mercredi 19 décembre 2018

Theresa-met le paquet

Le feuilleton (le plus improbable) continue...
                                      Certains y voient la meilleure série britannique de l'année.
            D'autres prédisent la fin du royaume. Rien que ça!
  My God! Where are we going to? 

    May comment fait-elle pour tenir la barre d'un bateau ivre, perdu dans les brumes de la Manche?
   On peine à suivre le fil des événements, de l'aventure pleine de suspens et de rebondissements, engagée par Boris and Co.
     On y perd son anglais, même dans la presse britannique.
  The Queen, impavide, suit cela de très loin, perplexe comme plus d'un de ses sujets, téténisés par l'allure presque surréaliste que prennent les événements.
      Même Tony a sorti son couteau.
  On n'a pas fini de suivre les épisodes du divorce, dans cette Europe improbable, à géométrie variable et aux règles si protéiformes.
    Le pays va-t-il s'en remettre, malgré son pragmatisme légendaire, et ne va-t-il pas entraîner dans sa chute la cohorte bruxelloise? On est à l'heure où tous les scénarios semblent possibles. Rien n'est sûr. Ce qui l'est, par contre, c'est que l'Angleterre restera une île, qui, comme disait Churchill, préféra toujours le large. A moins que la montée des eaux la réunissent de nouveau un jour au continent, mettant Calais à une heure en vélo de Douvres.
   En tout cas le séisme est profond. La perte de contrôle est évidente. La psychose même, peut-être...
   How to create Havoc? On a trouvé la solution au bord de la Tamise.
    Il devient impossible maintenant de ne pas s'en aller, de ne pas rompre les amarres, souverainement...
    Le pays n'était que pacsé, mais un divorce est tout de même bien là.
 On y voit de moins en moins clair dans le brouillard londonien....Chacun attend avec inquiétude ou avec délectation (c'est selon) l'heure de la séparation  consommée
  Pas facile de refaire sa vie, même si on ne manque pas d'atout. Et le parrain d'Outre-Atlantique n'est plus dans les mêmes dispositions.
  Les issues sont réduites, comme dans un drame  shakespearien.

  Les regrets ne servent à rien dans cette aventure hier imprévisible, aujourd'hui irréversible. Et l'Europe, telle qu'elle marche (mal), n'y est pas pour rien, qui a laissé Londres faire ce qu'il voulait, imposer à tous ses règles ultra-libérales, puis tirer sa révérence.(*)
     God save the Queen! quand même...
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(*)   L’état de crise politique permanente dans lequel le Royaume-Uni s’est installé depuis l’été 2016 démontre à quel point il est difficile, pour un État membre, de quitter l’Union. À ce stade, après 18 mois de négociations, rien ne dit encore que cette sortie est techniquement possible (revoir notre débat en mai dernier : le Brexit aura-t-il lieu?).
   Au-delà des guéguerres de pouvoir chez les conservateurs, deux souverainetés s’opposent sur l’île, difficiles à concilier : celle du référendum de juin 2016, où une majorité nette s’est dégagée pour un Brexit, et celle des 650 députés de Westminster, eux-mêmes partagés, non seulement sur l’opportunité du Brexit, mais aussi sur le degré de radicalité du Brexit qu’il faut mettre en œuvre pour l'avenir du pays.
  Au milieu du chaos survit Theresa May, chaque semaine plus affaiblie, et que les journaux ont déjà donnée sur le départ des dizaines de fois. Combien de temps encore va-t-elle pouvoir s’accrocher ? Résumé de la semaine passée, épique : après avoir reporté le vote sur les 585 pages d’accord de divorce au Parlement, faute de majorité sous la main, elle s’est sortie d’un vote de défiance convoqué dans la précipitation, mercredi soir, par des élus de son propre camp. Avant de se rendre à un sommet européen où elle n’a obtenu aucune concession majeure de la part des 27…
   Les partisans d’un second référendum haussent le ton, mais le calendrier ne joue pas en leur faveur. À moins d’obtenir, auprès de Bruxelles, un report de la date butoir du 30 mars 2019. Dans l’opposition, le travailliste Jeremy Corbyn, qui rêve d’élections anticipées, la presse d’organiser un vote sur l’accord à Westminster, qu’elle est quasiment sûre de perdre. L'impasse semble totale.
    Des partisans de l'UE, sur le continent, y voient matière à se réjouir : le chaos britannique devrait dissuader bien d'autres populations tentées à leur tour de « déserter », selon le mot de Jean-Claude Juncker en 2016. Mais c'est oublier les risques majeurs d'un « no deal », l'absence d'accord d'ici à mars, pour Londres comme pour ses ex-partenaires....
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