Guerre industrielle et coups bas
La chaîne LCP a eu la bonne idée de rediffuser hier soir l 'enquête, reconnue comme sérieuse par les participants de toutes tendances au cours du débat, sur l'affaire déjà presque oubliée de la vente d’Alstom à General Electric». C'était hier...
Un scandale écrit d'avance, selon un des intervenants.
Dans le contexte de ce que l'on peut appeler une guerre concernant un de nos fleurons industriels, présenté comme en difficulté financière de par l'incompétence déclarée de certains dirigeants du groupe.
Une aubaine pour le groupe américain, qui visait à acquérir le monopole d'un élément clé du nucléaire (civil et militaire): la fabrication de turbines sur laquelle le groupe français avait une avance reconnue. même si ce n'était pas toute sa production.
C'est le dessous des cartes de cette sombre affaire qui agita en sourdine la politique française et qui fut à l'origine du départ de A. Montebourg et de la défaite en rase campagne de nos élites politiques, Macron déclarant à l'époque qu'on ne pouvait que céder aux lois du marché, que la France n'était pas le Vénézuéla.
Conséquence: C'est désormais le groupe américain qui décidera à qui et comment vendre ces turbines. C'est lui aussi qui aura le dernier mot sur la maintenance de nos centrales sur le sol français... Nous avons donc délibérément confié à un groupe américain l'avenir de l'ensemble de notre filière nucléaire."
Les méthodes du groupe américain frisèrent celles du far-west: chantage judiciaire par rétention et emprisonnement de certains cadres français, menaces de sanctions financières exorbitantes (qui furent ensuite déclarée être assumée (?) par GE) . Tout cela dans un climat et des tractations assez obscures où les pressions furent constantes, dans le contexte du droit d'exterritorialité judiciaire que se sont arrogé sans vergogne les dirigeants économiques autant que politiques US (on peut le supposer étant donné la valeur stratégique de l'opération).
On peut s'attendre à de nouvelles révélations...
Arabelle, la plus puissante des turbines à vapeur au monde, fut donc sacrifiée sur l'autel des intérêts américains, dans l'indifférence ou la complicité de certains de nos décideurs de l'époque. Il fallait bien que commerce se fasse, même si, en l'occurrence, il ne s'agissait pas de la filière de l'alimentation pour chats.
Au nom de l'intérêt des actionnaires, de la rentabilité financière à courte vue, on se lia les mains pour l'avenir, pas seulement dans le secteur du nucléaire civil. C'est aussi toute la dissuasion militaire française qui est dans cette affaire affaiblie.
On a laissé s'établir des rapports de force, sous couvert de problèmes juridiques troubles et de difficultés passagères du groupe français,, comme si les enjeux étaient mineurs, Alstom se repliant sur le secteur des transports.
Une gestion calamiteuse, dont les conséquences étaient prévisibles, notamment en matière d'emploi.
Et demain, au tour de quel groupe d'importance: la Société Générale? Airbus? particulièrement convoité.
La braderie, même de nos bijoux de famille, risque bien de durer, faute de volontarisme politique.
Et l'on se plaindra du déclin industriel...alors que des parades pouvaient être trouvées.
La guerre fut un élément dominant de la politique extérieure des USA. La guerre économique, aux méthodes douteuses, reste d'actualité.
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