des Libanais à croire en leur pays pourrait aboutir à la victoire de la Syrie et d’Israël : la reconstitution de la grande Syrie, la disparition d’un modèle et d’un concurrent gênant pour Israël...
   Depuis, si la situation a changé, le découragement est encore là, malgré l'insouciance apparente qui règne à Beyrouth.
    Le pays redoute d'être le champ de bataille de nouveaux conflits.
     Le système politique libanais ne fonctionnerait plus, là où domine un système confessionnel où le citoyen n'est reconnu que par son appartenance communautaire et où l'Etat joue un rôle mineur, avec une économie libérale... 
Et une corruption assez généralisée.
   La colère et la peur planent aujourd'hui sur le Liban et ce n'est pas la démission et les rocambolesques aventures du fragile Hariri qui peut rassurer.
   L'effet tenaille continue. La France s'agite, en vertu de liens ancestraux ou pour des raisons plus géopolitiques, mais pour quels résultats?
       On ne voudrait pas pleurer une nouvelle fois sur ce petit pays, dont l'existence et la durée relative tient du miracle, inachevé a-t-on dit, où l'art de vivre peut être si souvent mis en danger.
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-Entre le marteau et l'enclume
- Démocratie de compromis périlleux.
- Un pays qui danse sur un volcan.


Nuages sur le pays (Qanat Bekish- source Wiki)
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